Les administrateurs de Fierté Charlevoix ont dévoilé la programmation de la 3ᵉ édition des festivités. Malgré une programmation 2025 plus modestes, plusieurs activités seront proposées aux participants du 15 au 18 mai à divers endroits de la région.
Le co-porte-parole et administrateur de l’organisation, Aleck Vitam, copropriétaire de la ferme Ambrosia à Saint-Hilarion, explique qu’on a choisi de présenter une édition de moindre envergure que les deux dernières éditions, mais proposant quand même une belle variété d’activités.
Les co-porte-paroles, Aleck Vitam et Charlotte Saint-Gernain
Pour ouvrir la programmation, la bibliothèque Laure-Conan de La Malbaie accueillera une conférence en soirée le 15 mai. Elle aura pour objectif de découvrir et mieux comprendre la diversité sexuelle et de genre.
Le lendemain, les activités se tiendront principalement à Saint-Hilarion. Un souper-partage des Fiertés se déroulera à la ferme Ambrosia, selon la formule « potluck » et où les personnes LGBT+ et leurs alliés.es sont invités en toute convivialité. La soirée se transportera ensuite au chalet des Loisirs où le chansonnier Sylvain Leblanc offrira une prestation feutrée autour d’un foyer extérieur, avant que le tout se transforme en karaoké.
Le samedi 17 mai, place au marché printanier ainsi qu’à un tournoi amical de pétanques au parc du Havre de La Malbaie. Le duo Forêt Marine et Andréanne Warren sera par la suite en spectacle, en musique et en chansons, au Bistro du Pinson des Rives à 17 h. En fin soirée, un spectacle de drag est à l’horaire au Bar Tony et Charlo de Baie-Saint-Paul. Zayra Schatzi, Scarlett Paris Evans, Aliss Love et Maeva Evans défileront à compter de 23 h.
Les festivités se termineront le dimanche 18 mai à Baie-Saint-Paul ai Bistro des Balcons, d'abord par un spectacle d’humour à 19h, puis par une soirée de clôture festive dès 20h30 au son d’un dj qui fera danser tout le monde aux sons de rythmes éclectiques.

Le comité organisateur précise qu’il avait à coeur d’organiser les activités un peu partout dans région. « C’est vraiment important d’aller toucher tout le monde. On apprécie que des représentants de plusieurs municipalités soient présents au lancement », a mentionné la co-porte-parole, Charlotte St-Germain lors du dévoilement de la programmation le 24 avril.
Tous les détails de l'événement sur le site web de Fierté Charlevoix.

MAI (Montréal, arts interculturels) propose en avril une performance en première mondiale : « Hole is a Hole is a Hole is ». Celle-ci se présente comme une quête initiatique queer transgénérationnelle sous la forme d'un dîner dystopique rempli de confessions osées, de récits, de moments tendres et de questions existentielles sur l’héritage, le vieillissement et ce que cela signifie d'exister dans un temps queer.
Les trois créateurs de l’événement, Sappho Ton Bogataj, Christopher Ramm et Marco Merenda, sont des artistes de Hambourg et Berlin issu·es des milieux de la chorégraphie, la performance, la dramaturgie, ainsi que de la composition multimédia. Comment faire face au vide lorsqu’on ne suit pas le même chemin que tout le monde? Sappho, Christopher et Marco utilisent cette performance d’une quête initiatique queer transgénérationnelle pour témoigner de leur vécu.
En développement depuis deux ans, cette performance est l’aboutissement de questions communes, de contemplations et de peurs qui surgissent après avoir atteint 30 ans. N’étant désormais plus jeune, sans être encore âgé·e, il s’agit d’une période où le poids des attentes et de l’incertitude devient impossible à ignorer.
Une table sert de scène concrète et symbolique au cœur de la performance. Lieu de rassemblement, de confession et de tradition, la table est transformée en un espace où la vulnérabilité et l'humour donnent lieu à des conversations cathartiques. Chaque artiste apporte sa propre sensibilité humoristique pour inverser les dynamiques de pouvoir et se réapproprier les narratifs du vieillissement et de l'identité queer. Des sujets difficiles sont abordés, mais l’humour et l’ironie viennent alléger le ton.

Nul doute que les spectateurs et spectatrices auront droit à tout un cocktail d’images et d’émotions. En définitive, les promoteurs de MAI expliquent que le public est invité à une célébration des existences bizarres et queers!
QUOI ?
A HOLE IS A HOLE IS A HOLE IS
de Sappho Ton Bogataj + Christopher Ramm + Marco Merenda
QUAND ?
24 + 25 + 26 AVRIL 2025
19h30
DURÉE
60 minutes
OÙ ?
MAI (Montréal, arts interculturels)
3680, rue Jeanne-Mance
BILLETTERIE
En ligne
514 982-3386

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Fondé en 1999, MAI (Montréal, arts interculturels)
est un organisme à but non lucratif qui soutient le développement, la création, la présentation et la promotion des arts interculturels destinés à des publics variés. Sa programmation met de l'avant des pratiques hybrides et innovantes en danse, théâtre, arts visuels, arts de la parole, performance, musique et arts interdisciplinaires, tout en tissant des liens entre les artistes et les communautés locales à travers son programme Public+.
Les visiteurs au site d’Akadi Lumina du Pays de la Sagouine à l’été 2025 pourront profiter d’une nouvelle installation destinée à augmenter la qualité du spectacle et la présence sur le site. On a imaginé l’Espace UNI, avec la collaboration de la Coopérative financière UNI.
90 minutes avant le départ pour le parcours (qui dure 75 minutes) ainsi qu'à la fin du parcours, du 16 mai au 18 octobre 2025, les détenteurs de billets qui souhaitent prolonger leur expérience pourront profiter de ce bel espace. On pourra y prendre une bouchée, profiter du feu de camp, prendre un verre au bar, immortaliser son passage à l'espace photo et apprécier des performances musicales… bref tout ce qu’il faut pour une soirée exceptionnelle.

Akadi Lumina c’est une expérience unique qui débute lorsque la nuit tombe à Bouctouche au Nouveau-Brunswick : Akadi Lumina prend vie sur un sentier de 1,5 km en forêt. Inspirée des histoires d'un peuple sans frontières reconnu pour sa ténacité et sa joie de vivre, on y vibre aux couleurs de la culture acadienne à travers la lumière, la poésie, la projection vidéo et la musique, pour percevoir ce qui brille tout au fond de l'âme de l'Acadie.
Voilà donc un parcours nocturne en forêt où la lumière, la musique, la scénographie et les projections vous plongent au cœur d'un univers fascinant. Vivez l'expérience à votre propre rythme, seul, en famille ou avec des amis.es. Sur le site Web, vous trouverez tous les détails sur les heures de début et de fin des départs, qui varient avec le coucher du soleil de mai à octobre.

Regardez cette vidéo pour avoir un avant-goût de ce qui vous attend à Akadi Lumina.
La Sagouine vous attend
En journée, les visiteurs ne manqueront pas de se rendre explorer le site du Pays de la Sagouine, voisin d’Akadi Lumina. Le Pays de la Sagouine est une destination culturelle où les traditions acadiennes sont vivantes et où la joie de vivre est contagieuse, tout l’été, du mercredi au dimanche.
Respirez l’air salin de la Baie de Bouctouche en vous baladant sur la passerelle menant à l’Île-aux-Puces; Découvrez un univers bourdonnant de personnages attachants et profitez de spectacles, de musique et de théâtre; Plongez dans l’univers de Nounours avec des spectacles quotidiens pour les enfants; Savourez un bon fricot, et sucrez-vous le bec avec un pet de sœur.
La programmation 2025 sera dévoilée le 1er mai. Tous les détails sur le site Web.

Longtemps reconnu comme une étoile montante dans le monde de la direction d’orchestre, Yannick Nézet- Séguin dirige l’Orchestre Métropolitain de Montréal depuis 2000 et l’Orchestre philharmonique de Rotterdam en 2008 et devient la même année chef d'orchestre invité principal de l’Orchestre philharmonique de Londres. Le 18 octobre 2012, à 37 ans, il devient chef principal du prestigieux Orchestre de Philadelphie. Il a aussi dirigé quelques opéras au Metropolitan Opera de New York avant de succéder au directeur musical du Met, James Levine, en septembre 2018. On peut donc affirmer que l’étoile a réellement atteint des sommets depuis 20 ans.
Alors qu’il grandit dans Ahuntsic, Yannick Nézet-Séguin étudie le piano dès l'âge de cinq ans et s'intéresse au métier de chef d'orchestre dès l'âge de dix ans. Alors qu’il poursuit ses études au Collège Mont-Saint-Louis, puis au Collège Bois-de-Boulogne, il est admis au Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec à Montréal, puis étudie la direction chorale au Westminster Choir College à Princeton au New Jersey, auprès de Joseph Flummerfelt.

Nommé directeur musical du Chœur polyphonique de Montréal en 1994, il obtient le même poste au Choeur de Laval en septembre 1995. En 1995, il fonde son ensemble vocal et instrumental, La Chapelle de Montréal. À l'Opéra de Montréal, de 1998 à 2002, il occupe les fonctions de chef de choeur, d'assistant chef d'orchestre et de conseiller musical et dirige plusieurs productions et galas. En mars 2000, il prend la direction de l'Orchestre Métropolitain à Montréal, avec lequel il réalise de nombreux enregistrements, sous étiquette Atma classique.

Durant les années 2010, il est invité à diriger de nombreux orchestres lors de productions d’opéra autant à Milan, à Londres qu’ailleurs dans le monde. Il prolonge également son contrat de directeur musical du MET jusqu’en 2030. Il reçoit régulièrement de nombreuses distinctions et décorations prestigieuses, ici et ailleurs dans le monde.
En septembre 2024, Yannick reçoit le Prix Laurent-McCutcheon pour son engagement en faveur de l’ouverture et de l’inclusion. En avril de la même année, il fut nommé 35e dans la liste des 100 personnes les plus influentes au Québec, et seul représentant de la musique classique dans cette liste.

Maestro star et gai assumé, comme titrait Libération en 2019, le célèbre chef d'orchestre s’est marié en août 2021 avec Pierre Tourville (photo ci-haut), avec qui il partageait déjà sa vie depuis plus de 20 ans.
Depuis ses débuts et même aujourd’hui, à bientôt 69 ans, Yves Jacques mène parallèlement une carrière au Québec et en France, tant au cinéma qu'au théâtre. Il a tourné dans six films du réalisateur québécois Denys Arcand, dont Le Déclin de l'empire américain, Jésus de Montréal et Les Invasions barbares, et plus récemment, Le Testament (2023) aux côtés de son ami Robert Lepage (photo ci-bas). Il a tourné dans sept films du cinéaste français Claude Miller. Il a aussi travaillé pour Xavier Dolan.
Il a joué en tournée mondiale, à partir de 2001, deux spectacles de Robert Lepage, La Face cachée de la Lune et Le Projet Andersen, dont il interprète seul les personnages. Par la suite, il a joué dans une multitude de pièces au théâtre, ici comme ailleurs en Europe. Il considère que son personnage d'enseignant homosexuel dans Le Déclin de l'empire américain lui a permis d'assumer lui-même son homosexualité.
Le cinéaste Claude Miller, qui fit appel à lui pour plusieurs rôles au cinéma, a dit de lui : « Yves Jacques est l’un des plus grands acteurs du monde, c’est une grande vedette au Québec. (…) Sa culture d’acteur anglo-saxonne est merveilleuse, il est capable de passer du drame à la comédie avec un grand sens du rythme, de la musique. »
C’est d’abord comme chanteur du groupe québécois Slick and the Outlags, qui parodiait le rock and roll américain des années 50, qu’il s’est fait connaître, dans les années 70, pendant ses études en théâtre. Puis en 1981, avec la chanson « On ne peut pas tous être pauvres », il devient le premier réalisateur de vidéoclip indépendant au Québec.

À la suite de sa sortie du placard en 1997, il fait partie des gouverneurs de la Fondation Émergence pour la défense des droits LGBT et a été pendant deux ans porte-parole du Centre d'aide Gai Écoute.
Il a été nommé Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par le ministère de la Culture et de la Communication de France en février 2001, et Officier de l’Ordre du Canada depuis 2009, pour ses interprétations au théâtre, à la télévision et au cinéma, au Canada comme à l’étranger.
Janette Bertrand a eu 100 ans en mars 2025. Tout le Québec a honoré sa vitalité, son parcours unique et son impact important sur la société québécoise à maints égards. Son ami de longue date, Michel Dorais, professeur émérite à la retraite de l’Université Laval, Expert-conseil, sociologue de l'intimité et de la sexualité, a rédigé ce portrait et ce profil historique auquel il a été associé de près pendant une bonne partie de la carrière de Janette.
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Janette Bertrand est née et a grandi rue Ontario, entre les rues Frontenac et Iberville, dans ce qu’on appelait à l’époque la Faubourg à M’lasse (contraction de mélasse). Elle-même utilise d’ailleurs ce terme dans sa biographie Ma vie en trois actes. La proximité du port, où étaient alors déchargés les barils de mélasse, pourrait expliquer le nom donné à ce quartier. Certains croient plutôt que c’est la grande consommation de mélasse, pas chère, par les familles ouvrières qui serait à l’origine de cette appellation, dès le 19e siècle. Une murale à l‘effigie de Janette Bertrand a été d’ailleurs inaugurée, en sa présence, rue Ontario coin Montgomery, à l’automne 2024.

Ce quartier est aussi celui où se trouvent encore aujourd’hui les studios de Télé-Québec, d’où les émissions les plus célèbres de Janette Bertrand, comme Parler pour parler et Avec un grand A, étaient enregistrées et diffusées. C’était donc tout près du magasin de vêtements jadis tenu par son père. Avoir vécu son enfance et son adolescence dans un quartier ouvrier a amené l’animatrice à côtoyer les gens humbles, qui sont souvent les plus vrais. Ce qui l’a marquée.
Comme jeune journaliste, elle s’est rapidement intéressée aux personnes en questionnement ou en souffrance, faisant de son mieux pour les soutenir à travers la chronique Le refuge sentimental qu’elle a tenu de 1953 à 1969 dans Le Petit Journal, hebdomadaire en ce moment-là très lu. Sa réputation d’avoir une grande oreille, hyper attentive, remonte à cette époque, alors qu’elle répondait avec compassion aux nombreuses lettres qu’elle recevait.
Bien que plus jeune qu’elle, le hasard de la vie a fait que nous sommes nés dans le même coin, ce qui a sans doute contribué à notre amitié : au propre comme au figuré, nous parlons la même langue. Nous sommes aussi deux personnes assoiffées de nouvelles connaissances, boulimiques de lecture, ayant compris très tôt dans la vie que le savoir était une porte d’entrée sur le monde, quelles que soient nos origines sociales. Comme faire le pas de la lecture à l’écriture est parfois tentant, nous avons aussi cela en commun, en plus d’aborder des sujets sensibles, voire tabous. Puisque Janette Bertrand aime beaucoup encourager les autres à écrire, elle fut et demeure sur ce plan non seulement un modèle mais une fabuleuse mentore.
Comme les studios des grandes chaînes de télévision logent dans le quartier gai, voisin du Faubourg à M’lasse, je peux témoigner de la surprise des gens de la voir attablée dans un petit resto du Village à l’heure du dîner en revenant d’un enregistrement d’émission. Prendre un repas à ses côtés est presque une aventure : tout le monde veut lui parler, la remercier de ce qu’elle a fait pour le Québec. Les personnes LGBT en particulier lui sont très reconnaissantes d’avoir été la première à parler positivement de leurs réalités à la télé, à des heures de grande écoute, invitant pour ce faire des gens de leurs communautés.
Nul besoin d’être une vedette pour se retrouver aux émissions de Janette Bertrand ! Cette simplicité et cette humilité qui la caractérisent depuis toujours ont beaucoup contribué à son succès. Avant d’être un trésor national, elle fut et demeure un porte-voix pour les personnes marginalisées de tous âges.
Photo : page Facebook de Michel Dorais
Michel Dorais, professeur émérite de l'Université Laval à la retraite,
Expert-conseil, sociologue de l'intimité et de la sexualité
« Ces regards amoureux de garçons altérés », cette pièce de l’auteur et dramaturge Éric Noël, écrite en 2015, joue à guichets fermés tout le mois d’avril et en supplémentaire au début de mai 2025 dans la petite salle intime du Théâtre Prospero, rue Ontario. Le théâtre annonce déjà une possible reprise en septembre 2025 étant donné le fort intérêt démontré par les amateurs.
Le synopsis est rigoureux. Au bout de 60 heures passées dans la chambre 158 d’un sauna gai de Montréal, un homme se réveille désorienté, vidé, brisé. Que s’est-il passé? Dans ce lieu minuscule transformé en théâtre de la confession, il remonte le fil des dernières années, des dernières heures. Foudroyé par la douleur aiguë du deuil amoureux, il se livre tout entier à ses désirs les plus enfouis, se débattant avec son manque et son envie de disparaître, jusqu’à la dépossession de son corps.

Cette parole inexorable, propulsée au crystal meth, fait écho à une détresse trop souvent invisibilisée dans la communauté queer à travers un chapitre dans la vie d’un être qui a besoin de sombrer tout entier avant de refaire surface dans la lumière du jour. Sous la direction sobre et précise de Philippe Cyr, le comédien Gabriel Szabo (photo ici-bas) fait résonner une langue incisive, à la fois crue et romantique, qui expose avec honnêteté le spectre de la dépendance.

Éric Noël est un dramaturge québécois né en 1984. Diplômé du programme d'écriture dramatique de l'École nationale de théâtre du Canada en 2009, il est l'auteur de trois pièces pour adultes : Faire des enfants, Tirade pour Henri et Ces regards amoureux de garçons altérés.
Ces regards amoureux de garçons altérés, récipiendaire en 2016 de l’Aide à la création du Centre national du théâtre de Paris, occupe une place marquante dans son parcours de par son caractère autobiographique. L’auteur en incarne d’abord lui-même l’unique personnage en 2015 au Festival du Jamais Lu. Puis en 2016, l’artiste Stanislas Nordey présente une lecture de la pièce au Théâtre Ouvert à Paris, en collaboration avec le Théâtre National de Strasbourg.
Éric Noël
« Se prendre au piège est un art que très peu de gens maîtrisent mieux que moi », explique-t-il en entrevue. Ça en dit long sur le profil du personnage. La pièce a été écrite à partir de l’expérience personnelle d’Éric Noël avec le deuil amoureux, qui l’a mené vers le chemsex. « Sans glorifier quoi que ce soit, j’avais le désir que l’on ressente, que l’on comprenne les raisons pour lesquelles les gens prennent du crystal meth et font du chemsex, les raisons sous-jacentes, afin de réfléchir ensuite à des solutions pour mieux aborder la dépendance. »
Ce phénomène, combinaison de pratiques sexuelles et de consommation de drogues, peut paraître de prime abord marginal. Peu discuté dans l’espace public, le chemsex est pourtant une pratique courante dans toutes les strates de la société et a gagné en popularité au cours des dernières années. Les chiffres sont étonnants : 28 % des hommes gais, queers et non binaires sondés par la Direction de la santé publique de Montréal en 2022 avaient pratiqué le chemsex au cours des six derniers mois. De plus, selon des données de la clinique l’Actuel, « le nombre de consommateurs de crystal meth a doublé » entre 2010 et 2017.
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L'organisme RÉZO offre des services de soutien et d'information pour les personnes pratiquant le chemsex.
Pour plus de détails : Consommation en contexte sexuel
Présentée du jeudi 10 au samedi 12 avril 2025 au Théâtre La Comédie de Montréal, la pièce BENT a fait salle comble les trois soirs. La troupe du Collectif théâtral Ensemble *, dirigée par Jean-François Quesnel, a pu encore une fois proposer une pièce dont l'intérêt et la pertinence, encore de nos jours, ont su toucher la curiosité et l'intérêt des amateurs de théâtre et des membres de la communauté LGBTQ+.
Cette oeuvre de Martin Sherman, un scénariste et dramaturge juif des États-Unis, fut créée en 1979 au Royal Court Theatre de Londres, . Au gala des prix Molières 2002, BENT s’est mérité 4 nominations. Aux côtés des Juifs, Tsiganes et Témoins de Jéhovah, les homosexuels ont été persécutés sous le régime nazi. Si leur sort est resté longtemps méconnu du grand public, le triangle rose s’est depuis imposé en tant que symbole général des ravages causés par l’homophobie.
En Allemagne, les homosexuels ne vivaient pas seulement sous la menace du tristement célèbre paragraphe 175, qui permettait de les jeter en prison, ils avaient également à subir un opprobre qui, bien souvent, les exposait au chantage ou les poussait au suicide.
Une adaptation populaire
Même si l'oeuvre est née à une époque où l'ouverture sur ces événements tragiques était encore tabous à bien des égards, la mise en scène de Jean-François Quesnel a su adapter le scénario et le texte à nos réalités actuelles. Les personnages, plus grands que nature par leur sensibilité et leur vulnérabilité, démontrent à la fois une force et un courage qui viennent toucher nos coeurs et nos perceptions de ces lointains événements. Il se permet même de "caricaturer " le soldat SS avec ses comportements et ses attitudes un peu exagérées. On se surprend aussi à rigoler de certaines répliques des deux principaux personnages condamnés aux travaux forcés dans le camp nazi.

Bref, pour bien situer l'histoire, rappelons qu'à Berlin en 1934, Max est un homosexuel issu d'une famille riche. Un soir, il ramène chez lui un séduisant paramilitaire (SA) au grand dam de son amant Rudy. Ce soir-là, c'est celui de la Nuit des Longs Couteaux et le SA est assassiné par des SS conformément aux ordres d'Adolf Hitler.
Les amants Max et Rudy s'enfuient, mais sont capturés et menés au camp de concentration de Dachau. Max y trouvera quand même le courage de résister. Une magnifique leçon d'humanité, où l'humour vient aérer la gravité du propos !
Pour présenter cette œuvre d’une grande sensibilité, on a recruté un groupe d’artistes de grand talent, à commencer par le comédien Marc-André Leclair (Hosanna, Le temps d'un été, Solo), la réputée drag queen Tracy Trash du Cabaret Mado depuis nombre d’années. La distribution comprend aussi Thomas Wilkinson Fullerton, Félix Rioux, et Bo Johnson dans le rôle de Greta (Tenancière d'un Club de Berlin). Cette dernière y tient un rôle remarquable dès l'ouverture du spectacle, ainsi qu'à la fin alors qu'elle interprète le merveilleux " Hymne à l'amour " de Piaf, avec une couleur et une sensibilité des plus remarquables.

Brokeback Mountain s'amène à Montréal
Après un énorme succès à Londres depuis 2023, le directeur de la troupe Ensemble a annoncé que sa prochaine production sera celle de la pièce " Souvenirs de Brokeback Mountain ", présentant l'histoire de la relation amoureuse de deux cowboys dans l'ouest des États-Unis, une histoire qui a fait l'objet d'un film ayant connu un vif succès il y a déjà 20 ans. Au Wyoming, en 1963, Jack et Ennis sont engagés pour garder un troupeau de moutons à Brokeback Mountain. Leur complicité se transforme en une attirance irrésistible et inattendue. La transhumance terminée, ils se séparent et épousent leurs fiancées respectives. Mais 4 ans plus tard, un seul regard suffit à raviver leur amour.

La pièce de 2023 écrite par Ashley Robinson est une adaptation d'une nouvelle d'Annie Proulx primée en 1997 . À Londres, la pièce contient des chansons écrites par Dan Gillespie Sells et mises en scène par Jonathan Butterell.
À Montréal, la pièce devrait être présentée les 6-7-8 novembre, selon le projet de Jean-François Quesnel.
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ENSEMBLE-Collectif Théâtral 2SLGBTQIA+ est une compagnie théâtrale professionnelle à Montréal ayant pour mission de réunir des personnes issues des diversités qui sont passionnées par le théâtre.
35 ans, ça se fête en grand. Comme d'habitude, l'Auberge du Mange Grenouille, au Bic, a décidé d'en faire un événement, en invitant le réputé chef Stéphane Modat, propriétaire du restaurant Le Clan, dans le Vieux Québec et figure emblématique de la gastronomie au Québec, à venir cuisiner pour la clientèle de la populaire salle à manger de l'Auberge.
Il y sera pour l'ouverture officielle de la saison 2025 les 9 et 10 mai, en compagnie du chef Félix St-Pierre et du sous-chef Samuel Roy, tous deux anciens membres de sa brigade au Château Frontenac, dont il a dirigé les cuisines pendant quelques années. Chef passionné du terroir, Stéphane Modat et son équipe proposent une cuisine raffinée en célébrant la richesse des produits d'ici ainsi que le travail des artisans et producteurs locaux.
Le propriétaire du Mange Grenouille, Mathieu Deschênes, est fier de proposer ce "cadeau" à sa clientèle pour souligner de façon toute spéciale les débuts de la 35e saison de l'Auberge. Pour l'occasion, pour ces deux soirs seulement, on aura un menu dégustation unique de cinq services à 95 $. On pourra faire l'accord mets et vins si désiré. La composition du menu n'est pas encore dévoilée, mais on peut s'attendre à des mets hors de l'ordinaire, conçus spécialement pour les privilégiés qui auront la chance d'en profiter.

On peut réserver dès maintenant au Mange Grenouille en utilisant le formulaire en ligne.
Auberge du Mange-Grenouille
148, Rue de Sainte-Cécile-du-Bic
Rimouski, QC
(418) 736-5656
La nature, l’humain et la joie
au cœur d’une œuvre immense
Le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) est fier d’annoncer, parmi ses grandes expositions internationales de 2025, Niki de Saint Phalle. Les années 1980 et 1990 : l’art en liberté. Présentée du 12 juin 2025 au 4 janvier 2026, cette exposition phare rassemblera plus de 150 œuvres, offrant au public une plongée fascinante dans l'univers riche, inventif et engagé de cette artiste franco-américaine au parcours passionnant. Un rendez-vous incontournable pour les visiteurs et les visiteuses de tous horizons!
Une artiste libre en quête d’absolu
« Très tôt je décidai de devenir une héroïne. Qui serais-je? George Sand? Jeanne d’Arc? Napoléon en jupons? […] Quoi que je fasse dans l’avenir, je voulais que ce soit difficile, excitant, grandiose. »
— Niki de Saint Phalle, 1999
Reconnue dans les années 1960 et 1970 pour ses peintures de Tirs (des tableaux réalisés en tirant sur les toiles à l’aide d’une carabine), sa participation au mouvement du nouveau réalisme et ses emblématiques Nanas, il était temps de mettre en lumière l’œuvre tardive de Niki de Saint Phalle (1930-2002).
Première exposition monographique de l’artiste présentée dans une institution muséale canadienne, grâce à une collaboration avec Les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse et la généreuse participation de la Niki Charitable Art Foundation, elle se consacrera à l’œuvre des deux dernières décennies de la vie de l’artiste avec pour point de départ l’année 1978, lorsque celle-ci lance le chantier monumental du Jardin des tarots en Italie, qui deviendra à la fois un lieu d’art et de vie qui ouvrira au public en 1998.
Les dernières décennies de création des artistes sont souvent des périodes occultées par l’histoire de l’art. C’est davantage marqué chez les artistes femmes. Pourtant, chez Niki de Saint Phalle, ce sont des années habitées par une grande liberté. Une liberté artistique, certes, à laquelle s’ajoute une liberté de parole, qui accompagne l’important travail d’écriture qu’elle mène alors avec sa calligraphie si singulière, mais aussi une liberté financière offerte par un modèle d’entrepreneuriat novateur et exemplaire.
L’art, au cœur de la vie des gens
Niki de Saint Phalle développera en parallèle un nouveau pan de son travail, notamment la création d’un parfum, qui lui permettra d’être elle-même la mécène de ses projets. Si le maître mot de cette période est l’indépendance, ces années sont aussi celles d’un engagement renouvelé : ce qui intéresse l’artiste est la rencontre directe entre l’art et les gens. D’ailleurs, elle ne cesse de créer des œuvres pour l’espace public, de la fontaine Stravinsky avec Jean Tinguely, face au Centre Georges-Pompidou à Paris, au Queen Califia's Magical Circle [Le Cercle magique de la reine Califia] à Escondido en Californie. Avec la création de mobilier d’artiste, d’œuvres accessibles en plusieurs formats, de livres et de parfums, elle souhaitait faire entrer l’art chez chacun et chacune, et rendre le quotidien exceptionnel.
La joie, une force insoupçonnée
L’artiste utilisera la joie comme stratégie de résistance contre la violence et les injustices, qui rejaillit d’ailleurs dans les motifs qui accompagnent ces deux décennies : monstres colorés, sculptures de mosaïques et miroirs, animaux et Nanas, cœurs et crânes. Elle contribuera aussi à la justice sociale par différents engagements, que ce soit la lutte pour les droits des femmes, le combat contre le racisme, le soutien précoce offert aux malades atteints du sida ou encore, la protection des animaux et de l’environnement. L’art de Niki de Saint Phalle embrasse tous les humains, la nature et le cycle de la vie. Quel privilège d’accueillir son œuvre à Québec!