Lucille Leblanc est la propriétaire et torréfactrice de la Brûlerie de café des Îles. L’entrepreneuriat, elle est tombée dedans quand elle était toute jeune. Originaire de Gros Cap à l’Étang-du-Nord, ses parents Emmanuel Leblanc et Adéline Lapierre lui ont inculqué ces notions, alors que son père était un garde-pêche et que sa mère était entrepreneure.
Plus jeune, Lucille a déjà pensé se diriger dans les domaines de l’architecture ou de l’arpentage. Elle avait du talent en mathématique, elle a toujours aimé dresser des plans et se concentrer sur des projets. Elle a également toujours eu la fibre entrepreneuriale : « Quand j’avais 7 ans, mes parents ont acheté le Leslie à Cap aux Meules, devenu l’Hôtel Leblanc. Mon père me faisait vendre des coquillages sur le bord du chemin : 5 cents, 10 cents, et 25 cents le coquillage. J’avais un petit four, c’était un jouet et je faisais des vrais gâteaux avec pour ensuite les vendre aux touristes. Je me souviens aussi avoir loué mon vélo aux touristes », raconte-t-elle.
Avant de se « lancer » dans le café, Lucille a dirigé une agence de locations de voitures. En 2007, elle gérait de chez elle un réseau de vente et de distribution de café d’un grossiste montréalais. Elle a développé une clientèle partout au Québec.
Puis de 2007 à 2014, elle exploite un restaurant et un commerce de café à Cap-aux-Meules. Elle ferme le restaurant en 2014 pour continuer à développer le réseau des ventes de café dans le secteur commercial. Elle obtient vite la confiance des clients.
Il n’en faut pas plus pour qu’elle décide de passer à l’action en achetant l’immeuble du chemin de la Vernière, autrefois un magasin d’articles de sports, pour y installer la Brûlerie de café des Îles en 2018, et devenir torréfactrice. Elle y ajoute des équipements pour satisfaire la demande grandissante. Elle adopte le slogan « On brûle pour vous ! »
En plus d’offrir le service de distribution de café dans marchés d’alimentation et dépanneurs, les institutions (hôpitaux, écoles, cafés, restos, cafétérias d’entreprises, etc.), elle fournit également les machines à café. Pour plusieurs clients, elle fait même la formation des barristas. Une nouvelle installation permet aussi d’améliorer l’ensachage du café, passant de 50 à 800 sacs à l’heure.
Au magasin de l’Étang-du-Nord, son équipe et elle font leur travail avec passion. « La Brûlerie, c’est l’amour du café et de la clientèle, mais avant tout, une équipe fabuleuse », assure-t-elle. « Que vous soyez tentés par la Tempête du Nordet, le Vent d’boutte, le Dieu des vents, la Brise des Îles ou le Palabreux, soyez assurés que vous repartirez avec le goût des Îles en bouche », ajoute Lucille.
On y compte une dizaine d’employés, ayant diverses responsabilités, permettant ainsi de rencontrer les exigences des commandes, les besoins quotidiens du service de plancher, etc. On y trouve également tout ce qu’il faut pour la préparation et le service du café : machines espresso, accessoires et articles variés ou encore des conseils.
La Brûlerie offre une vaste sélection de grains de café provenant de plusieurs pays. Ceux-ci sont torréfiés sur place et offerts en 60 différents mélanges et recettes, offrant ainsi un produit haut de gamme durant toute l’année. Les achats sont faits en consultant la Bourse du café pour obtenir les meilleurs coûts et faire les meilleurs choix.
Et comme si tout ça ne suffisait pas, Lucille a développé une passion pour l’aide aux jeunes à se partir en affaires. Invitée au Cégep des Îles à présenter une conférence aux étudiants en administration sur l’art de devenir entrepreneur, elle a connu un grand succès et entend récidiver.
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Brûlerie de café des Îles
bruleriedecafedesiles.com
1252, chemin de la Vernière,
Étang-du-Nord (Qc) G4T 3E6
(418) 986-2660
En 2003, Manon Briand, la cinéaste originaire de Baie-Comeau, obtenait quatre nominations au Gala Québec Cinéma, dont celui du meilleur scénario, pour le chef d’œuvre « La Turbulences des fluides », tourné dans sa ville natale. Une décennie plus tard, elle remportait le Women in Film and Television Artistic Merit Award au festival de Vancouver, pour son long-métrage « Liverpool ».
Après son diplôme en Arts Plastiques, option cinéma à l'Université Concordia, Manon Briand complète sa formation par un stage d'écriture de scénario à Villeneuve-Lès-Avignon. En 1988 elle crée avec l'aide d'autres réalisateurs, " Les films de l'Autre " un collectif de cinéastes indépendants.
En 1990, elle produit et met en scène Les Sauf Conduits qui remporte le Prix Claude-Jutra du Meilleur Espoir aux 10e Rendez-vous du cinéma québécois et le Prix du jury " Graine de Cinéphage "au Festival Films de Femmes de Créteil en 1992. Manon Briand y prend le pouls de sa génération de gais, lesbiennes, bisexuels urbains branchés – et mêmes des hétérosexuels – pour qui l’identité sexuelle est une affaire de cœur.
Elle écrit et réalise deux courts-métrages, Crois de Bois en 1992 et Picoti Picota en 1995 qui remportent, entre autres, le Prix de la Fondation Alexander S. Scotty pour le meilleur film traitant de la vieillesse et de la mort au festival international du court-métrage d'Oberhausen en 1996. En 1997, elle écrit et réalise un des segments du film collectif Cosmos, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 1997 et Lauréat du Prix International d'Art et Essai.
Avec son premier long-métrage « 2 Secondes », la cinéaste propose un mélodrame habilement forgé, traitant d’une lesbienne, coureuse cycliste finie, qui s’épanouit comme courrier à vélo dans les rues usées de Montréal. Au début des années 2000, « Heart—The Marilyn Bell Story », une biographie télévisée en anglais au sujet de la nageuse marathonienne de Toronto, lui a permis de parfaire ses compétences comme réalisatrice, tout comme de pousser plus loin son intérêt pour les corps féminins, les défis athlétiques et l'ambiguïté sexuelle.
Wikipédia classe la Baie-Comoise dans la catégorie « Réalisatrices canadiennes dont l’œuvre est marquée par les thèmes LGBTQ ». Son nom est désormais accolé à une certaine nouvelle vague du cinéma québécois.
Les monologues entrecroisés de Manon, bigote au service de Dieu, et de Sandra, travesti au service du sexe, se fondent puis se confondent. Langages et êtres opposés mais complémentaires, car les protagonistes réalisent qu'ils partagent un même passé, que leur avenir commun s'appelle désespoir et qu'ils sont l'un et l'autre des personnages issus de l'imagination d'un tiers.
Voilà en bref ce qui se déroule sous nos yeux lors de la présentation de Damnée Manon, sacrée Sandra, de Michel Tremblay, une pièce de théâtre créée en février 1977 au Théâtre de Quat’Sous à Montréal. Deux personnages excessifs du cycle des "Belles-Soeurs", dont les drames personnels ont des airs de fin du monde, qui revivent grâce à la production du Théâtre de Neuf Saisons.
Dans une pièce décorée d’une statue de la vierge, Manon vêtue de noir se berce. « MANON : J'me sus rendue compte par moé-même que c'est vrai que le bon Dieu existe ! » Dans sa loge, remplie de vêtements extravagants, Sandra se fait les ongles et prépare son maquillage. « SANDRA : J'vois vraiment rien d'autre que le cul pour me garder en vie. »
Le metteur en scène Luc Arsenault entouré de ses personnages,
« En mai dernier, à la salle Paul-Buissonneau du Parc Lafontaine, le public était au rendez-vous, attentif, généreux. On a senti et vu dans leurs yeux, et ça ne ment pas, l'impact que ce magnifique texte de Michel Tremblay a eu sur eux. Merci de nous avoir permis de donner vie et sens à ces deux personnages qu'on aime d'amour », explique le metteur en scène Luc Arsenault.
Celui-ci a confié à Frederic Gagnon (Sandra) et à Amélie Daigle (Manon) la mission de livrer le texte par le biais de ces deux personnages. Luc Arsenault, acteur d’expérience et metteur en scène réputé, mais aussi un humain attachant, a su exploiter de façon remarquable les talents de ces deux comédiens qui lui ont fait confiance et ont su satisfaire ses attentes. C’est Maxime Lacourse qui a développé la magnifique scénographie avec une créativité qui donne une dimension magique à la pièce. Nicolas Villeneuve a fourni les matériaux pour le décor et son transport, alors que Fred et Maxime se sont chargés de le construire. Tout un travail d'équipe !
Après trois représentations couronnées de succès en mai dernier à la salle Paul-Buissonneau du Parc Lafontaine, Manon et Sandra seront de retour à trois reprises en juillet, les samedis 13, 20 et 27, au Théâtre La Comédie de Montréal, dans le Village. Ne ratez pas l’occasion de découvrir, ou de revisiter peut-être cette superbe pièce présentant un pan de l’univers des chroniques du Plateau Mont-Royal et des Belles-Sœurs de Tremblay. Du théâtre d’été en ville.
Réservé aux 13 ans et plus. Durée : 1h30 sans entracte.
Billets disponibles sur le site pointdevente.com
Peu de gens au Québec ignorent cette femme bientôt centenaire. Elle a été et est encore bien souvent celle à qui on s’adresse, dans le monde des médias et dans l’espace public en général, pour discuter et venir témoigner d’une réalité qui nous échappe trop souvent dans cette vie trépidante qui se déroule à une vitesse folle.
On parle ici des relations entre les femmes et les hommes, entre les parents et les enfants, des relations familiales, des relations interculturelles dans notre société, des relations sexuelles et bien d’autres questions qu’elle a étudiées, analysées, questionnées, scénarisées et expliquées par le biais de ses écrits, de ses conférences, de ses téléromans, de ses chroniques à la radio, de ses téléséries dramatiques, de sa légendaire téléréalité autour d’une table où on s’adonnait à « Parler pour parler »… et combien d’autres encore, depuis plus de 60 ans.
Janette Bertrand est née dans le quartier Centre-Sud à Montréal, autour de l’endroit où se
trouve aujourd’hui la station de métro Frontenac. Connue au début surtout comme
comédienne, elle est aussi une journaliste et écrivaine au long parcours. Ses études en lettres à
l'Université de Montréal lui ont permis de devenir journaliste en 1950, d’abord comme
chroniqueuse, ce qui la sensibilise aux revendications des féministes.
Par la suite, elle devient animatrice à la radio pendant plusieurs années. Comme courriériste du coeur dans les années 1960, elle donnait déjà la parole aux sans voix, aux personnes qui se sentaient isolées, rejetées ou exclues en publiant telles quelles, et sans censure, les très émouvantes lettres qu’elles recevait, parmi lesquelles beaucoup de SOS d’hommes gais et de femmes lesbiennes à qui elle redonne courage et espoir en les incitant à s’accepter. À cette époque, rappelons-le, l’Église condamnait sans aucune nuance l’homosexualité, et la science la considérait comme une maladie mentale alors que la loi la punissait comme un crime.
À la même époque, elle fut la confidente des adolescents à Comment pourquoi?, où elle s'efforce de rassurer les jeunes et de répondre à leurs questions autant que le permet le contexte du début des années 60, c'est-à-dire en faisant totalement l'impasse sur les relations sexuelles.
Plus tard, de 1984 à 1994, avec l’émission « Parler pour parler » elle sera la première à inviter, en direct, à la télé, des hommes gais, des femmes lesbiennes, des personnes transgenres et des personnes bisexuelles à parler de leur vécu. La première aussi à donner la parole à des personnes atteintes du sida, à des victimes d’agressions sexuelles, à des travailleuses du sexe, à des personnes itinérantes, la liste complète de sujets alors très sensibles qu’elle a abordés serait longue.
Dans ses propres écrits, notamment ses scénarios joués à la télé « Avec un grand A » (1986 à 1996), elle fera aussi large place à la diversité sexuelle et de genre afin de défaire les préjugés et les tabous qui perdurent.
En somme, comme éducatrice populaire à la sexualité, avant même que ce concept existe, Janette Bertrand fut des plus avant-gardistes et certainement parmi les plus grandes et des plus constantes alliées que la communauté LGBTQ+ a connues au cours de l’histoire du Québec. Janette Bertrand a contribué de façon notable au changement des mentalités au Québec pour l’acceptation des personnes LGBTQ+ en faisant en sorte que leurs réalités soient mieux connues.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, la Fondation Émergence a créé en 2019 le Prix Janette-Bertrand remis à une personnalité non-LGBTQ+ ou organisme non-LGBTQ+ qui a contribué de façon importante à la lutte contre l’homophobie et la transphobie par une action marquante particulière ou de manière répétée, par une implication continue.
En 2024, Janette n’a pas encore décidé du moment de sa « retraite ». Elle parle encore de projets et de nouvelles idées pour poursuivre son œuvre…
Source : La Fondation Émergence
Pour son 25e anniversaire, en 2024, l’événement Mtl en Arts n’a pas ménagé les efforts pour en mettre plein la vue aux visiteurs. Lors du lancement le mercredi 26 juin, tout le monde s’entendait pour dire que la programmation dévoilée est certainement l’une des plus riches et variées jamais présentées.
De g. à dr. : Paul Haince, président fondateur Mtl en Arts, Gabrielle Rondy, directrice générale de la SDC Village, Stéphane Mabilais, directeur général de Mtl en Arts, Dany Turcotte, porte-parole de l'édition 2024.
Depuis jeudi 27 juin jusqu’à lundi 1er juillet, des dizaines d’activités et d’expositions artistiques sont offertes sur la rue Sainte-Catherine et sur la rue Atateken, dans le Village. Il y en a certainement pour tous les goûts. De plus, Mtl en Arts, au départ une expo-vente, est de plus en plus un événement participatif, en proposant des activités auxquelles les visiteurs peuvent contribuer, comme la murale collective, Sortir de la boîte, Boxe picturale, par exemple.
Toute la famille y trouvera de l'intérêt et se laissera éblouir par la qualité des oeuvres artistiques présentées. Les artistes eux-mêmes prennent le temps de discuter et d'échanger avec les visiteurs.
Le fondateur de Mtl en Arts, Paul Haince, peut certainement être fier de sa créature après toutes ces années.
Zïlon, légende urbaine : un hommage à un géant
Les partenaires, amis.es, collaborateurs.trices, créateurs.trices et le concepteur Simon Duplessis (devant) lors de l'inauguration de l'expo sur Zïlon. Le tableau est l'oeuvre du peintre Cédric Taillon, (à gauche derrière) un ami de longue date de Zïlon.
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De plus, l’organisme est partenaire avec l’Arrondissement Ville-Marie et la SDC Village dans la conception et la création de l’exposition « Zilon : légende urbaine », une série de panneaux installée entre les rues Ste-Catherine et Robin, sur Atateken, relatant une partie de la carrière du regretté artiste Zïlon, disparu en 2023. Le tout conçu et dirigé par son ami, le poète et artiste Simon Duplessis. Cette exposition en plein air plaira à ceux qui l’ont connu… et permettra aux autres de le découvrir. On pourra la visiter jusqu’au 1er octobre.
Le concepteur de l'exposition, Simon Duplessis pose fièrement devant le panneau de départ de la présentation.
Pour toute la programmation, on se rend sur le site mtlenarts.com.
Mtl en Arts
Expo-vente - Performances artisitiques - Activités participatives
Conférences - Art en direct
Du 27 juin au 1er juillet 2024
Rue Ste-Catherine (Village) et rue Atateken
L’Arrondissement Ville-Marie, la SDC du Village et l’événement Montréal en Arts s’associent à nouveau pour proposer une exposition sur la rue Atateken qui a pour objectif de souligner la mémoire d’un des artistes les plus influents de la vie LGBT de Montréal, le regretté Zïlon, qui a quitté ce monde en 2023.
L'exposition ZÏLON, Légende urbaine prendra place du mois du juin au mois d’octobre. Pour ce faire, on a demandé à Simon DuPlessis, artiste et poète, qui a côtoyé Zïlon dans la vie personnelle ainsi que sur divers projets pendant les 14 dernières années, de mettre en place cet événement.
Photos lors de l'exposition "Vandales de luxe" au Musée de Mont St-Hilaire en 2022.
L’exposition fait partie de la programmation officielle de la piétonnisation 2024 de la rue Sainte-Catherine par la SDC du Village et de la programmation culturelle été 2024 de l’arrondissement Ville-Marie, comme événement connexe au festival Mtl en Arts. Elle se déroulera du 27 juin au 1er octobre 2024.
Des panneaux d’exposition seront installés sur la rue Atateken, de Sainte-Catherine à Robin, côté ouest. Ils présenteront des photos de Zïlon, avec de courts descriptifs, tirées du portefolio du photographe et artiste-peintre Jean Chaîney (qui l’a suivi dans une panoplie d’événements de 2009 à 2023), ainsi qu’une sélection d’œuvres qui fait le survol des différents médiums et styles de Zïlon.
Il y aura également sur le lot trois panneaux destinés à présenter de courts témoignages de gens de la communauté artistique et des collaborateurs qui l’ont connu et apprécié ou qui ont travaillé avec lui : Armand Vaillancourt, Eric Godin, Geneviève Borne, Kat Coric, Yvon Goulet, Cedric Taillon, France Cantin, Sterling Downey, Patricia Klimov, etc.
Par cette exposition, on souhaite rendre un hommage à un artiste hors du commun. Un artiste qui, par sa détermination et son refus des conventions, a su s’élever au-dessus de la mêlée et ouvrir le chemin à d’autres. Il incarne des valeurs qui sont au centre des préoccupations des communautés LGBT+, entre autres.
La carrière de Zïlon et son parcours artistique ont débuté par les graffitis de visages androgynes et non-genrés qu’il réalisait dans les nombreux clubs et bars gais ou undergrounds de la métropole, de même que dans des lieux publics. Sa marque dans le paysage est indélébile. Cette expo-hommage a pour but de faire revivre sa mémoire pour les gens du public afin de perpétuer le souvenir de Zïlon, autant qu’à le faire découvrir aux plus jeunes qui ne l’ont pas connu.
L’exposition ZÏLON : Légende urbaine est soutenue par l’arrondissement Ville-Marie et présentée par la
SDC du Village. Elle est également approuvée par la famille de Zïlon.
Exposition ZÏLON : Légende urbaine
Rue Atateken
Montréal (Village)
27 juin au 1er octobre 2024
Photos de ce reportage : Pierre Perreault et Jean Chainey
« Une grande perte pour nos communauté » : voilà comment Pierre Pilotte, le coordonnateur des Archives gaies du Québec (AGQ), a commenté l’annonce du décès le 23 juin de John Banks, l’un des plus vieux militants et activistes de la cause LGBT à Montréal. « Son militantisme et son bénévolat indéfectibles pour plusieurs causes vont manquer à nos communautés », a-t-il poursuivi.
Dans un message transmis aux membres, il est précisé que s’il a été de toutes les premières luttes pour les droits et libertés de cette communauté, John Banks, « Grand ami des Archives gaies du Québec, il venait régulièrement y faire du bénévolat depuis plusieurs années ».
Très jeune il assume son homosexualité, mais surtout il décide de ne pas se taire, ni de se cacher. Ils n’étaient pas très nombreux à cette époque, loin de là. À l’origine des premiers organismes LGBT, John Banks sera de tous les combats, de toutes les luttes et ce, jusqu’à la fin.
« Toute sa vie, il se battra pour la reconnaissance des droits des personnes LGBT et ne se laissera jamais abattre par l’adversité. Il a toujours été fier de ce qu’il avait accompli mais sans s’en vanter. Homme modeste et réservé, il n’aimait pas faire étalage de ses exploits. Ainsi, c’est lui qui, en 1979, à son retour de Vancouver, lança la première marche de la Fierté au square Saint-Louis avec quelques dizaines d’amis et de militants pour souligner le 10e anniversaire des émeutes de Stonewall à New York », poursuit le communiqué de AGQ.
Photo par Danny Godbout
En 2019, alors qu’il en est le co-président d’honneur, Fierté Montréal crée en son honneur le prix John-Banks, qu’il est le premier à recevoir. Il était déjà récipiendaire de plusieurs prix, dont un prix Phénicia de la Chambre de commerce LGBT du Québec.
Né le 3 juillet 1943, il aurait fêté ses 81 ans cette année. La direction de AGQ prévoit organiser un événement à sa mémoire éventuellement.
L’éditeur et l’équipe des GuidesGQ s'unissent pour transmettre leurs vœux de sincères condoléances à la famille et aux proches de John Banks.
Photo principale : AGQ
Les territoires de la Gaspésie et des Maritimes couverts dans ce Guide ont été occupés depuis des millénaires par les Mi’gmaqs que les Français appelaient Micmacs. Encore aujourd’hui, ce sont des communautés de cette Première Nation que vous rencontrerez sur tout ce territoire.
À Gaspé, lieu symbolique des premières rencontres entre l’explorateur français Jacques Cartier et cette nation autochtone, le Site d’interprétation Micmac de Gespeg a pour mission de mettre en valeur la culture micmac de la communauté de Gaspé. À travers ses activités d’interprétation, ce site met en lumière l’histoire de la communauté de 1675 à nos jours en offrant une expérience authentique et originale à ses visiteurs. La boutique du site offre une gamme de produits d’artisanat authentique et de qualité. Elle met en valeur l’artisanat mi’gmaq ainsi que d’autres produits de cultures autochtones du Québec.
Du côté de la Baie des Chaleurs, Gesgapegiag attire de nombreux touristes désireux de profiter des différents attraits de cette partie du territoire mi’gmaq. Pour les touristes venus faire le tour de la Gaspésie, il est possible de s’arrêter dans la communauté pour pique-niquer dans le parc communautaire ou d’aller admirer le tipi qui a été érigé au bord de la mer en 2018.
La communauté de Gesgapegiag s’est dotée d’un domaine de chalets et a installé plusieurs tipis dans l’Anse Sainte-Hélène pour offrir aux touristes la chance de vivre un séjour authentique. Il est aussi possible pour les touristes de séjourner dans la réplique du navire La Grande Hermine, un des navires utilisés par Jacques Cartier. Pour les randonneurs et les motoneigistes, Le Relais de la Cache se trouve tout près des monts Chic-Chocs.
Chaque année en juillet, la communauté organise un Pow-Wow, une fête traditionnelle où se réunissent tous les Mi’gmaqs de la région et à laquelle sont conviés tous les gens intéressés à découvrir leur culture et leurs traditions. Cette célébration amalgame chants, danses, cuisine et contes traditionnels.
l'homophobie est arrivée au Québec et dans la majeure partie de l’Amérique du Nord dès le moment où les premiers colonisateurs européens ont mis les pieds sur le continent à partir du 15e siècle. Convaincus par le christianisme que la sexualité ne devait être qu’un rapport reproductif entre un homme et une femme, et réprimant eux-mêmes les pratiques homosexuelles parmi les leurs, ils ont naturellement cherché à réprimer les moeurs sexuelles des Premières Nations, beaucoup plus ouvertes.
Pour la majorité des peuples d’Amérique du Nord, la sexualité était considérée comme ayant été donnée par les dieux pour en user en toute liberté. Ainsi, il n’y avait pas de tabou à parler de sexualité devant les enfants et on les laissait faire leurs expériences sexuelles sans intervenir, pourvu que chaque partenaire soit consentant. La sexualité n’était d’ailleurs pas confinée au lien du mariage chez l’adulte. Ainsi, un homme pouvait avoir plusieurs femmes ou se marier avec des hommes ayant pris le rôle des femmes, ce que les explorateurs français ont appelé «les berdaches».
Phénomène particulier, le berdache est un homme qui déci-dait de son plein gré d’adopter le rôle de femme. Le phénomène inverse existait aussi, mais n’est pas englobé sous le terme de berdache et est malheureusement moins bien documenté. Cependant, qu’ils soient hommes ou femmes, ils étaient valorisés parce que l’on considérait qu’ils possédaient à la fois les esprits féminin et masculin, ce qui les rendait plus puissants spirituellement. On parle aujourd’hui chez nos Premières Nations des êtres bispirituels en se référant à cette tradition. Aussi, on encourageait souvent le berdache à ne pas se marier et à se consacrer au chamanisme. On le célébrait dans une cérémonie annuelle où tous ses partenaires sexuels dansaient pour lui.
L’adoption du rôle de l’autre sexe s’accompagnait, chez la majorité des peuples, de l’adoption de l’habillement à l’âge de la puberté. Il n’y avait donc pas de stigmatisation à l’encontre du travestisme, vu comme un choix personnel tout à fait acceptable. Le seul critère restrictif dans ces sociétés était qu’on devait choisir l’un ou l’autre des rôles masculin ou féminin et s’y conformer. Le sexe que l’on avait à la naissance ne déterminait donc pas nécessairement notre rôle futur.
Au nord de l’estuaire du Saint-Laurent, le Nitassinan est la terre ancestrale des Innus. En explorant les vastes régions du Saguenay, du Lac Saint-Jean et de la Côte-Nord, c’est l’occasion pour les visiteurs de renouer avec les traditions et la culture de ce peuple qui le premier a su s’adapter à ce territoire boréal. Ce peuple que les explorateurs français avaient appelé les Montagnais, est encore très présent sur le territoire et c’est probablement ici une des régions du Québec où il est le plus facile pour les touristes d’y venir à la rencontre des Premières Nations que ce soit à Mashteuiatsh au Lac Saint-Jean, à Essipit, à Pessimit, à Ekuantshit, à Mani-Uténam ou à Nutashkuan sur la vaste Côte-Nord.
Les Innus furent l’un des premiers alliés des Français avec lesquels ils signèrent tout comme les Algonquins et les Etchémins une Grande Alliance à la Pointe Saint-Mathieu, près de Tadoussac, en 1603. François Gravé du Pont et Samuel de Champlain conclurent au nom du roi Henri IV avec le chef innu Anadabijou ce traité leur permettant de peupler les territoires en échange d’une protection militaire. Cette alliance, le premier traité franco-amérindien du Nouveau Monde, a permis la création de la Nouvelle-France. « Nos fils vont épouser vos filles et ensemble nous formeront une seule et même nation » avait prédit Champlain parlant ainsi de la naissance de la nation métisse dans le Nouveau Monde qui deviendra la Nouvelle-France et le Québec. Près de 5 000 Innus vivent encore au Pekuakami (le Lac Saint-Jean en langue innu) dont près de la moitié dans la communauté de Mashteuiatsh près de Roberval. Sa pointe s’avançant directement dans le lac permet une vue exceptionnelle et un contact direct avec les eaux bleues. Facile de se mettre les pieds dans l’eau à partir du Site Uashassihtsh, ou à l’arrière du Carrefour d’accueil. Ses longues plages situées au sud de la communauté vous font rêver lorsque le soleil se couche, de quoi faire rougir les couchers de soleil des tropiques!
Encore aujourd’hui, le territoire du Nitassinan demeure important et les jeunes générations s’approprient les territoires familiaux afin de garder ce contact. Vous pourrez y vivre l’expérience de dormir sur une couche de sapin dans un tipi ou une tente de toile et humez l’odeur qui s’en dégage. Nul doute que vous serez éblouis par les couleurs des apparats et des régalias, costumes traditionnels des pow-wow lors du Grand rassemblement des Premières Nations à Mashteuiatsh.. Chaque année, à la deuxième semaine du mois de juillet, c’est la fête. Danses, spectacles, défis de sports traditionnels, dégustations de mets à saveur autochtone, et ce, dans un site enchanteur, sur le Site Uashassihtsh. Un premier arrêt au Carrefour d’accueil vous permettra de découvrir toute la diversité des activités et des attraits à voir et à vivre.
La communauté d’Essipit aux Escoumins vous accueille pour sa part dans ses chalets et condos sur le bord du Saint-Laurent d’où vous pourrez observer les baleines directement de la rive, des lieux inspirants où Ariane Moffatt vient parfois gratter sa guitare.
Vacances Essipit offre aussi des croisières sur le fleuve pour les voir de plus près et différents forfaits découvertes. L'entreprise vous propose un vaste éventail d’activités de plein-air plein air à volonté au sein de sa communauté: kayak de mer, chasse, pêche, observation de l’ours et plus encore. Vous pourrez y profiter d’un environnement qui regorge de lacs naturels et de paysages à couper le souffle.
La vue spectaculaire sur l’estuaire en fait un lieu privilégié pour l’observation des baleines et de la faune marine. Vous pourrez vous y reposer dans ses condos-hôtels modernes, ses chalets bien équipés, ses pourvoiries en forêt ou ses terrains de camping. Vous serez séduits par les secrets bien gardés d’une culture transmise de génération en génération, depuis des millénaires.
En route vers la Minganie ou la Basse-Côte-Nord, Sept-Iles est un arrêt incontournable. Jusque dans la deuxième moitié du XIXe siècle, Sept-Îles n’était qu’un poste de traite fréquenté par les Innus, les coureurs des bois et marchands qui y échangeaient pelleteries et biens manufacturés. Le site historique du Vieux-Poste vous fait revivre la vie au quotidien de la traite des fourrures au 19e siècle. Héritage de cette époque, la ville est entourée des communautés innues d'Uashat et de Malioténam. À Sept-Iles, le Musée régional de la Côte-Nord fait une large place à l’histoire et à la culture autochtones.
A Uashat, il ne faut pas manquer de visiter le Musée Shaputuan. Ouvert en 1998, le musée a pour mission de faire partager la culture innue et de faciliter le dialogue entre les Autochtones et les non-Autochtones par des échanges interculturels. Le musée abrite une exposition permanente, En pays innu, la marche des saisons, axée sur la vie traditionnelle des Innus au fil des saisons, ainsi qu’une centaine d’objets témoignant du passé. Le solstice d’été Innu Tshitshuk, qui a lieu le 21 juin, est une des activités les plus populaires.
L’Atelier-boutique Atikuss vous offre de découvrir les coutumes de ces peuples millénaires à travers les mains d’artistes et artisans issus des 11 Premières Nations du Québec. Vous y découvrirez une galerie d’art, un atelier de confection et la renommée boutique Atikuss, un véritable et authentique lieu de création, où vous pourrez admirer en direct le travail des artisanes et ainsi goûter à cette belle et riche culture ancestrale. La boutique d’artisanat, qui regorge de produits naturels, authentiques et écoresponsable issus des traditions des Premières Nations et du terroir. En 2018, les créations Atikuss ont fièrement chaussé les duchesses du Carnaval de Québec avec leurs fameuses Bottes de l’espoir !
Du côté de Malioténam, en août, le Festival Innu Nikamu est l’un des plus importants festivals de musique et des arts autochtones en Amérique du Nord. Depuis 30 ans, c’est aussi le lieu de rassemblement des artisans et des touristes qui visitent la région. Il perpétue la tradition des grands rassemblements estivaux innus.
En poursuivant la route, la Minganie est un pays de pêcheries, de gibier et de cueillette de petits fruits parcouru depuis des millénaires par les Innus. À la Maison de la culture innue, à Ekuanitshit, arrêtez-vous pour goûter à la bannique, ce pain traditionnel. À Natashquan et dans la communauté innue voisine de Nutashkuan, le Festival du conte et de la légende de l’Innucadie est un haut lieu de la parole vivante dans un décor de taïga, de rivières, de plages et d’eau propice à la baignade. Le festival fait un pont entre Natashquan et Nutashkuan. On y célèbre en 2022 l’œuvre de Gilles Vigneault, la culture acadienne et l’œuvre de Joséphine Bacon, et la création artistique des Innus, pour qui l’oralité est primordiale dans la transmission des savoirs.
La communauté innue voisine de Nutashkuan est le plus important village à l’est de Havre Saint-Pierre. Au Camping Nutshimit, vous pourrez vous immerger dans la culture innue.