Un restaurant authentiquement mexicain en plein cœur de Caraquet, en Acadie ? Voilà qui est maintenant une réalité depuis 2022. Oubliez certains restos de cuisine rapide (fastfood) qui proposent des mets « mexicains », mais qui sont loin de représenter les plaisirs gastronomiques de ce pays dont la cuisine est certainement l’une des plus variées et raffinées des Amériques.
Tout cela est arrivé à la suite de la rencontre d’un authentique Mexicain, Rodolfo Cantu, originaire de la ville de Monterrey, et d’une pure acadienne, Marie-Pier Cormier. Le couple a imaginé leur projet sur la base d’un menu de plats traditionnels gastronomiques inspirés de la cuisine mexicaine, à partir de produits locaux et régionaux. Le résultat : des mets savoureux, frais et uniques.
La carte est simple tout en étant variée. Les plats peuvent varier selon la saison et les arrivages de produits. La cuisson au charbon et le fumage au bois, sur des équipements hautement professionnels et modernes, assure une qualité tout à fait remarquable pour les viandes, entre autres.
On a pu profiter du menu-dégustation qui propose quatre plats différents. En entrée, un cocktail de crevettes, coupées en morceaux, dans une sauce savoureuse rehaussée d’avocat et de tomates assaisonnées. Un plaisir pour les papilles gustatives.
Vint ensuite le duo de tacos Ensenada (poisson pané) et Pollo a la pavilla (poulet), tous les deux conçus à partir de farine de maïs et apprêtés de façon exquise avec sauces d’accompagnement. En 3e lieu, c’est le Cochinita Pibil, du porc braisé à la Yucatan, qui a ajouté à ce repas une touche réellement surprenante de goût et de saveur.
Pour terminer, le Pastel Tres Leches (gâteau aux trois laits) est venu fermer cette série de mets qui n’ont procuré aucune retenue ni déception.
La maison propose aussi des cocktails variés, des téquilas et mezcals et des vins d’accord pour débuter le repas ou accompagner les mets.
Un autre élément qui ajoute au plaisir d’un repas à la Casa Guajillo : il loge dans une maison plus que centenaire qui a été aménagée de façon originale et colorée, comme les Mexicains savent le faire. On peut y accueillir 22 personnes, et des groupes d’au plus 12 convives. Il est aussi possible de réserver pour des activités privées (fêtes, partys de bureau, etc.).
Marie-Pier, au bar et au service, et Rodolfo aux fourneaux, sont fiers de contribuer à diversifier l’offre de restauration à Caraquet et dans la région, avec leur expérience gastronomique mexicaine. La clientèle nombreuse a déjà adopté l’endroit depuis deux ans, ce qui n’est pas sans réjouir le couple restaurateur.
Casa Guajillo
618, boul. Saint-Pierre
Caraquet, NB E1W 1A2
506 727-4696
facebook.com/casaguajillo
Il est de notoriété scientifique que l’humanité est le résultat de plusieurs millions d’années d’évolution. D’abord présentes dans les océans sous diverses formes, les espèces vivantes se sont transportées sur terre et ont généré des transformations et des mutations imposantes.
Aujourd’hui, l’être humain prend plaisir à retourner à l’occasion à ses origines, particulièrement lorsqu’il s’agit de satisfaire ses papilles gustatives. Les produits de la mer sont ce qui a motivé le couple de restaurateurs acadiens, le chef Benjamin Cormier et sa compagne et associée, Monique Snow, pour créer Origines Cuisine maritime à Caraquet en 2018.
Aujourd’hui, l’endroit est réputé pour la qualité de ses plats et la fraîcheur de ses produits, tout en étant inspirant pour les convives puisqu’on y a vue sur la mer. Pour sa part, le menu qu’on y propose est d’autant plus inspirant qu’il propose des plats uniques et originaux, tous imaginés et créés à partir de produits des provinces maritimes cuisinés selon des techniques françaises.
Le chef Benjamin Cormier a plusieurs années d’expérience en cuisine et dans le traitement des produits de la mer. Il a entre autres exercé son talent au réputé Brumes du coude à Moncton. Maintenant, il met cette expérience au service des clients de Origines, avec un menu dégustation d’une dizaine de services, et une table d’hôte de trois services qui propose toujours deux options pour chaque service.
Les menus varient au rythme des saisons et des marées, mais ils sont toujours aux saveurs inspirées du terroir des Maritimes et créés à partir des produits de fournisseurs locaux et régionaux.
Benjamin aime les défis et il a pu en relever un de taille en 2023 lors du Festival acadien de poésie. Lors d’une activité présentée en clôture du festival, sous le thème de Gastronomie poétique – Dévorantes langues, il a été appelé à créer des plats inspirés des oeuvres de cinq poètes, qui furent servis lors d’un repas gastronomique de cinq services.
Pour profiter de la table de Origines Cuisine maritime, il vaut mieux réserver. Les jours et heures d’ouverture varient d’une saison à l’autre. C’est ouvert toute l’année sauf pour des vacances en janvier.
Origines Cuisine maritime
originescuisinemaritime.com
49A, boul. Saint-Pierre
Caraquet, NB E1W 1B6
506 727-2717
Dans le Bas-du-fleuve, juste avant d’arriver en Gaspé-sie, Rimouski est la principale ville de tout l’Est du Québec avec ses 46 000 habitants. Cette charmante ville universitaire compte plusieurs établissements homosympas et une vie culturelle et nocturne active concentrée le long du boulevard Saint-Germain. Sertie de ces deux joyaux que sont Le Bic à l’ouest et Saint-Luce-sur-Mer à l’est, la région offre un large éventail de tous les plaisirs mari-times, de la plage sablonneuse au kayak sur mer.
Rimouski compte quatre musées qui vous plongeront dans l’univers marin. Le plus important est le Site historique maritime de la Pointe-au-Père. Visitez les anciens bâtiments de la station de phare et ce phare qui a joué un rôle central dans l’histoire de la navigation sur le Saint-Laurent. Érigé en 1909, c’est l’un des plus hauts au Canada. La visite permet d’atteindre son sommet et de profiter d’une vue fantastique.
Le Musée Empress of Ireland raconte l’histoire beaucoup moins connue que celle du Titanic, mais toute aussi tragique de l’Empress of Ireland. De sa construction, en 1906, jusqu’au naufrage qui fit 1012 victimes, en 1914, vous apprendrez tout sur ce magnifique navire. Découvrez la collection d’objets prélevés sur l’épave, des photos, des bornes interactives et des témoignages de passagers. Un spectacle multimé-dia vous plongera dans l’atmos-phère de cette nuit tragique.
Vous pouvez aussi y monter à bord de l’Onondaga, le seul sous-marin accessible au public au Canada. En entrant dans le navire vous découvrirez le quotidien d’une soixantaine d’hommes,
qui vivaient confinés pendant des mois dans un sous-marin de 90 mètres. La visite audioguidée vous plongera dans ce monde fascinant et inconnu. Il est aussi possible de passer une soirée
et une nuit à bord pour vivre l’expérience comme si vous étiez sous-marinier!
En prenant une navette à la marina de Rimouski, on peut accé-der à l’Île Saint-Barnabé, à trois kilomètres au large, un lieu de migration de plus de 72 espèces d’oiseaux dont le cormoran et le grand héron.
À visiter aussi, la maison Lamontagne, une maison à co-lombages pierroté, classée monument historique. Cette demeure, qui représente un des derniers vestiges de ce type d’architecture en Nouvelle-France, fut construite vers 1744. Au plan carré initial, une rallonge est ajoutée en 1819. C’est aujourd’hui un centre d’interpréta-tion de la vie en Nouvelle-France.
En août 2021, malgré la pan-démie, Rimouski est l'hôte du premier évènement de fierté LGBT de l'histoire du Bas-Saint-Laurent, Fierté du fleuve, sous la présidence d'honneur de l'auteur Denis-Martin Chabot.
En juillet, la ville s’anime pour les Grandes Fêtes du Saint-Laurent, l’un des plus importants festivals de musique populaire à l’est de Québec, avec les vedettes québécoises et international et les groupes de la relève. Au début d'août, et ça depuis 75 ans, l’Exposition agricole de Rimouski, une des plus grandes au Québec, attire des gens de tout l’est du Québec.
Lors de la fin de semaine de la Fête du Travail, Rimouski s’anime pour son festival de jazz. Depuis plus de 30 ans, l’organisation réussit à mettre en vedette des figures mondiales du jazz, des virtuoses en pleine ascension internationale, des visages incontournables de la scène québécoise, des jeunes musiciens de la relève et plusieurs artistes régionaux du jazz bien en vue. Bravo!
À une dizaine de kilomètres de Rimouski, retournez mil ans en arrière aux origines de la civilisation occidentale à la Feste Médiévale de Saint-Marcellin en août. Trois jours de célébrations, tournois, foire et spectacles sont au programme ainsi que le célèbre banquet du Seigneur des lieux. Visitez le Bourg médiéval soigneusement reconstitué, avec sa tour de guet de quinze mètres, son trébuchet et ses décors qui vous transporteront en l’an mil.
Au centre-ville de Rimouski, vous trouverez plusieurs adresses homosympas. Elle se concentre autour du boulevard Saint-Germain, l’artère du centre-ville autour de laquelle tout se passe.
L’occasion parfaite pour explorer le choix culinaire de Rimouski est lors de l’évènement Les terrasses urbaines. Le boulevard Saint-Germain se ferme à la circulation et s’ouvre aux piétons entre la rue Belzile et l’avenue de la Cathédrale. Les restaurants, bars, et commerçants installent des terrasses, et toute la ville descend pour s’approprier leur centre-ville et profiter des spectacles, de l’animation de rue, des activités pour enfants, et plus. Parfait pour prendre un verre ou deux relaxe à observer la vie urbaine de cette La brasserie artisanale Le Bien et le Malt, sur Belzile, tout près du boulevard Saint-Germain, fut l’une des premières adresses à s’afficher homosympa. Ouverte depuis 2008, Le Bien et le Malt propose neuf bières brassées sur place, en plus d’offrir des hydromels, des cidres, des vins d’importations privées et des scotchs. Au menu, la brasserie vous permet de déguster charcuteries, fromages et poissons fumés issus du savoir-faire local et québécois. Depuis l’automne 2014, directement à la boutique de la brasserie, certaines bières sont disponibles en bouteilles pour emporter.
Tout près, Yin Yan Sushi propose les meilleurs sushis en ville. Quand on est si près de la mer, comment résister à ses nigiri, sashimi, hosomaki, maki, pizzas sushi. Le menu offre aussi des plats thaïlandais, malaisiens et autres classiques d’Orient, du steak de thon, tataki de boeuf, crevettes croustillantes, etc.
Matin, midi et soir, que ce soit à son motel de St-Fabien ou à Rimouski, le resto Bon Voyage se donne comme mission de perpétuer la cuisine traditionnelle en y ajoutant une touche de modernité. Avec l’ambiance chaleureuse de la salle à manger, ses recettes originales qui vous rappelleront des souvenirs d’enfance, vous vous sentirez comme à la maison.
Et en prime, sa boutique vous permettra de faire provisions de produits du terroir de la région pour bien terminer le voyage.
Pour prolonger l’expérience maritime jusque dans le café, il faut déguster les cafés du Moussonneur, boulevard Saint-Germain. C’est du café vert trempé dans l’eau de mer aux Îles de la Madeleine. Ce café est ensuite séché au soleil, avant d’être torréfié au fur et à mesure de la demande. Ce café d’exception se retrouve en grande quantité dans les mélanges espressos concoctés par le Moussonneur. Si vous êtes en visite dans la région avant les fêtes de fin d’année, il ne faut pas manquer le Marché des Saveurs du Bas-Saint-Laurent qui réunit chaque année des dizaines de producteurs artisans de toute la région.
Région largement agricole, le lac Saint-Jean dispose d’un riche terroir. Au cœur d’Alma, la principale ville de la région, les amateurs de microbrasseries se donnent rendez-vous au Lion Bleu. Cette microbrasserie brasse des bières artisanales de grande qualité, offertes dans le bon verre, à la bonne température et un menu bistronomique dans une ambiance festive et décontractée. Sur la rue Collard tout près, La Maison Gourmande est d’abord et avant tout une boulangerie où on peut trouver du pain artisanal, des pâtisseries maison et du chocolat artisanal, mais la maison offre aussi plusieurs plats à saveurs régionales et des produits du terroir jeannois pour emporter ou consommer sur sa terrasse..
En-dehors d’Alma, on trouvera à Roberval et à Saint-Félicien deux restos homosympas. Sur le boulevard Saint-Joseph au cœur de Roberval, le restaurant Emporte-moi offre un menu bistro et salon de thé. Les produits du marché sont à l’honneur et l’été une terrasse permet de profiter de l’animation de cette ancienne rue principale. Le bistro développe aussi une formule souper-spectacle avec artistes invités.
Du côté d’Hébertville, l’Auberge du Presbytère du Mont-Lac-Vert est reconnue pour sa table mettant à l’honneur les spécialités régionales depuis de nombreuses années.
Au Village historique de Val-Jalbert, le Restaurant du moulin vous permet aussi de goûter les couleurs et saveurs régionales. En soirée, le restaurant propose une carte de découvertes gourmandes mettant en vedette des produits du terroir.
Si vous cherchez des produits pour emporter, le Relais du Souvenir aussi à Chambord regorge des plats de la région tels que la fameuse tourtière du Lac.
De passage à Baie-Saint-Paul, découvrez les bonnes tables de cette ville culturelle. En vous baladant au cœur de la ville, vous en découvrirez plusieurs sur les rues Saint-Jean-Baptiste et Ambroise-Fafard à proximité des galeries d’art. L’été, vous ne pourrez manquer de vous attarder à leurs terrasses.
Un incontournable est certes Le Mouton Noir sur la rue St-Jean-Baptiste. Depuis des décennies, l’ancien magasin général, devenu café-boîte à chansons, puis restaurant, est devenu un classique de Baie-St-Paul. Toujours sur Saint-Jean-Baptiste, sous le toit de l’Auberge La Muse, à deux pas des galeries, découvrez l’incontournable Chez Bouquet éco-bistro avec les spécialités du terroir de Charlevoix où l’on vous sert des pièces de chevreau et de bouvillon Galloway élevés dans la région. Non loin de là, le restaurant Le Saint-Pub de la MicroBrasserie Charlevoix offre une table tout à la fois simple et de qualité. Les mets y sont élaborés à partir de produits régionaux, et de bière maison. C’est aussi ici qu’est né, en 1998, la MicroBrasserie Charlevoix et on brasse toujours à l’intérieur des murs du Saint-Pub des bières naturelles savoureuses de tous les styles, pour tous les goûts.
À quelques pas, vous voudrez retomber en enfance chez Fraicheurs et Saveurs. Dans un décor rétro, vous voudrez magasiner vos bonbons et friandises et vous offrir les glaces de vos rêves ou de la barbe à papa faite sur place comme dans les fêtes foraines.
À l’extérieur du village, les épicuriens ne manqueront pas de visiter la Maison d’Affinage Maurice Dufour sur le boulevard Mgr de Laval. C’est là qu’on produit le célèbre Migneron de Charlevoix. Affiné en surface 50 jours, ce fromage à pâte semi-ferme à croûte lavée est fait de lait entier provenant de troupeaux de vaches de la Vallée de Baie-Saint-Paul. Son nom, Le Migneron de Charlevoix, rend hommage à la première femme de l’aïeul des Dufour en Nouvelle-France, Anne Migneron.
Sur le domaine de la famille Migneron, la table champêtre Faux Bergers propose une expérience gastronomique hors du commun: une cuisine au feu de bois, de la pizza, un menu du midi en saison estivale et de la crème molle au lait de brebis, et le soir, l'établissement vous convie à une expérience 7 services unique conçue autour des produits de la région digne des plus grandes tables gastronomiques.
Sur la route 138, la Laiterie Charlevoix fabrique du fromage depuis 1948. Devenue un Économu-sée du fromage en 1998, l'entreprise permet aux visiteurs de voir et d'en comprendre les étapes de fabrication. À la boutique, vous pourrez vous procurer des produits fabriqués sur place, ainsi que de nombreux produits du terroir charlevoisien.
Sur une belle fermette charlevoisienne datant de 1844, Azulée vous fera découvrir son large éventail de produits de lavande certifiés biologiques. En saison, vous pourrez vous promener dans ses champs de lavande.
Sur le rang St-Antoine, Le Domaine de la Vallée du Bras produit un vin apéritif de tomate unique au monde, Omerto. Issu d’une vieille recette familiale conçue en Belgique et jalousement gardée pendant quatre générations, Omerto est maintenant produit à Baie St-Paul.
Sur sa terre natale de Saint-Urbain, Raymonde Tremblay gère la plus grande ferme d'émeus au Canada avec plus de 400 têtes, le Centre de l'Emeu de Charlevoix. Ici, exit tout ce qui est néfaste pour la santé et l'environnement. Favorisant un élevage sans antibiotiques et sans hormones, elle valorise entièrement son produit en offrant la viande rouge extra-maigre pour la consommation et en utilisant le gras pour en faire une huile 100 % pure. Avec cette huile, elle fabrique des produits pour le corps aux propriétés remarquables. Tous ces produits sont disponibles à la boutique ou peuvent être goûtés sur place au restaurant sur la ferme. Toujours à Saint-Urbain, la Ferme Basque se consacre à l'élevage artisanal de canards destinés à la produc-tion de foie gras et de produits à base de viande. L'élevage se fait à l'extérieur quand les conditions le permettent et le gavage se fait de façon tradition-nelle en parcs avec des grains de maïs entiers. À la boutique ouverte à l'année, on propose les produits pour achat ou en mode dégustation.
Partir à la découverte des régions côtières au nord de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent, c’est découvrir ces immenses régions où du fleuve on passe à la mer. C’est découvrir ce qui fait du Saint-Laurent qui se termine dans un estuaire sur des centaines de km avant de devenir un golfe sur 1000 km, et de ses affluents qu’on appellerait fleuves sur d’autres continents, un bassin hydrographique absolument unique au monde au point de nous en faire perdre le sens des mots. Si par erreur vous voyez encore des pancartes le long de la route 138 vous indiquer le Fleuve Saint-Laurent, dites-vous bien qu’ici l’eau est salée depuis l’Ile d’Orléans et que le fleuve, c’est déjà la mer.
C’est aussi plonger dans ces lieux historiques des premiers contacts entre Européens et Premières Nations, des premières alliances qui allaient donner naissance au Québec. De Charlevoix à la Basse Côte-Nord, territoire qui recoupe largement le Nitassinan traditionnel des Innus, la côte s’étire sur quelque 1500 km. Des beaux villages de Charlevoix, on remonte vers le fjord majestueux et on part à la recherche de l’ancienne mer de Laflamme qui a laissé ses traces sablonneuses à la fin de la dernière glaciation tout autour du lac Saint-Jean avant de revenir vers la côte où le fleuve laisse place à la mer pour de bon. Une côte qui a hérité de centaines de km de plages de sable fin où on est le plus souvent seuls au monde. Et à quelques km de l’estuaire, du fjord, du lac ou du golfe, il y a la forêt boréale qui s’étend à l’infini. On est ici à l’écoumène de la nation québécoise. Plus au nord, il n’y a plus que les Premières Nations innue et naskapie et les Inuits.
Tadoussac, la plus importante destination touristique de ces vastes régions et sa voisine Baie-Sainte-Catherine sont les témoins depuis plus de quatre siècles de ces rencontres. Le poste de traite fondé en 1600 pour commercer avec les Innus est le plus vieil établissement toujours existant fondé par les Français en Amérique du nord. Et c’est dans la Baie-Sainte-Catherine voisine qu’ils signèrent avec les Premières Nations des deux rives de l’estuaire en 1603 la Grande Alliance qui allait permettre le développement de la Nouvelle-France. Sans surprise, ce sont encore aujourd’hui les régions du Québec où il est le plus facile d’entrer en contact avec les Premières Nations et de découvrir leurs cultures et où le métissage est le plus marqué. Et de village en village, vous découvrirez la diversité des origines du peuplement de ces régions. Charlevoisien largement au Saguenay et au Lac Saint-Jean, largement gaspésien, madelinot et acadien sur la Côte-Nord.
C’est peut-être aussi la raison pour laquelle malgré qu’on soit plutôt loin de la vie LGBT des grandes villes du Sud du Québec, la diversité sexuelle ici ne pose guère plus de problèmes que dans la métropole ou les capitales. La tradition autochtone d’acceptation de la diversité sexuelle incarnée par le respect des êtres bispirituels semble avoir laissé sa trace comme le suggérait le documentaire L’empreinte.
Aussi, vous trouverez des établissements homosympas ou tenus par des gais ou lesbiennes jusque dans les petits villages, de Baie-Saint-Paul à Natashquan, en passant par Dolbeau-Mistassini et Petit-Saguenay. Il ne vous reste plus qu’à vous laisser séduire!
André Gagnon, éditeur
Cap-Chat est devenu synonyme d’énergie éolienne, car on y trouve un parc de 76 éoliennes à axe horizontal exploitées sur une base commerciale. Astuce pour vos photos : la plus belle vue se trouve à l’ouest, même si à l’est on trouve Éole, la plus haute éolienne à axe vertical au monde (110 mètres). Éole Cap-chat est un centre d’interprétation qui vous fait découvrir cette industrie verte en plein essor dans la région.
Pour les amateurs de plages, chaque ville ou village jouit de vastes plages sur la mer. Si la plupart présentent un mélange de plage sablonneuse et de galets, la plage de l’Anse-au-Goémon aux limites de Cap-Chat et de Ste-Anne-des-Monts est la plus sablonneuse.
À 15 km du cœur de Cap-Chat, le Village Grande Nature Chic-Chocs dominé par la chaîne
de montagnes des Chic-Chocs, redonne vie au village désaffecté de Saint-Octave-de-l'Avenir. Pour une évasion en pleine nature et un séjour confortable, en chalet comme en auberge, et profiter de sa toute nouvelle escale spa et d'une panoplie d'activités de plein air, ça vaut le détour.
À quelques 200 kilomètres de Tadoussac, Baie-Comeau, au cœur de la région de Manicouagan, est la deuxième ville de la Côte-Nord par sa population avec plus de 22 000 habitants. C’est une ville jeune qui a pris son essor après la grande crise économique des années 1930, d’abord comme centre de l’industrie forestière, puis avec le développement hydro-élec-trique des rivières aux Outardes et Manicouagan. Sept barrages et centrales hydroélectriques y seront érigés jusqu’à la fin des années 1970 dans ce qu’on appelle le complexe Manic-Outardes.
La centrale de Manic 5 est une attraction touristique de Baie-Comeau, bien qu’elle soit située à 214 kilomètres au sud de la centrale et du barrage. Hydro-Québec organise quatre visites guidées quotidiennes à l’intention des visiteurs, de la Fête nationale du Québec au 31 août. Dans le plus ancien quartier de Baie-Comeau et tout près de son célèbre Manoir, l’ancienne église Sainte-Amélie, érigée en 1939-40, est maintenant désacralisée et classée comme immeuble patrimonial. Avec ses fresques et des vitraux en trois dimensions de l'artiste florentin de renommée mondiale Guido Nincheri, à qui on doit aussi les fresques controversées de l’église Notre-Dame-de-la-Défense à Montréal, c’est de loin la plus belle église de la Côte-Nord. Aujourd’hui encore, la qualité artis-tique de ces fresques est reconnue mondialement. La superficie occupée par ces fresques est cinq fois plus importante que celle peinte par Michel-Ange au plafond de la chapelle Sixtine à Rome.
L'entreprise récréotouristique MerEveil Aventure vous offre une expérience en tourisme d'aventure. Elle propose principalement des excursions en kayak de mer et des randonnées en montagne, axée sur la familiarisation du milieux marin et côtier et des usages et de la navigation à bord d'un kayak de mer, vous permettant ainsi d'accéder aux merveilles de la Côte-Nord.
À l’est de Baie-Comeau, les montagnes des Laurentides se rapprochent de la côte et les villages de Franquelin, Godbout et Baie-Trinité s’égrainent entre mer et montagnes. C’est de ce côté que se trouve le principal centre de ski de la région, le mont Ti-Basse
Le village de Godbout comme Baie-Comeau est relié par traversier à Matane en Gaspésie. Cette traversée de deux heures offre une alternative aux touristes qui veulent explorer les deux rives de l’estuaire du Saint-Laurent. Les villages de Godbout et Baie-Trinité sont bordés de plage de sable fin. Et c’est là que commence une succession de plages magnifiques le long de la côte jusqu’à Port-Cartier et Sept-Iles. La plus prisée des vacanciers est certes la plage de la Pointe-aux-Anglais qui longe la route 138 sur plusieurs km, une plage de 12 km de long très fréquentée par les caravaniers et les campeurs.
C’est à Baie-Trinité, le dernier village de Manicouagan, que se termine officiellement l’estuaire du Saint-Laurent. Le phare de la Pointe des Monts dont le gite accueille les touristes depuis quelques décennies, marque symboliquement le début du golfe du Saint-Laurent. Le passage du fleuve à la mer se termine et plus on avance sur la côte vers l’est, plus la mer prend des allures océaniques.
Mais le village de Baie-Trinité est aussi passé à l’histoire pour avoir accueilli les seuls événements de fierté gaie de la Côte-Nord à l’initiative du maire ouvertement gai du village, Désiré Derosby, et de l’Association des hommes gais de Manicouagan aux tournants des années 2000. Ce qui a valu à l’époque au village le sobriquet de Gaie-Trinité.