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Par Gaëtan Vaudry
Photo : Éditions Héliotrope

Il est à peine âgé de 32 ans et son nom est déjà sur toutes les lèvres. Natif de Chicoutimi, mais vivant à Montréal depuis quelques années, Kev Lambert s’avère un prolifique auteur qui collectionne les prix les plus prestigieux.

Son manteau de cheminée regorge déjà de plusieurs prix, dont le celui de la meilleure thèse en arts et sciences humaines de l'Université de Montréal, le prix Pierre L'Hérault de la critique émergente, le prix découverte du Salon du livre du Saguenay−Lac-Saint-Jean, le prix Sade, le prix du CALQ (Conseil des arts et lettres du Québec), le prix Ringuet, le prix Décembre, ainsi que le prix Médicis 2023… rien de moins!

Diplômé de l'Université de Montréal avec une maîtrise et un doctorat, l’écrivain publie son premier roman Tu aimeras ce que tu as tué en 2017. Dans ce récit qui se déroule dans un Chicoutimi malsain et morbide, Kev Lambert utilise la haine comme ton littéraire et critique avec virulence la xénophobie et l’homophobie qui sévit encore au Québec. Déjà, le jeune homme parvient à faire tourner bien des têtes, principalement celles de la scène littéraire québécoise. Il n’en fallait pas plus pour mettre la table pour son second roman, Querelle de Roberval, paru un an plus tard. Cet opus - renommé Querelle par son éditeur français - qui nous relate la lutte des ouvriers et ouvrières de la scierie de Roberval envers leur patron, recevra une multitude de prix et de mentions qui feront rayonner le nom de Kev Lambert au-delà de nos frontières.

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Plusieurs se souviendront qu’en juillet 2023, Kev Lambert n’a pas apprécié que le premier ministre du Québec, François Legault, souligne sa dernière œuvre Que notre joie demeure sur Twitter. L’écrivain a farouchement répliqué à la critique littéraire du chef de la CAQ sur les réseaux sociaux : « M. Legault, en pleine crise du logement, alors que votre gouvernement travaille à saper les derniers remparts qui nous protègent d’une gentrification extrême à Montréal, mettre mon livre de l’avant est minable (…) Ce qui m'a dérangé, ce n'est pas tant le fait qu'il lise des livres qui s'éloignent de ses idées politiques ou de sa chambre d'écho, mais c'est la lecture qu'il a faite de mon livre dans le contexte de la crise du logement. » Les deux hommes allaient par la suite se répondre, au moyen de quelques messages.

Ouvertement gai, Kev Lambert, en entrevue dans La Presse avec le metteur en scène René-Richard Cyr en 2021, affirme vouloir participer au mouvement d’affirmation homosexuelle dans ses œuvres : « J’aime ça faire partie de la catégorie LGBTQ », souligne-t-il. Selon lui, l’industrie culturelle s’impose des changements, des ajustements : « Les catégories ne me dérangent pas du tout. C’est une grosse machine, l’industrie culturelle, ça prend du temps à faire bouger, mais ça bouge. »

Le 9 novembre 2023, Kev Lambert recevait le prix Médicis pour Que notre joie demeure, un prix littéraire français fondé en 1958, afin de couronner un roman, un récit, un recueil de nouvelles, dont l'auteur débute ou n'a pas encore une notoriété correspondant à son talent. Le Médicis, est doté d'une bourse de 1000 euros, soit un peu moins de 1500 $.


Par Gaëtan Vaudry
Photo : Facebook

C’est à l’été 2024 que sortira « Le chef et la douanière », le nouveau film de la cinéaste baie-comoise Manon Briand. Il lui aura donc fallu attendre 10 ans, depuis la sortie de son dernier opus « Liverpool », sorti en 2012. En entrevue avec le journaliste Maxime Demers du Journal de Montréal, Manon Briand nous explique que c’est le cinquième scénario sur lequel elle travaille depuis 10 ans et c’est celui qui aboutit finalement en un tournage.

Le nouveau film de la réalisatrice de « La Turbulences des fluides » raconte l’histoire d’un chef français en mal de renommée qui tente d’aider une enfant à remporter un concours culinaire. Il devra cependant affronter l’hostilité de tout un village à l’égard de sa mère, l’intransigeante douanière locale. Le rôle-titre de cette comédie a été confié à l’acteur français Édouard Baer, bien connu pour son interprétation d’Astérix dans le film « Astérix et Obélix : Au service de sa Majesté ». Celui qui est à la fois acteur, producteur et animateur en France, sera bien entouré par Julie Le Breton, Sylvain Girard, Normand Chouinard, Michèle Deslauriers et Dominic Paquet : « Je me suis payé la traite. J’ai mis tout le monde que j’aimais », souligne la réalisatrice en entrevue.

On se souviendra qu’en 2003, Manon Briand obtenait 4 nominations au Prix Jutra (désormais les Prix Iris), dont celui du meilleur scénario, pour le chef d’œuvre « La Turbulences des fluides ». Une décennie plus tard, elle remportait le Women in Film and Television Artistic Merit Award au festival de Vancouver, pour son long-métrage « Liverpool ».

Ambiguïté sexuelle

Diplômée de l'Université Concordia en Arts Plastiques, option cinéma, Manon Briand prend le pouls de sa génération de gais, lesbiennes, bisexuels urbains branchés – et mêmes des hétérosexuels – pour qui l’identité sexuelle est une affaire de cœur, dans sa première œuvre « Les Sauf-Conduits » en 1991, un court-métrage mettant en vedette Luc Picard et Patrick Goyette. Avec son premier long-métrage « 2 Secondes », la cinéaste propose un mélodrame habilement forgé, traitant d’une lesbienne, coureuse cycliste finie, qui s’épanouit comme courrier à vélo dans les rues usées de Montréal. Charlotte Laurier, Dino Tavarone, Yves P. Pelletier et Suzanne Clément sont de la distribution de ce film de 1998.

Au début des années 2000, « Heart—The Marilyn Bell Story », une biographie télévisée en anglais au sujet de la nageuse marathonienne de Toronto, mettant en vedette Caroline Dhavernas, a permis à Briand de parfaire ses compétences comme réalisatrice, tout comme de pousser plus loin son intérêt pour les corps féminins, les défis athlétiques et l'ambiguïté sexuelle.

Inutile de vous dire que l’encyclopédie libre Wikipédia classe la Baie-Comoise dans la catégorie « Réalisatrices canadiennes dont l’œuvre est marquée par les thèmes LGBTQ ».

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