Les quartiers du Canal
En longeant le canal de Lachine, vous pourrez explorer parmi les plus anciens quartiers de la métropole, les seuls, en-dehors des faubourgs à l’est du Vieux-Montréal où a pris racine le Village, à avoir été massivement bâti à l’époque où le cheval était encore maître dans nos rues. Comme dans le Village, vous y verrez des portes cochères donnant accès aux cours où se trouvaient les écuries avant l’adoption de ce mode d’urbanisme bien britannique qu’est la ruelle dans la 2e moitié du XIXe siècle.
Le redéveloppement de Griffintown a profondément transformé la rue Notre-Dame qui avait été au XIXe siècle la principale artère commerciale du secteur. Précédé par le réaménagement de la Petite-Bourgogne au nord qui avait largement gentrifié ce quartier où se concentrait la communauté noire anglophone au début du XXe siècle, un quartier qui avait vu naître le jazz à Montréal, le redéveloppement des abords du Canal au sud de Notre-Dame a transformé cette artère où avaient élu domicile les antiquaires à la fin du XXe siècle. Les cafés, restos, les bars branchés s’y sont multipliés, donnant une nouvelle vie à cette artère. Ce renouveau est très visible des limites du centre-ville, rue Peel jusqu’aux abords du Marché Atwater dans Saint-Henri.
Dans Pointe-St-Charles, il faut faire un détour par la Maison Saint-Gabriel. C'est l'un des rares bâtiments du XVIIe siècle encore debout sur l’Ile de Montréal. C’est la plus ancienne maison de ferme de l’Ile de Montréal. Construite par François Le Ber vers 1660, cette belle maison de ferme sert alors à accueillir les filles du Roy jusqu'en 1673. Elle est aussi utilisée comme ouvroir et petite école. Détruite par un incendie en 1693, seuls la laiterie et l'appentis-est résistent aux flammes. En 1698, elle est reconstruite sur les fondations du bâtiment d'origine. C’est aujourd’hui un musée qui rappelle le mode de vie à Montréal à l’époque de la Nouvelle-France.
Au sud du Canal, c’est vers Verdun que beaucoup de gais se sont dirigés. D’abord à l’ile des Sœurs où ont élu domicile plusieurs créateurs et artistes dans les nouveaux développements au bord du fleuve depuis une quarantaine d’années. Puis au cœur de cette ancienne banlieue maintenant annexée à Montréal, attiré par les grands logements à prix abordable. Ceci a grandement contribué à redynamiser la principale artère commerciale du quartier, la rue Wellington.