Le paradis naturiste

par andregagnon@etre.net

Gérard  Pourcel, fin août 2024

On y accède par un embranchement sur la route 362 entre Saint-Irénée et Les Éboulements. La descente vers la plage par une petite route tortueuse est assez raide. En bas de cette pente abrupte, sur la gauche, on vous indique une autre route très étroite : Plage. Vous continuez sur quelques centaines de mètres pour arriver sur un stationnement face à la grève cernée par la voie ferrée du train touristique de Charlevoix. La municipalité y a installé une toilette sèche, ce qui est fort à propos. Il se pourrait, surtout les beaux jours d’été, qu’il n’y ait pas de place sur le stationnement. Vous devrez faire preuve d’ingéniosité pour vous négocier un petit emplacement en bordure de cette voie très étroite. Même si c’est un peu compliqué pour circuler, je n’ai jamais vu d’automobiliste incivique obstruant une entrée privée ou bloquant la route.
Ici, c’est le paradis d’avant Adam et Ève, encore que la légende d’Adam et Ève soit bien antérieure à l’iconographie catholique. Selon Michel Onfray, dans les trois religions monothéistes, on retrouve la même histoire du paradis perdu d’Adam et Ève issue du mythe grec de Pandore. À l’extrémité nord-est de la plage de Cap-aux-Oies, c’est l’éden retrouvé, pas de feuille de vigne. Toujours selon Michel Onfray, l’existence de la feuille de vigne serait climatiquement contestable pour laisser sa place à une feuille de figuier. Toujours est-il qu’à la plage de Cap-aux-Oies, feuilles de vigne ou de figuier, on s’en contrefiche.


Cap aux Oies
En réalité, la plage est séparée de manière un peu floue, sans poser de problème, en trois sections. La première section, près des escaliers, est hétéro textile. En s’éloignant vers la gauche, on atteint une section mixte hétéro nudiste et plus loin une partie nudiste peuplée essentiellement d’Adam. Et, les fruits défendus, si on les consomme, ce qui n’est pas obligatoire, ne seront pas en mesure de respecter le message biblique : « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre… »

Cap aux Oies 2
Outre que la plage en forme de grande anse adossée à la montagne est très belle et offre de nombreux endroits intimes et ombragés, c’est le sentiment de liberté qui s’installe assez rapidement. Pour avoir fréquenté les lieux à diverses reprises, je ne m’y suis jamais senti mal à l’aise. Aucun harcèlement. Y prennent le soleil, des jeunes aux corps sculpturaux et des personnes nettement plus âgées marquées par les ans, des grands, des petits, des gros et des maigres. J’ai même vu un adepte du naturisme, cet été, fin août 2024, marcher à l’aide d’une canne. J’ai l’impression que tout le monde s’y sent à l’aise et sans complexes. La plage est très propre. Je n’y ai jamais remarqué des papiers gras, de vieilles cannettes de boisson gazeuses ou autres. Encore plus au nord-est, il y a une autre petite anse de sable fin, plus intime, à laquelle on ne peut accéder qu’en marchant quelques centaines de mètres le long de la voie ferrée.
Je vous souhaite le paradis, non pas à la fin de vos jours, mais dès que vous passerez dans Charlevoix en période estivale.
Référence : Michel Onfray, Traité d’athéologie/Livre de poche/éditions Grasset, 2005.

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