Actualités

Après avoir été la propriété de Gary Blanchard pendant 22 ans, le bar de danseurs Campus de la rue Sainte-Catherine, qui a fêté ses 37 ans, a changé de mains en juin 2022. L’endroit qui est considéré comme un des plus anciens établissements gais du Village, a été vendu à Guillaume Patenaude, un homme d’affaires bien connu dans le monde du divertissement pour adultes, qui a un parcours de vie qui ressemble sensiblement à celui de Gary.

Il y a d’ailleurs dansé lorsqu’il est arrivé de la campagne à ses 18 ans, alors que Gary y était déjà. Après un changement de parcours professionnel dans d’autres domaines, il revient maintenant au Campus. Certains des gars qu’il a engagés comme modèles dans la vidéo pour adultes, dont il est producteur pour plusieurs sites, sont aussi danseurs au Campus.

Campus Bar

Les deux amis n’ont donc pas eu beaucoup de difficultés à s’entendre lorsqu’il a été question de transfert de propriété. Guillaume se sentait prêt pour ce nouveau défi. Il a d’ailleurs poursuivi certains changements apportés au club avant son arrivée, dont le premier est la mixité de clientèle en tout temps. Si cela a déplu à quelques irréductibles qui aimaient bien cette chasse-gardée masculine, la clientèle féminine pour sa part est bien heureuse d’avoir maintenant accès à un endroit pour elles depuis la fermeture du célèbre Club 281, sans pour cela qu’on y présente le même genre de spectacle et d’ambiance.

Fait à signaler, Guillaume est marié et sa conjointe est partenaire dans la gestion du club où elle passe quelques heures par semaine. Le couple a deux enfants en bas âge. Cela n’en fait pas moins un entrepreneur ouvert d’esprit et capable de bien saisir les besoins et les attentes de toutes les clientèles. Il travaille dans le milieu depuis plus de 12 ans déjà.

D’ailleurs, pour justement mieux satisfaire la clientèle gaie, Le Campus vient d’annoncer l’arrivée sous peu d’un nouveau concept pour hommes seulement : le Coin Daddy (Daddy’s Corner). Tous les jours entre 15h et 19h, à partir du mois de mai prochain, on pourra y profiter d’un coin aménagé spécialement pour cette clientèle, alors que l’accès de la clientèle féminine débutera à 19h seulement. Pour Guillaume Patenaude, le « daddy » n’est pas seulement un homme vieillissant. « Tout homme qui se sentira concerné par ce concept y sera le bienvenu », précise-t-il. Il y a fort à parier que ce Coin Daddy sera des plus populaires dès sa mise en place.

Campus Bar

Par ailleurs, un autre projet devrait voir le jour en 2024. Guillaume planifie l’aménagement d’un lounge privé au dernier étage, où les membres pourront jouir d’un traitement VIP en plus de plusieurs autres attraits, incluant des danseurs triés sur le volet. Les plans sont en préparation et on annoncera plus de détails dès que tout pourra être confirmé.

Le Campus entend donc continuer à bien servir la clientèle gaie qui l’a si bien encouragé pendant toutes ces années.

Campus Bar

Le club Campus

campusmtl.com
1111, rue Sainte-Catherine Est
Montréal
514-526-3616

Du 2 août 2023 au 30 juin 2024


À l’occasion du 50e anniversaire du décès du maître verrier, peintre-décorateur et fresquiste Guido Nincheri (1885-1973), le Château Dufresne, musée et lieu historique patrimonial, commémore de belle façon un personnage d’importance nationale.


Nincheri. Du profane au sacré propose de revisiter le Château en s’attardant, de salle en salle, à l’œuvre remarquable réalisée par Guido Nincheri, à la demande des frères Dufresne. C’est d’ailleurs au Château Dufresne que loge le legs le plus important de l’art profane de Nincheri. Les peintures murales et les verrières réalisées par cet artiste originaire de Florence sont l’attrait majeur de cette ancienne maison bourgeoise transformée en musée.


Plus de 18 années auraient été nécessaires pour réaliser les décors intérieurs du Château, du début des années 1920 jusqu’aux années 1940 environ. Pour souligner cette œuvre unique, le Musée puise dans les réserves de ses collections. Il présente des esquisses créées par l’artiste pour ses projets décoratifs au Château. Ce sont les seules connues et préservées à ce jour. Le nouveau parcours de visite numérique accessible par codes QR remet en contexte et enrichit notre connaissance de cette œuvre in situ de Nincheri qui, à quelques reprises, a bien failli disparaître en totalité.


Quant à l’expression de l’art sacré de Guido Nincheri, elle est encore aujourd’hui très présente dans de multiples lieux significatifs du patrimoine religieux du Québec et d’ailleurs. Elle trouve écho dans notre nouvelle exposition temporaire Sacré Nincheri qui rassemble une sélection de quelque 40 œuvres originales, dessins, aquarelles, études, calques et croquis, ainsi que des documents d’archives inédits et des artefacts provenant du Studio Nincheri. Autant de façons de constater la contribution exceptionnelle et méconnue de cet artiste à l’art religieux. Un artiste étonnant par sa démarche artistique distinctive et par ses talents remarquables.


Nincheri est l’un des artistes canadiens les plus influents de son époque dans le domaine de l’art religieux et, sans aucun doute, l’un des plus prolifiques. Une vidéo produite pour l’exposition par Simbioz, L’aventure du Studio Nincheri, retrace sa carrière d’artiste- décorateur-entrepreneur qui s’étale sur près de six décennies. Principal artisan de l’essor du vitrail au Québec, il a aussi introduit la technique de la fresque en Amérique du Nord. Concepteur et maître d’œuvre, il a signé les décors d’innombrables églises au Québec, au Canada et dans plusieurs États de la Nouvelle-Angleterre.


Autour de l’exposition

Tout au long de l’année, le Château Dufresne dévoilera une programmation d’activités éducatives et culturelles. Ces activités sont organisées en collaboration avec différents partenaires. Suivez notre page Facebook pour en savoir plus.


Cette exposition a été rendue possible grâce à la participation financière du Fonds du patrimoine culturel québécois en vertu du programme Aide aux projets-Appel de projets pour le soutien aux initiatives de commémoration du ministère de la Culture et des Communications du Québec, de Patrimoine canadien et de la Fondation David M. Stewart. Le Château Dufresne remercie pour leur précieuse collaboration : la famille Nincheri, le Conseil du patrimoine religieux du Québec, la Bibliothèque et Archives Nationales du Québec, la Société historique de la Côte-Nord, la Corporation église Sainte-Amélie de Baie- Comeau, Encadrex, le Musée des beaux-arts de Montréal et le Musée des Sœurs de Sainte- Croix.

Château Dufresne
À propos du Château Dufresne, musée et lieu historique patrimonial
Le Château Dufresne est une somptueuse résidence jumelée, d’inspiration Beaux-Arts, dans laquelle vivait une famille bourgeoise francophone durant la première moitié du siècle dernier. Ce lieu a abrité le premier Musée national d’art contemporain du Québec et un premier Musée des arts décoratifs, avant de devenir lui-même un établissement muséal et patrimonial.

Château Dufresne
chateaudufresne.com
2929, Av. Jeanne-d'Arc
Montréal (QC) H1W 3W2
Renseignements :

communication@chateaudufresne.com 514 259-9201

Le Festival Massimadi, édition spéciale, célèbre le Mois de l'Histoire des Noirs du 15 au 18 février 2024 au Musée Mccord Stewart avec le thème de la Transcendance. Cette célébration cinématographique propose une variété de films, dont le documentaire d'ouverture, Disruptor Conductor (2019), qui offre un regard captivant sur la vie du chef d'orchestre afro-canadien Daniel Bartholomew-Poyser. Parmi les œuvres marquantes, Who I am Not (2023) de Tunde Skovran explore l'expérience intersexuée de manière émouvante, tandis que All the Colours of the World Are Between Black and White (2023) de Babatunde Apalolo aborde les défis des relations LGBTQ+ dans une société où l'homosexualité demeure taboue. RAIZES (2023) de Céline RUFFIN-BAYARDIN plonge dans l'univers de la batucada lesbo-trans-activiste Raízes Arrechas à Paris. Chaque projection sera suivie de cercles de discussion ou de sessions de questions-réponses favorisant un dialogue direct entre le public et les artistes. Le 17 février offre une rare opportunité d'assister à la première performance à Montréal du chef d'orchestre afro-canadien, Daniel Bartholomew-Poyser, en collaboration avec l’Ensemble Obiora. Cette édition spéciale promet une expérience transcendante, célébrant la diversité et la résilience des communautés noires LGBT

Jacques-Cartier randonnée

Avec Dany Boutin

L'hiver est certainement l'un des meilleurs moments de l'année pour aller en randonnée. Pour quelqu’un désirant une escapade rapide non loin de la ville, le parc national de la Jacques-Cartier est l'endroit idéal, avec le massif des Laurentides en vue un peu partout, falaises et cascades, le paysage fait rêver, encore mieux par sa position géographique stratégique à peine 30km au nord de Québec.

Animal Pn Jacques-Cartier

Le parc est réputé pour son incontournable sentier « Les loups" (qualifié de difficile), mais d'autres sentiers un peu plus accessibles peuvent aussi nous offrir des vues splendides qui valent le déplacement.
Pour maximiser votre expérience, vous pouvez y combiner deux sentiers situés dès les premiers kilomètres du parc. D'abord, dès le km 0, il y a le sentier de la Rivière-Cachée, longeant la rivière du même nom.
Le tracé est une boucle de 3,3 km que, tout dépendant du sens dans lequel on décide de le parcourir, l'on peut commencer par une colline avec une vue sur le massif des Laurentides ou longer la rivière où en hiver on voit un cours d'eau aux cascades gelées et plusieurs parois rocheuses avec une belle couche de neige. Le parcours peut être effectué en raquettes ou avec des crampons, le dénivelé y est de 120m, de difficulté qualifiée d’intermédiaire.

Ruisseau Jacques-Cartier

Une deuxième suggestion dans ce parc national, le sentier l'Éperon, là aussi une boucle, accessible dès le km 3 du chemin du parc national, sur la montagne à l'Épaule. Avec un dénivelé de 200 m qualifié d’intermédiaire, parcourir l'Éperon est un joyau de 5,4 km aux multiples belvédères avec une vue sensationnelle sur la Jacques-Cartier et le massif des Laurentides.
La boucle peut être faite dans les deux sens, soit avec une montée en douceur vers le sommet et ses multiples belvédères ou en commençant par une montée abrupte et rapidement obtenir la récompense de la vue fantastique des vallons aux abords de la rivière.
L’accès au parc national de la Jacques-Cartier est facile, car l'entrée du parc est à quelques mètres de la route 175, au km 182. N'oubliez pas de payer vos droits d’accès d’avance ou d'avoir en main votre carte annuelle de la Sépaq avant d'y accéder.


Ruisseau long Jacques-Cartier

En empruntant la route Transcanadienne en provenance du Témiscouata, vous découvrirez dans la haute vallée de la rivière Saint-Jean la République du Madawaska. C’est dans cette région aux confins du Nouveau-Brunswick, du Maine (É-U) et du Québec que les Acadiens chassés dans la basse vallée se réfugièrent en faisant fi des frontières internationales bien arbitraires dans ses hautes forêts. Ce contact avec les Québécois du Bas-Saint-Laurent a créé une identité brayonne à mi-chemin entre l’Acadie de l’Atlantique et le Québec. Si vous empruntez la route 11 de la côte est, vous traverserez les principales régions francophones autour de la Péninsule Acadienne et de la Baie des Chaleurs, avant de rejoindre le Sud-est, au sud de la rivière Miramichi. La Péninsule acadienne est la principale région acadienne avec ses quelque 100 000 habitants. La ville fière de Caraquet, avec son Village historique acadien, est le cœur de cette région ou vous trouverez plusieurs plages sur mer et un accueil chaleureux. Vous trouverez non loin de là Paquetville, un village rendu célèbre par la chanteuse Édith Butler originaire de la région.

Alors que tous les principaux établissements du Village étaient fermés durant la pandémie, les Villageois comme la plupart des Montréalais des quartiers centraux ont envahi les parcs durant la belle saison. Récemment réaménagé en intégrant les couleurs de la fierté LGBT, le mini-parc Raymond-Blain est devenu une véritable palestre à ciel ouvert avec la fermeture des gyms. Son aire de yoga, ses équipements sportifs, son terrain de pétanque, son aire de pique-nique attirent les sportifs. Et l'été, c'est aussi un endroit pour plusieurs où admirer de jeunes athlètes.

Raymond-Blain athlète
Mais plusieurs ignorent le pourquoi de ces couleurs vives au sol. Bien sûr, une petite pancarte explique qui était Raymond Blain, mais il faut lever les yeux vers le ciel alors qu’autant de grâce athlétique attire notre attention. Et pourtant elle rappelle que Raymond Blain fut le premier homme politique ouvertement gai à être élu au Canada en devenant conseiller municipal du district de Saint-Jacques où se situe le Village en 1986. Il suit alors les traces d’Harvey Milk qui avait défoncé ce plafond de verre aux États-Unis en 1977. Il est alors élu avec l’équipe du Rassemblement des citoyens de Montréal ( RCM) de Jean Doré qui met fin au règne de Jean Drapeau et engage une série de réformes visant à démocratiser l’administration municipale.
Parc Raymond-Blain
Favorisant l’entrée des femmes au comité exécutif de la Ville en nommant la féministe Léa Cousineau présidente du Comité Éxécutif, Jean Doré y nomme aussi Raymond Blain et lui confie entre autres le dossier de la sécurité publique. Dans une ville où la précédente administration avait réprimé brutalement la communauté gaie en multipliant les descentes policières dans les bars et saunas gais avant et après les Olympiques de 1976, ce mandat représentait tout un changement de cap. Raymond Blain ouvrit ainsi une nouvelle ère de relations entre la Ville, la communauté LGBT et le Village.
Réélu en 1990, Raymond Blain participa au redéveloppement du Faubourg Québec et de la Place Émilie-Gamelin qui fut un leg pour le 350e anniversaire de Montréal. Raymond Blain ne fut toutefois pas présent lors de ces célébrations. Il fut emporté comme plusieurs hommes gais de cette génération par le sida le 2 mai 1992, 15 jours avant le 350e anniversaire de Montréal. Son leg le plus important que ce parc commémore, aura été de changer les rapports entre la communauté et la Ville. C'est ce qui a ouvert la voie pour l’essor de la communauté et faire de Montréal une des grandes destinations homosympas du monde.

Parc Raymond-Blain, rue Panet entre Logan et Lafontaine, Montréal

La Fierté dans la Capitale a annoncé aujourd’hui la première édition du Défilé sur glace qui aura lieu pendant le Bal de Neige, dans le cadre des événements de la Fierté hivernale. Le tout premier défilé sur glace de la Fierté au pays sera lancé sur la patinoire du canal Rideau, à la zone de repos Concord, le dimanche 11 février 2023, à 16 h, et se terminera à la zone de repos de la 5e avenue, dans le Glebe.

Le Défilé sur glace comprendra des prestations musicales, des DJ, des artistes drag en patins et le drapeau de la Fierté d’une longueur de 10 mètres de la Fierté dans la Capitale transporté par les membres d’Ottawa Pride Hockey. Les festivalières, les festivaliers, les membres de la communauté et les personnes alliées sont invités à se réunir au début du défilé, en patins ou à pied, ou à s’y joindre en cours de route.

« La Fierté dans la Capitale est déterminée à défendre les droits de la communauté 2ELGBTIA+ et à créer des opportunités de célébrer notre diversité. Nous avons la chance de d’être en mesure de célébrer cette diversité sur la plus grande patinoire au monde », a déclaré Callie Metler, directrice générale de la Fierté dans la Capitale.

« Bien plus qu’un simple rendez-vous hivernal, le Bal de Neige est l’occasion de célébrer la richesse culturelle et la diversité du Canada sous différentes formes. Que vous soyez adepte de plein air, de spectacles, d’expositions ou de découvertes culturelles, le Bal de Neige offre une programmation intérieure et extérieure qui saura plaire à tout le monde. Du 2 au 19 février 2024, soyez de la fête au 46e du Bal de Neige! »  estime Pascale St-Onge, ministre du Patrimoine canadien

Les activités de la Fierté hivernale auront lieu du 5 au 11 février et comprendront des spectacles de travestisme à l’extérieur sur la rue Sparks, une heure du conte animée par des artistes travestis et d’autres événements familiaux. Cette édition de la Fierté hivernale est présentée en partenariat avec le Bal de Neige.

La Fierté dans la Capitale célèbre la commaunauté 2ELGBTIA+ riche et diversifiée de la région de la capitale du Canada. Sa mission est de créer des opportunités de revendiquer, d’éduquer et d’unir les gens au moyen d’une programmation et d’événements organisés en partenariat avec des groupes, des entreprises et nos commanditaires communautaires.

Dès le 24 janvier sur la scène du Théâtre du Rideau Vert,, Benoit McGinnis se glissera sous les traits d’un héros qui contribua à mettre fin à la Seconde guerre mondiale : le brillant mathématicien Alan Turing. Dans La Machine de Turing de Benoit Solès, aux côtés de Gabriel Cloutier Tremblay, Jean-Moïse Martin et Étienne Pilon, et sous la direction du metteur en scène Sébastien David, Benoît McGinnis tâchera de réhabiliter un être exceptionnel pourtant méconnu
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Machine Turing
UN DESTIN TRAGIQUE ET HORS NORME

Plusieurs connaissent aujourd’hui les exploits du mathématicien Alan Turing grâce au film The Imitation Game (Le jeu de l’imitation) mettant en vedette Benedict Cumberbatch. C’est lui qui a inventé un gros appareil – qu’on considère aujourd’hui comme étant le premier ordinateur – afin de briser le code secret de la machine Enigma, que les Allemands utilisaient pour crypter leurs messages, et ainsi mettre fin plus rapidement à la Seconde guerre mondiale.
« Alors, quoi de mieux qu’une machine pour battre une autre machine ? Et qui de mieux qu’un fou pour battre un autre fou ? »
Pourtant, ce que plusieurs ignorent, c’est que ce héros est resté anonyme toute sa vie, contraint par les services sercrets britanniques à conserver ses extraordinaires exploits pour lui. Mais ce qui le ronge davantage encore, c’est un second secret : son homosexualité, qui n’est alors pas tolérée dans sa société et son époque. Sur ses épaules pèse le lourd poids de ces deux secrets, mais aussi du silence qu’il se doit de conserver. Persécuté en raison de ses préférences sexuelles, Alan Turing vit dans la honte et n’est pas pris au sérieux lorsqu’il porte plainte après avoir été cambriolé. C’est d’ailleurs son interrogatoire par un inspecteur de police qui le fera revenir sur sa vie et, en bout de ligne, qui le verra condamné pour grossière indécence et outrage aux mœurs devant le tribunal. Est-il seulement possible de porter une si grande souffrance tout en étant si brillant ?

UN SUJET DES PLUS ACTUELS

Alan Turing est aujourd’hui considéré comme étant le père de l’ordinateur et l’un des pionniers de l’intelligence artificielle. Ses travaux sont fondateurs de l’informatique en tant que science, et ses réflexions scientifiques et philosophiques nourrissent encore les débats. Mais au-delà de ses avancées technologiques, c’est son intégrité et sa lutte pour assumer son homosexualité dans une époque où celle- ci était illégale, qui lui font honneur, alors qu’encore une dizaine de pays dans le monde rendent l’homosexualité passible de peine de mort, et que plus de 70 nations la considèrent toujours comme un délit.

« Présenter La Machine de Turing est presque un devoir de mémoire. L’histoire d’Alan Turing est renversante. Persécuté et humilié parce qu’il était homosexuel, il est demeuré fidèle à ses valeurs en faisant face à la justice de l’époque. On peut dire qu’il a été un pionnier aussi pour les droits et libertés. Il n’y avait qu’un comédien pour chausser les bottes de ce grand homme : Benoit McGinnis. » – Luce et Lucie Rozon, Agents Doubles Productions

UNE PIÈCE PRIMÉE EN FRANCE

Créée en 2018 au festival Off Avignon, puis jouée au Théâtre Michel, La Machine de Turing de Benoit Solès connaît toujours à ce jour un grand succès en France. Interprétée par son auteur lui-même (dans le rôle de Turing), la pièce s’est vue remettre quatre prix Molière, soit celui de la meilleure pièce de théâtre privé, celui du meilleur comédien dans un spectacle de théâtre privé (Benoit Solès), celui du meilleur auteur francophone vivant (Benoit Solès) ainsi que celui du meilleur metteur en scène d’un spectacle en théâtre privé (Tristan Petitgirard)
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LA MACHINE DE TURING
24 janvier // 24 février 2024
Une production
Une pièce de Benoit Solès Adaptation Maryse Warda Mise en scène Sébastien David

Une première exposition pour l’ex-ministre Réjean Hébert

Les médecins Réjean Hébert et Yvon Boilard dévoilent un pan méconnu de leur vie dans l'exposition L’homme, dans tous ses états, présentée au Centre culturel Pierre-Gobeil à Sherbrooke.

J'aime encourager les artistes et j'aime le beau ! explique d'emblée Réjean Hébert, aujourd'hui retraité, mais toujours aussi passionné d'art. Yvon Boilard et lui sont bien connus pour leurs recherches et leurs carrières à la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke. Cette fois, les deux hommes présentent un aperçu de leur propre collection d'œuvres d'art.

Pour l'amour des voyages et de l'art

Ce sont des œuvres qui suscitent une réflexion, qui suscitent une émotion, et nous voulons partager ça avec nos amis et la population. C'est la première fois qu'on rassemble nos œuvres d'art. Les grands voyageurs ont acquis, depuis 25 ans, une centaine d'œuvres d'art, ici comme à l’étranger, notamment en Asie, en Afrique, mais aussi au Canada et au Québec.

Par exemple à Mexico, y'avait un rassemblement d'artistes et le sculpteur était là avec cette œuvre, qui représente la solidarité masculine; ça nous a beaucoup marqués. On a ramené de Cordoue des sculptures en papier mâché, il y a des œuvres du Vietnam, d'autres d'Europe, de Monaco et de Nice où on a habité il y a quelques années d'ailleurs, raconte Réjean Hébert. Des trouvailles dénichées un peu partout, soit au hasard des rencontres, dans des galeries, des restaurants ou dans le cadre d'encans.

L'homme dans toute sa beauté

L'exposition présente donc 85 œuvres, qui illustrent toutes la figure humaine masculine, à travers différents médiums. Il y a des portraits de bébés, de personnes âgées masculines, des sculptures, des personnages troublés, des estampes. résume la commissaire de l'exposition, Suzanne Pressé, emballée par la proposition.

Réjean Hébert ne se définit pas comme un collectionneur professionnel. Un collectionneur, c'est quelqu'un qui est capable de sentir les tendances et de pouvoir faire des achats d'œuvres d'artistes qui deviendront des figures marquantes de l'art contemporain. "On n'est pas dans ce genre de collections. On est dans une collection où on aime ce qu'on achète, explique l'amateur d'art.. Ce n'est pas pour détecter de nouveaux talents, c'est plus pour embellir".

Après les grands succès Les feluettes (2016) et La Beauté du monde (2022), le dramaturge québécois Michel Marc Bouchard récidive en signant le livret de La Reine-garçon, une adaptation de sa pièce de théâtre, Christine, la reine-garçon. Il retrouve ainsi son complice, le compositeur Julien Bilodeau, avec qui la chimie est incontestable. Venez entendre de grandes voix d’ici dont celle de Joyce El-Khoury et Etienne Dupuis, dans une mise en scène d’Angela Konrad (Yourcenar, une île de passions – 2022).

NUL BESOIN DE TRÔNE LORSQU’ON SE TIENT DEBOUT.

Christine, reine de Suède, gouverne un peuple qui sort tout juste de la longue guerre de Trente Ans. Alors que de grandes réflexions philosophiques et scientifiques émergent partout en Europe, la reine Christine, élevée comme un garçon par son père, cherche à mieux comprendre la noirceur qui l’habite. Amour, convictions, devoir : comment faire la part des choses?

Le château d’Uppsala, 1649. La reine Christine, plus mâle que ses hommes de guerre, plus érudite que ses savants, fait venir dans son royaume René Descartes afin qu’il lui enseigne le mécanisme des passions qui habitent l’âme. Tiraillée entre le masculin et le féminin, entre foi et savoir, entre son amour pour une femme et l’État qui exige un héritier, elle cherche la vérité, sa vérité – en dépit de la rapacité des nobles, de l’ardeur des prétendants, de la folie de sa mère et, surtout, en dépit des fulgurances de ses propres passions.

C’est la première fois qu’ils travaillent ensemble et pourtant, leur complicité saute aux yeux. Au fil de la conversation, ils se relaient, se relancent, complètent les propos et les réflexions de l’autre. On se changerait volontiers en petit oiseau pour capter tous leurs échanges au sujet de l’art. Ils nous en livrent ici une bribe, en lien avec leur travail sur la prochaine production de l’Opéra de Montréal.

Voici Michel Marc Bouchard, dramaturge et librettiste, et Angela Konrad, metteure en scène, réunis pour La Reine-garçon.

UNE UNION ARTISTIQUE NATURELLE

Artistiquement, l’admiration qu’ils se vouent l’un à l’autre est évidente. « Une des premières pièces de théâtre que j’ai vu en arrivant à Montréal, c’est Tom à la ferme de Michel Marc. Il a marqué mon arrivée ici », se remémore la metteure en scène d’origine allemande. « On n’a jamais travaillé ensemble, mais c’est tout comme!», s’exclame l’auteur. « C’est vrai qu’il y a une complicité naturelle entre nous. »

C’est d’ailleurs l’auteur qui suggère le nom de sa collègue lorsque vient le temps de compléter l’équipe de création pour l’adaptation de sa pièce théâtrale Christine, la reine-garçon à l’opéra. « Elle est parfaite pour l’œuvre. Non seulement j’aime beaucoup son travail, mais je sens une sensibilité particulière entre elle et le personnage de Christine. C’est formidable quand le projet devient le prolongement de l’individu. »

D’UN MÉDIUM À L’AUTRE

Les deux artistes très bien établis dans le milieu théâtral n’en sont pas à leurs premières armes dans le monde lyrique. Pour Michel Marc, il s’agit de l’écriture d’un troisième livret après Les Feluettes en 2016 (également adapté d’une de ses pièces) et La Beauté du monde en 2022. Angela, pour sa part, met en scène le personnage historique de Christine, reine de Suède, après s’être penchée sur l’écrivaine Marguerite Yourcenar en 2022.

Qu’est-ce qui leur a donné envie de récidiver après avoir goûté aux coulisses de l’art lyrique? « Je trouve qu’à l’opéra, il y a quelque chose de plus grand que nous », explique l’auteur. « Quand ça commence, j’oublie totalement que c’est moi qui ai écrit ça. La part d’écriture du compositeur et du metteur en scène ou de la metteure en scène est énorme, alors il y a toute une part d’inconnu pour moi qui me séduit et me ravit. »

« La force émotionnelle véhiculée par la musique et par la virtuosité des interprètes apporte quelque chose de l’ordre de l’excès et de la démesure qui dépasse le mode dramatique théâtral », ajoute Angela. « La musique de l’opéra porte une dimension surhumaine et surnaturelle. »

APPRIVOISER LE TEMPS ET LA STRUCTURE

Pour la metteure en scène habituée à construire l’architecture de ses pièces à partir de son travail avec les acteurs et les actrices, une des grandes différences à l’opéra se situe au niveau de la gestion du temps.

« Au théâtre, le vivant crée la machine alors qu’à l’opéra, le vivant s’intègre à la machine. Je rencontre les solistes très tard dans le processus, il y a donc tout un travail de préconception à faire d’abord. Je dois rapidement prendre des décisions et mettre en place un premier dessin. Parfois, on a des surprises : on a beau travailler à partir de la partition, le vivant génère quand même des dynamiques qu’on ne perçoit pas sur papier. On se laisse traverser par ce qui arrive en salle de répétition et on a peu de temps pour jongler avec tout ça. C’est à la fois le danger et la beauté de la chose. »

ENTRE RAISON ET PASSION : LE BERCEAU DE LA MODERNITÉ

Dans le récit historique, la reine Christine, tiraillée entre sa raison et son cœur épris de passion pour sa première dame de compagnie, tente d’éclairer les remous de son esprit. Comment cette histoire sise au XVIIe siècle peut-elle résonner si fort aujourd’hui?

Pour l’auteur, «il y a quelque chose dans les volontés de modernité chez Christine qui sont très contemporaines. Elle parle de choses que toute nation devrait revendiquer : la curiosité, le savoir, l’art, l’éducation. » « Il y a aussi Descartes dans le tableau », renchérit Angela. « Christine pose toutes les questions que pose Descartes, elle l’incarne, elle le vit. Suis-je le sujet de mes actions, de mon désir? De ma vie, de mon destin? C’est l’arrivée d’un “je” universel qui incarne la question de l’action et de l’intention. Tout est là. C’est le berceau de la modernité. »

Qu’est-ce que l’amour? Et comment l’éradiquer? « Les tourments qu’elle ressent face à son sentiment amoureux ne sont pas dus aux contraintes politiques ou aux mœurs de l’époque, mais au fait que l’amour est quelque chose qui lui échappe dans sa quête de libre arbitre », ajoute l’auteur.

Tournant le dos à une société sclérosée, l’héroïne choisira la richesse de l’esprit. « Et ça, c’est très, très fort », affirme la metteure en scène. « Ce sont des valeurs universelles, qui dépassent les enjeux d’actualité. Elles sont de tout lieu et de toute époque. »

Un destin qui résonnera à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts les 3, 6, 8 et 11 février prochain. « Avec une distribution en or », se réjouit celui qui a porté Christine au théâtre, au cinéma, puis maintenant à l’opéra.

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