Manon Briand : De Baie-Comeau aux tapis rouges
En 2003, Manon Briand, la cinéaste originaire de Baie-Comeau, obtenait quatre nominations au Gala Québec Cinéma, dont celui du meilleur scénario, pour le chef d’œuvre « La Turbulences des fluides », tourné dans sa ville natale. Une décennie plus tard, elle remportait le Women in Film and Television Artistic Merit Award au festival de Vancouver, pour son long-métrage « Liverpool ».
Après son diplôme en Arts Plastiques, option cinéma à l'Université Concordia, Manon Briand complète sa formation par un stage d'écriture de scénario à Villeneuve-Lès-Avignon. En 1988 elle crée avec l'aide d'autres réalisateurs, " Les films de l'Autre " un collectif de cinéastes indépendants.
En 1990, elle produit et met en scène Les Sauf Conduits qui remporte le Prix Claude-Jutra du Meilleur Espoir aux 10e Rendez-vous du cinéma québécois et le Prix du jury " Graine de Cinéphage "au Festival Films de Femmes de Créteil en 1992. Manon Briand y prend le pouls de sa génération de gais, lesbiennes, bisexuels urbains branchés – et mêmes des hétérosexuels – pour qui l’identité sexuelle est une affaire de cœur.
Elle écrit et réalise deux courts-métrages, Crois de Bois en 1992 et Picoti Picota en 1995 qui remportent, entre autres, le Prix de la Fondation Alexander S. Scotty pour le meilleur film traitant de la vieillesse et de la mort au festival international du court-métrage d'Oberhausen en 1996. En 1997, elle écrit et réalise un des segments du film collectif Cosmos, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 1997 et Lauréat du Prix International d'Art et Essai.
Avec son premier long-métrage « 2 Secondes », la cinéaste propose un mélodrame habilement forgé, traitant d’une lesbienne, coureuse cycliste finie, qui s’épanouit comme courrier à vélo dans les rues usées de Montréal. Au début des années 2000, « Heart—The Marilyn Bell Story », une biographie télévisée en anglais au sujet de la nageuse marathonienne de Toronto, lui a permis de parfaire ses compétences comme réalisatrice, tout comme de pousser plus loin son intérêt pour les corps féminins, les défis athlétiques et l'ambiguïté sexuelle.
Wikipédia classe la Baie-Comoise dans la catégorie « Réalisatrices canadiennes dont l’œuvre est marquée par les thèmes LGBTQ ». Son nom est désormais accolé à une certaine nouvelle vague du cinéma québécois.