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D’entrée de jeu, disons-le : pure fabulation, la Sociochimie ouvre sur un monde de possibilités ! Résultant de résidences de recherche et création, cette exposition collective offre à la population une réflexion sur les interactions humaines à travers une lentille scientifique et artistique, en entremêlant la chimie et la sociologie.

Le Musée du Bas-Saint-Laurent, en collaboration avec le Cégep de Rivière-du-Loup, présente jusqu’au 16 mars 2025 sa nouvelle exposition immersive et interactive intitulée Sociochimie. L’Intangible qui nous relie, dans la salle Premier Tech.

Fruit de nombreux intervenants, Sociochimie présente les éléments de réflexions émanant de l’interaction entre le Groupe de recherche en environnement et en biotechnologie (GREB), Le Laboratoire en innovation ouverte (LLio), les artistes, des étudiants et étudiantes du Cégep ainsi que le Musée du Bas-Saint-Laurent. On y promet de surprendre les visiteurs.

Sociochimie BSL

Ce qui est offert à la communauté, explique la Commissaire Oriane Asselin Van Coppenolle, c’est une exposition qui résulte d’un projet collectif innovant et interdisciplinaire ! « Non seulement cette exposition brise les barrières entre les disciplines, mais Sociochimie est par ailleurs une invitation à réfléchir autrement sur le monde qui nous entoure », assure-t-elle. On y découvre enfin comment l'art peut enrichir notre compréhension des relations humaines et de la chimie !

Sociochimie BSL 

Il n’est pas certain qu’on y trouve de réponse concrète à ce qu’est la Sociochimie. Elle amorce toutefois la réflexion et invite les visiteurs à y participer !

Quatre artistes féminines y présentent des œuvres : Amélie Brindamour | Sarah Seené | Camille Bernard-Gravel | Stéphanie Beaudoin. Un groupe de sept éudiant.e.s ont aussi participé à sa conception et y présentent le fruit de leurs recherches.

Sociochimie. L’Intangible qui nous relie. Jusqu'au 16 mars 2025.

Sociochimie BSL

Photo : Alchimie du mycélium, Amélie Brindamour, 2024.

Les Plasticiens à l’honneur
De passage au Musée, on en profite pour découvrir une petite exposition dans le hall, portant sur Jean-Paul Jerôme, l'auteur du Manifeste des plasticiens en 1955. Afin de souligner le 70e anniversaire du Manifeste, le Musée souhaite mettre en lumière la place importante de Jean-Paul Jérôme (1928-2004) dans le développement de l’art abstrait au Québec.

Sociochimie BSL Sociochimie BSL

Jean-Paul Jérôme. Éloge de la couleur. Jusqu’au 10 février 2025.

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Musée du Bas Saint-Laurent

mbsl.qc.ca
300, rue Saint-Pierre
Rivière-du-Loup, (Québec) G5R 3V3
(418) 862-7547

Vers la fin des années 1980, une infirmière de Rouyn-Noranda qui intervenait en traitement des maladies infectieuses, Pauline Clermont, a constaté qu’il y avait un besoin évident de services en lien avec le VIH. Elle a donc élaboré une stratégie avec des travailleurs de rue et contribué à la mise en place d’une clinique de dépistage du VIH en soirée pour les diverses clientèles concernées.

Elle a également senti le besoin de venir en aide à la clientèle LGBT+. Les outils de prévention étaient rares et la concertation régionale du réseau en la matière inexistante. C’est ainsi qu’en 1990, un groupe de 150 personnes LGBT+ se sont réunies à Rouyn-Noranda pour discuter de ces enjeux. On a établi qu’on devait prévoir des services de vaccination et de formation, en plus du dépistage du VIH.

Coalition A-T L'infirmière Pauline Clermont, initiatrice de la Coalition, en 2005.

Au cours des mois qui ont suivi, les bases de la Coalition LGBT ont été mises en place et un budget de la Conférence régionale des élus de l’Abitibi-Témiscamingue a permis sa création. Même si l’Agence régionale de Santé et Services Sociaux a manifesté une résistance au début, les efforts et les interventions de Pauline Clermont et de ses supporteurs ont fini par avoir raison des récalcitrants et des fonds ont été débloqués pour que la Coalition puisse organiser ses services.

Aujourd’hui, l’infirmière Pauline Clermont a pris sa retraite, mais elle demeure à l’affut et apporte son soutien à l’occasion. Elle-même la mère d’un garçon membre de la communauté LGBT+, elle est fière d’avoir pu contribuer à l’épanouissement de nombreuses personnes vivant avec cette réalité dans la région. « On a besoin de gestes de gens leaders pour renforcer le message d'accueil. Je pense que de plus en plus on réussit, mais on doit demeurer vigilants », affirmait-elle en entrevue à Radio-Canada il y a quelques années.

C’est en 2003 que l’idée d’agir ensemble a fait consensus autant chez les personnes de la diversité sexuelle que chez les intervenant.es, d’où la tenue d’une journée d’échanges initiée par la Santé publique. Une journée riche et concluante où il est convenu à l’unanimité que créer une coalition selon un modèle adapté aux réalités de l’Abitibi-Témiscamingue, en considérant les ressources et forces des milieux, est essentiel.

À ses débuts, la Coalition était composée de personnes provenant de treize organismes et quatre membres de la communauté LGBT. Toutes ces personnes ont contribué au rayonnement et à la réussite des projets développés par la Coalition. Sans leur participation, la Coalition d’aide à la diversité sexuelle de l’Abitibi-Témiscamingue n’aurait jamais vu le jour en novembre 2004. La même année, un premier projet subventionné par Santé des communautés rurales au Canada permet d’embaucher une première agente de projet.

Coalition A-T

Depuis 2004, six colloques régionaux, aux sujets percutants, ont réuni des centaines d’intervenant.es, des personnes LGBTQ+ et leur famille, ainsi que la population en général de la région et d’ailleurs en province. On a aussi organisé un salon santé, bien-être diversité. Si ces évènements témoignent des actions et des préoccupations de la Coalition au fil des années, ils ont aussi généré de nouvelles actions sur le terrain.

La directrice générale de la Coalition depuis juin 2024, Julie Fortier, se réjouit que la pandémie de COVID soit derrière nous et qu’on puisse réactiver les liens avec les autres organismes de la région, quoique certains n’aient pas survécu. « Depuis 20 ans, la Coalition œuvre pour l’inclusion des personnes de la diversité sexuelle et de genre. Officiellement, notre mission est d’améliorer les conditions de vie et de santé des personnes LGBTQIA+ ». Un objectif ambitieux qui se traduit par des actions concrètes : ateliers en milieu scolaire, formations auprès d’autres organismes communautaires et événements sociaux pour rassembler la communauté et leurs allié.e.s.

Coalition A-T Julie Fortier, directrice générale de la Coalition

Par contre, elle mentionne la création récente de Cœur de Queer, un comité crée par et pour la communauté queer de Rouyn-Noranda. Son mandat est de briser l'isolement, de penser et d'organiser des activités dans des « safe spaces », et de permettre à la communauté de se rassembler. Cœur de Queer intervient aussi dans d’autres villes « orphelines », comme à LaSarre.

Fait à souligner, les personnes trans bénéficient maintenant de services et d’accompagnements spécifiques dans la région et la Coalition travaille toujours à la pleine reconnaissance des droits des personnes trans, constatant qu’il reste encore beaucoup à accomplir. « Nous établissons des partenariats avec les milieux communautaires, de l’éducation et de la santé afin d’outiller les professionnels pour améliorer l’offre de services ».

Coalition A-T

« Si quelqu’un a une idée de projet pour rassembler la communauté, on est là pour l’accompagner, lancer des appels, faire la promotion. On veut vraiment créer un lieu où les initiatives communautaires peuvent s’épanouir », assure Julie Fortier.

Pour sa part, la fondatrice de la Coalition maintenant retraitée, Pauline Clermont est d’avis que pour l’avenir, il faudra poursuivre la sensibilisation des divers dirigeants d’organisations de la région, de lutter encore mieux à la discrimination sous toutes ses formes et mettre en place un plan d’action régional de mobilisation contre la haine, l’intimidation et l’homophobie-transphobie.

Coalition A-T

Coalition d'aide à la diversité sexuelle de l'A-T
coalitionat.qc.ca
facebook.com/CoalitionAT
CP 694
Rouyn, QC, J9X 5C6
(819) 762-2299

Riche de plus d’un siècle d’histoire, La Pulperie de Chicoutimi est considérée aujourd’hui comme un des sites historiques majeurs de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, avec son imposante collection de 26 000 objets témoignant de l’histoire et du patrimoine régional, l’aménagement de six salles d’expositions dont deux possédant les caractéristiques techniques des grands musées canadiens, pouvant accueillir des expositions internationales de grande renommée, la Maison du peintre Arthur Villeneuve, des salles de réunions, un centre de documentation, une imposante Réserve, des sentiers d’interprétation et une boutique souvenir offrant des produits du terroir.

C’est en 1896 que les fondateurs de la Compagnie de pulpe de Chicoutimi posent la première pierre de ce qui deviendra rapidement un véritable empire. Plus d’un siècle plus tard, leurs installations ont fait place à un autre projet d’envergure : La Pulperie de Chicoutimi / Musée régional.

Pulperie Chicoutimi

Après des heures de gloire et d’affaires florissantes, à compter de 1921 les affaires se corsent. La conjoncture n’est plus la même ; les prix se mettent à chuter de manière drastique. Avec tous ses projets d’agrandissement, la compagnie s’est endettée. En mars 1924, la Compagnie de pulpe de Chicoutimi liquide tous ses biens. Malgré une importante restructuration, la chute des commandes et des prix amène la fermeture définitive des moulins en 1930.

Sauvés du pic des démolisseurs à la fin des années 1970, les anciens bâtiments sont graduellement restaurés et contribuent désormais à la vocation touristique et culturelle du lieu.

Pulperie Chicoutimi

Malheureusement, le jeudi 18 juillet 1996, une importante dépression atmosphérique se forme au-dessus des Grands Lacs. En 48 heures, le Saguenay-Lac-Saint-Jean reçoit de 150 à 280 mm de pluie alors que la moyenne habituelle pour ce mois est d’environ 125 mm. Ces précipitations abondantes s’ajoutent aux 120,5 mm déjà enregistrés depuis le début de juillet qui auront déjà saturé les sols, rempli les réservoirs et augmenté le débit de plusieurs rivières. L’ensemble des éléments est ainsi réuni pour causer une inondation catastrophique. Un réel déluge !

Dans sa course déchaînée, l’eau détruit des murs de pierre centenaires, des aménagements paysagers et des infrastructures d’interprétation et de services. En quelques heures, le résultat de plusieurs années de restauration du site de La Pulperie de Chicoutimi s’effondre. Il ne reste, pour en témoigner, que les murs et le toit rouge. Le bilan final est lourd et imposera d’importants travaux de reconstruction.
Grâce à la détermination des acteurs locaux et régionaux, à la contribution des divers gouvernements et surtout à la volonté profonde de faire revivre ce vestige du passé industriel et historique de la région, en juin 2002, La Pulperie de Chicoutimi a réouvert ses portes.

Danny Cloutier, directeur des communications du Musée régional depuis 15 ans, rappelle que c’est le dossier de la préservation de la maison du peintre Arthur Villeneuve qui a été le déclencheur du projet. La fusion de deux organismes de promotion de la région du Saguenay a donné lieu à la création du Musée régional La Pulperie de Chicoutimi. En novembre 1994, au terme d’années de négociations, la maison du peintre-barbier Arthur Villeneuve quittait ses fondations de la rue Taché pour faire son entrée à la Pulperie de Chicoutimi.

Pulperie Chicoutimi  Pulperie Chicoutimi

Ce déménagement spectaculaire avait soulevé les passions au Saguenay-Lac-Saint-Jean, certains criant au scandale, d’autres au génie. L’idée était de faire parcourir 1,4 kilomètre à la maison, un défi de taille visant à protéger l’oeuvre d’Arthur Villeneuve, qui avait recouvert tous les murs de ses fresques singulières racontant sa ville, sa région et sa vision du monde, à la fin des années 1950. Le Musée des beaux-arts de Montréal lui consacre une rétrospective en 1974. En 1993, le gouvernement canadien reconnaît sa maison comme trésor national.

Aujourd’hui, la Pulperie de Chicoutimi est devenue un incontournable dans le secteur touristique régional et même au Québec. Pas étonnant que la promotion de l’endroit suggère « Plus qu’un musée : un site, un parc ! ». Situé au cœur du centre-ville de Chicoutimi, faisant maintenant partie de la ville de Saguenay, on retrouve un ensemble historique et touristique dans un parc immense en bordure de la rivière Chicoutimi, parcouru par des sentiers pédestres et d’interprétation.

Pulperie Chicoutimi  Pulperie Chicoutimi

La Pulperie et son musée sont ouverts toute l’année. On y accueille des groupes et on peut y tenir des événements spéciaux ou des fêtes d’enfants, par exemple, dans diverses salles aux décors différents. 

Mentionnons enfin la Fondation qui contribue, sous quelque forme que ce soit, à la protection, la préservation, le développement, la mise en marché et la mise en valeur des sites de la Corporation du Musée du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du site de La Pulperie et du Poste de traite de Chicoutimi. On voit aussi à l’enrichissement des collections du Musée et à l’acquisition d’artéfacts de la vieille pulperie.

Pulperie Chicoutimi

La Pulperie de Chicoutimi – Musée régional
pulperie.com
300, rue Dubuc
Chicoutimi (Québec) G7J 4M1
418 698-3100

Quelle place occupe l'identité de genre chez les nouvelles générations ? Pour répondre à cette question (et bien d'autres), le professeur émérite en travail social à l’Université Laval, Michel Dorais, a publié récemment « La révolution des identités de genre enfin expliquée ». Pour Michel Dorais, le mot « révolution » est loin d'être exagéré.

En tant que co-président d’honneur de la 3e édition du Salon du livre queer de l’organisme Fierté Littéraire, les 7 et 8 décembre 2024, il a participé à une conférence portant sur le contenu de son dernier ouvrage, animée par l’ex-journaliste, auteur et animateur radiophonique, Denis-Martin Chabot, un des fondateurs de l’événement.

Michel Dorais

« On en parle beaucoup, notamment parce que de plus en plus de jeunes se désignent comme non-binaires, trans, fluides, bi-genres, agenres, etc. Toutefois, il existe encore énormément de confusion sur les identités liées au genre, mais aussi au sexe et à la sexualité. Expliquer clairement et simplement ce qui se passe chez les jeunes générations dans la façon de se définir est le but de mon ouvrage. Il est destiné aux parents, aux grands-parents et aux intervenants de nombreux milieux (école, travail, sports et loisirs) qui cherchent à s’y retrouver, Sans oublier les jeunes sont témoins de cette révolution ou la vivent, bien sûr ! »

Fatigué d’entendre et de lire tellement d’inexactitudes et de contre-vérités sur les questions d’identité de genre, il dit avoir voulu partager ce que quarante-cinq années de recherche, d’enseignement et d’intervention en ce domaine lui ont appris. Et donner l’heure juste. « À la suite des débats et des controverses qui se produisent, il y a nécessité de mieux informer, vulgariser, sensibiliser, bref éduquer jeunes et moins jeunes. C’est mon projet. Comme je prône l’écoute bienveillante, j’entends prêcher par l’exemple, et au besoin donner quelques conseils que je voudrais empreints de sagesse (pour autant que mon âge et mon expérience de vie m’en apportent un peu). »

À quoi reconnaît-on cette révolution des identités ? Elle a quatre caractéristiques selon lui. « D’abord, l’éclatement du modèle binaire homme/femme, masculin/féminin, cisgenre/transgenre, hétéro/homo, surtout chez les jeunes. Ensuite, la multiplication des identités possibles, qui amène une floraison de nouveaux mots et concepts, que j’explique. En troisième lieu, la fluidité identitaire : que les identités revendiquées soient permanentes ou transitoires, ce n’est pas une préoccupation pour les jeunes générations. Pour elles, l’important c’est d’être soi ici et maintenant. Enfin, l’affirmation identitaire de qui ont est fait en sorte que l’identité est plus que jamais revendiquée de façon proactive, que ce soit à l’école ou ailleurs. »

Les points forts de cet ouvrage sont la variété des exemples mentionnés, tous réels, qui ouvrent les chapitres, et la solidité des références scientifiques, enfin la volonté d’aborder de front les questions de valeurs. Les chapitres sur les drag-queens et sur la langue épicène semblent particulièrement réjouissants car ils démolissent en douceur bien des préjugés. « En somme, j’ai voulu écrire un ouvrage clair et nuancé, basé sur des faits, qui donnera à réfléchir les gens de tous horizons. Parce que la diversité sexuelle et de genre, elle est là pour rester », assure-t-il.

Un expert passionné et engagé
Comme sociologue spécialiste du genre et des sexualités, Michel Dorais a enseigné pendant 24 ans à l'École de travail social de l'Université Laval, où il fut nommé en mai 2022 professeur associé. Maintenant retraité de l’enseignement, il a été nommé professeur émérite de la Faculté des sciences sociales, en novembre dernier.

Cette haute distinction, décernée par l’Université Laval, vient souligner sa contribution exceptionnelle tant sur le plan académique que scientifique. Pionnier dans l'intervention sociale auprès des personnes LGBT+ et des jeunes victimes d'exploitation et de violences sexuelles, il a fait preuve d'un engagement exceptionnel en intervention, en enseignement et en recherche afin de faire avancer les mentalités et les pratiques sociales.

Il a publié plusieurs ouvrages sur la sexualité et l'intimité, notamment sur la prostitution, la diversité sexuelle, l'homophobie et le suicide chez les jeunes hommes. Le travail comme intervenant social et chercheur de M. Dorais pour les droits LGBT+ et pour les victimes d'exploitation et de violences sexuelles a été souligné de divers prix et nominations à des comités experts. Son avant-gardisme a marqué la Faculté des sciences sociales et l’Université Laval.

Il a écrit et publié de très nombreux articles et ouvrages, certains étant adaptés ou traduits en d’autres langues. Cette notoriété lui a valu plusieurs invitations à des colloques et à des conférences à travers le monde.

Michel Dorais

La révolution des identités de genre enfin expliquée
Michel Dorais
Éditions Trécarré
2024

(*) L’homme qui plantait des genres : un clin d’œil au titre du film d’animation oscarisé (Meilleur court métrage d’animation, 1988) du cinéaste québécois Frédéric Back, de l’Office national du film du Canada (ONF), L’homme qui plantait des arbres. Très beau film d'animation d'après le récit de Jean Giono dans lequel un berger donne une nouvelle vie à un paysage presque désert. L'histoire offre un message d'espoir sur le pouvoir des efforts patients et dévoués pour créer un monde meilleur.


Par Gaëtan Vaudry
Photo : Éditions Héliotrope

Il est à peine âgé de 32 ans et son nom est déjà sur toutes les lèvres. Natif de Chicoutimi, mais vivant à Montréal depuis quelques années, Kev Lambert s’avère un prolifique auteur qui collectionne les prix les plus prestigieux.

Son manteau de cheminée regorge déjà de plusieurs prix, dont le celui de la meilleure thèse en arts et sciences humaines de l'Université de Montréal, le prix Pierre L'Hérault de la critique émergente, le prix découverte du Salon du livre du Saguenay−Lac-Saint-Jean, le prix Sade, le prix du CALQ (Conseil des arts et lettres du Québec), le prix Ringuet, le prix Décembre, ainsi que le prix Médicis 2023… rien de moins!

Diplômé de l'Université de Montréal avec une maîtrise et un doctorat, l’écrivain publie son premier roman Tu aimeras ce que tu as tué en 2017. Dans ce récit qui se déroule dans un Chicoutimi malsain et morbide, Kev Lambert utilise la haine comme ton littéraire et critique avec virulence la xénophobie et l’homophobie qui sévit encore au Québec. Déjà, le jeune homme parvient à faire tourner bien des têtes, principalement celles de la scène littéraire québécoise. Il n’en fallait pas plus pour mettre la table pour son second roman, Querelle de Roberval, paru un an plus tard. Cet opus - renommé Querelle par son éditeur français - qui nous relate la lutte des ouvriers et ouvrières de la scierie de Roberval envers leur patron, recevra une multitude de prix et de mentions qui feront rayonner le nom de Kev Lambert au-delà de nos frontières.

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Plusieurs se souviendront qu’en juillet 2023, Kev Lambert n’a pas apprécié que le premier ministre du Québec, François Legault, souligne sa dernière œuvre Que notre joie demeure sur Twitter. L’écrivain a farouchement répliqué à la critique littéraire du chef de la CAQ sur les réseaux sociaux : « M. Legault, en pleine crise du logement, alors que votre gouvernement travaille à saper les derniers remparts qui nous protègent d’une gentrification extrême à Montréal, mettre mon livre de l’avant est minable (…) Ce qui m'a dérangé, ce n'est pas tant le fait qu'il lise des livres qui s'éloignent de ses idées politiques ou de sa chambre d'écho, mais c'est la lecture qu'il a faite de mon livre dans le contexte de la crise du logement. » Les deux hommes allaient par la suite se répondre, au moyen de quelques messages.

Ouvertement gai, Kev Lambert, en entrevue dans La Presse avec le metteur en scène René-Richard Cyr en 2021, affirme vouloir participer au mouvement d’affirmation homosexuelle dans ses œuvres : « J’aime ça faire partie de la catégorie LGBTQ », souligne-t-il. Selon lui, l’industrie culturelle s’impose des changements, des ajustements : « Les catégories ne me dérangent pas du tout. C’est une grosse machine, l’industrie culturelle, ça prend du temps à faire bouger, mais ça bouge. »

Le 9 novembre 2023, Kev Lambert recevait le prix Médicis pour Que notre joie demeure, un prix littéraire français fondé en 1958, afin de couronner un roman, un récit, un recueil de nouvelles, dont l'auteur débute ou n'a pas encore une notoriété correspondant à son talent. Le Médicis, est doté d'une bourse de 1000 euros, soit un peu moins de 1500 $.

Le troisième Salon du livre de l’organisme Fierté Littéraire se tiendra les 7 et 8 décembre 2024 au Théâtre La Comédie de Montréal, de 10 h à 17 h. Cet événement sous le thème "Se lire, une lettre à la fois", est une célébration de la littérature LGBTQ+, rassemblant (NDLR : selon la description qu’en font les organisateurs) auteurs, autrices et autaires ; lecteurs, lectrices et lecteurices ; et passionné·es pour explorer des œuvres diversifiées et enrichissantes.

Le Salon du livre de Fierté Littéraire offre un espace pour découvrir des livres qui mettent en avant des voix et des récits uniques. Cet événement est l’occasion parfaite pour les amoureux·euses de la littérature de se rencontrer, d’échanger et de célébrer la richesse de la littérature LGBTQ+.

Fierté Littéraire

Denis-Martin Chabot (Programmation) et Claude Lalande (Président du CA), les initiateurs du Salon du livre de Fierté littéraire – photo Pascal Forest

Une belle occasion de profiter d’un week-end de découvertes littéraires et de célébrations de la diversité ! De nombreux-ses auteurs et autrices seront présents pour présenter leurs œuvres et y faire des dédicaces. On y trouve un volet familial les samedi et dimanche matins avec une Heure du conte. On y propose aussi des conférences, des entretiens, un lancement de livre et l’activité Transpoésie.

Pour toute la programmation des deux jours, visitez la site Web de Fierté Littéraire à https://fiertelitteraire.ca/edition/2024/9-salon-du-livre

Pas de frais d’admission. Une contribution volontaire est grandement appréciée.

Fierté Littéraire
Salon du livre de Fierté Littéraire
Théâtre la Comédie de Montéal
1113 boul de Maisonneuve Est
Montreal, QC

Elsa Houde est née à Gaspé et y a passé la première partie de sa vie. Elle a ensuite élu domicile sur la rive-sud de Montréal où elle a bâti une famille et entrepris une carrière professionnelle en communication.

À la fin des années 90, elle choisit d’amorcer un virage à 180 degrés en décidant de revenir dans sa Gaspésie natale pour amorcer un changement profond, sans toutefois savoir de quoi il s’agissait vraiment avant d’y arriver. Sa fibre entrepreneuriale prend son éveil et elle constate que Gaspé aurait grand besoin d’une boulangerie digne de ce nom, rue de la Reine.

Après quelques visites chez des amis qui tiennent boulangerie à Saint-Hilaire et chez la propriétaire de La Pétrie à Bonaventure, elle se met à la préparation d’un plan d’affaires et réalise un sondage auprès de la communauté Facebook, pour connaître les besoins et trouver des appuis à son projet. Surprise : plus de 1000 réponses confirment sa décision et lui donnent l’énergie et la confiance pour aller de l’avant.

Oh les pains  Oh les pains

Les années 2018 et 2019 ont été celles de la planification : compléter le financement, trouver un local, acquérir des équipements, établir une liste de produits et les prix de vente, imaginer l’aménagement, développer ses compétences en gestion, etc. Dès qu’elle entre en 2020 dans le local que Oh les pains occupe, rue de la Reine, elle a déjà la vision de ce que ça sera.

Puis arrive la pandémie de COVID, en mars 2020. Les commandes de fours et autres équipements de boulangerie qui viennent de France pour certains sont mises sur pause. Lentement, mais sûrement, les équipements se mettent en place et les premières cuissons sont effectuées. Elsa Houde est seule maître à bord au début. Puis une boulangère arrive en septembre 2020. L’équipe accueille aussi des pâtissiers. Les produits se multiplient et les clients aussi. Petit à petit, Oh les pains devient un lieu de rencontre et l’arrivée des déjeuners et des soupes et sandwiches le midi gagne en popularité. L’équipe grandit au rythme de la demande et de la croissance de la clientèle.

« Cette ouverture, en plein cœur de la pandémie, est loin d’être un simple détail historique. Cela souligne la détermination d’Elsa et sa vision claire : offrir un lieu accueillant et chaleureux, où le pain et les produits de qualité sont à l’honneur », lisait-on dans un reportage peu de temps après l’ouverture. Chez oh les pains, l’expérience va bien au-delà de l’achat d’une baguette : c’est un espace de vie où les clients peuvent partager des moments authentiques tout en dégustant divers produits de boulangerie toujours réinventés.

Oh les pains Oh les pains

En parallèle, rapidement, la boulangerie intègre des pratiques d’économie circulaire autour de l’élaboration de ses produits. Par exemple, dans les premières années, pour concocter un de ses pains spéciaux, l’équipe récupère le petit lait de la production de ricotta du café voisin, Le Paquebot. Aujourd’hui, le petit lait a été remplacé par le kéfir, le pain existe toujours et reste le point de départ des explorations de l’équipe.

Cette démarche n’est pas seulement un choix écoresponsable, c’est aussi une manière de travailler en collaboration et en synergie avec les autres entreprises locales. Chez oh les pains, il n’y a pas de sous-produit, chaque substance secondaire issue d’un processus de production donne l’occasion de créer de nouveaux produits tout en donnant une seconde vie à ce qui est parfois considéré à tort comme des résidus. De plus, les non-vendus sont expédiés aux comptoirs d’aide alimentaire de Gaspé.

Pour Elsa Houde, la notion de développement durable est aussi au cœur de la gestion de son équipe, qui compte aujourd’hui près de 30 personnes. Elle veille à adapter les horaires de travail à la diversité de ses employés, pour répondre aux besoins individuels, qu’il s’agisse d’étudiants avec des contraintes scolaires changeantes ou de parents ayant besoin de plus de flexibilité. Cela fait de Oh les pains une entreprise où le développement durable passe aussi par l’humanité.

Oh les pains

Quatre ans plus tard, la boulangerie est devenue un pilier de la communauté, un espace où le sentiment d’appartenance se renforce autour de produits authentiques et de pratiques durables. Avec fierté, Elsa et son équipe ont implanté la notion de village sur la rue de la Reine. Voilà qu’on projette maintenant de développer la distribution des produits de boulangerie ailleurs en ville et dans la région. La fibre entrepreneuriale de Elsa Houde continue de s’étendre et de s’installer. Oh les pains n’a pas fini d’étonner et de grandir.

Oh les pains

Oh les pains
ohlespains.com
114b, rue de la Reine
Gaspé, QC G4X 1T4
581 822-0555

Comédie dramatique de Steve Gallucio, traduite par Michel Tremblay, Mambo Italiano est reprise par la troupe La Bande à Part avec une touche de musicalité ! Le coming out qui n'est pas toujours facile surtout dans une communauté tissée serrée. Un sujet toujours d'actualité.

C’est dans la Petite Italie de Montréal qu’est né Steve Galluccio, le scénariste de Mambo Italiano, au début des années 1960, même s’il a grandi plus au nord dans le quartier Ahuntsic. Ouvertement gai, italien, montréalais et québécois, ces identités sont omniprésentes
dans ses oeuvres. Auteur de huit pièces de théâtre et lauréat de trois Gémeaux, Steve Galluccio qui parle couramment l’italien, le français et l’anglais, a également participé à l’écriture de scénarios pour des séries télévisées qui ont fait leur marque.

Mambo Italiano L'affiche originale de 2001 chez Duceppe

Sa pièce Mambo Italiano qui raconte avec humour l’amour difficile pour la famille italienne entre le fils Angelo et son ami d’enfance, le policier Nino, a été créée par la Compagnie Jean Duceppe, dans une traduction de Michel Tremblay, au cours de la saison 2000-2001 et a suscité l’engouement de la critique et du public. À l’automne 2001, la pièce était produite, dans sa version anglaise, au théâtre Centaur avec un succès inégalé pour cette salle. Il a participé à l’adaptation cinématographique de sa pièce réalisée par Émile Gaudreault qu’on a pu voir sur grand écran au printemps 2003.

La troupe amateure La Bande à part, créée en 2013, propose un printemps 2025 à saveur Mambo Italiano. Avec une distribution variée et originale, la troupe jouera du 25 au 27 avril 2025 à L'Espace La Risée, dans le quartier Petite Patrie, à Montréal.
Mambo Italiano

On a confié la mise en scène à Martine Trudel, directrice de la troupe La Bande à part. On y retrouvera quelques comédiens qu’on a vus dans des pièces à thématiques LGBT de la troupe ENSEMBLE-Collectif Théâtral LGBTQ+ au cours des dernières années, tels Alexandre Malenfant (Tom à la ferme), Michèle Macaigne (Tom à la ferme) et Florent Deschenes (Hosanna).

Pour la billetterie, c’est ici : LE POINT DE VENTE 

Mambo Italiano
Mambo Italiano
25 au 27 avril 2025
L'Espace La Risée
1258 Rue Bélanger
Montréal, QC

C’est au cœur de Chicoutimi, à la place du Citoyen, que le plus important marché de Noël extérieur du Saguenay-Lac-St-Jean égaye la place chaque année, depuis déjà huit ans.

Marché de Noël européen  SaguenayMarché de Noël européen  Saguenay
Le Marché de Noël européen de Saguenay, c’est un petit village de 32 cabanes typiques en bois, dans un décor illuminé féérique, inspiré des grands marchés européens. Tout est mis en place pour vous faire vivre une expérience unique et magique: sapins illuminés, foyers de bois, chorales, Père Noël et des kiosques invitants, tenus par des artisans et producteurs de la Zone Boréale qui proposent des centaines d’idées cadeaux.

Marché de Noël européen  Saguenay
Alors que ce soit pour vous procurer les cafés équitables de Cambio, le miel de sapin D’Au cœur des bois (mon coup de cœur de 2022!), les confitures et chocolats fins aux saveurs boréales de Kao Chocolat, les savoureux saucissons du Bistro D, les fumaisons artisanales du Camp de base de l’Anse-St-Jean ou tous les produits de zone boréale de la coop Bizz, allez-y faire un tour!

 
Marché de Noel européen de Saguenay
Du 28 novembre au 8 décembre 2024

Pour sa 37e édition, le Festival image+nation propose encore une fois une programmation des plus attrayantes et inspirantes, du 20 au 30 novembre. Des films présentés en salle et offerts en ligne.

Voici quelques-uns des films qu’on pourra y voir.

☞ WHO WANTS TO MARRY AN ASTRONAUT?
Lorsque son conjoint refuse de l’épouser après 15 ans de vie commune, un Espagnol trop romantique a 10 jours pour trouver un homme qui jouera le rôle de son mari lors d’une cérémonie à Las Vegas...
☞ DRIVE BACK HOME
Inspiré de faits réels, en 1970, une mère peu orthodoxe envoie son fils adulte légèrement instable du Nouveau-Brunswick dans une mission hivernale à travers le pays pour ramener son frère de Toronto, suite à son arrestation pour relations sexuelles en public.
☞ UNDER THE INFLUENCER
Une jeune artiste queer, douée et fragile, et une mentor dans le placard, aguerrie et manipulatrice. Jusqu’où iront ces deux femmes qui s’attirent et se repoussent ?
☞ SWEET ANGEL BABY
C’est bien connu : les secrets ne restent jamais cachés bien longtemps dans les petites villes. Dans un village de pêcheurs en Terre-Neuve-et-Labrador, Eliza mène une double vie : elle explore la photographie transgressive tout en vivant une idylle tacite avec une femme bannie. Les ouï-dires ne sont qu’à quelques pas…
☞ HIGH TIDE
Un touriste brésilien, resté seul à Provincetown après une rupture amoureuse, s’entiche d’un infirmier de New York en vacances, qui doit partir en Afrique une semaine plus tard.
☞ DEMONS AT DAWN
Deux jeunes Mexicains tombent follement en amour et emménagent ensemble, avant que la vie ne teste leur lien fusionnel. Un parcours initiatique sensuel, sexuel, hyperréaliste et onirique, comme les hauts et les bas qui marquent les premiers émois amoureux.

I+N 2024

Le film d'ouverture, QUEER (20-11, 19h), promet d'être couru. (LUCA GUADAGNINO | ITALIE + ÉTATS-UNIS | 2024 | 136 MIN | VOA)
Queer est une odyssée hallucinogène au cœur du désir. Dans un Mexico d'après-guerre, Lee (Daniel Craig) côtoie ses congénères expatriés tout en parcourant les rues de la ville, fréquentant ses bars gais et ingérant toutes les substances illicites disponibles. Fin conteur, il qui n'a aucun mal à trouver son public, mais ce toxicomane d'âge mûr avec un penchant inquiétant pour les armes à feu se sent profondément seul. Lee se donne rapidement pour mission de se rendre en Amazonie en quête d’ayahuasca, une plante à laquelle on attribue des pouvoirs télépathiques, et il tient à ce qu’Allerton (Drew Starkey), un beau jeune homme bi-curieux, l’accompagne. Leur périple devient une série de rencontres inattendues qui enseignent à Lee ce que Burroughs appelait « l’algèbre des besoins ».

I+N 2024

Image+nation culture queer se consacre depuis 40 ans à encourager et partager des histoires de vies LGBT+ au cinéma et dans les médias

Ses concepteurs et gestionnaires mettent de l'avant et préparent les générations actuelles et futures de storyteller et créateur·trice·s à développer l'empathie en partageant des histoires aux publics du Canada et du monde entier par le biais de partenariats culturels internationaux et d'initiatives virtuelles.

Plusieurs présentations se font avec la présence de réalisateurs.trices ou d’invités spéciaux.

I+N 2024
Programmation complète et billetterie 

Pour la bande annonce, c’est ici 

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