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Archive du blog pour septembre 2021

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Le plus important metteur en scène du Québec avec à son actif plus de 140 directions sur les planches, André Brassard  a grandi à Rosemont où il habite toujours. Sa connaissance de l’univers du Vieux-Rosemont qui ressemble passablement au Plateau-Mont-Royal voisin n’est certes pas étrangère à la rencontre qui allait faire de lui le metteur en scène de toutes les pièces de Tremblay pendant presque vingt-cinq ans. C’est sa parenté profonde avec le monde de Michel Tremblay qui a fait d’André Brassard l’un des metteurs en scène les plus estimés et respectés du Québec.

La première bombe du tandem Tremblay-Brassard éclate au Théâtre du Rideau Vert en 1968 avec Les Belles-Sœurs. Pour la première fois, le ‘joual’ québécois monte sur les planches pour exprimer un drame universel. Ce coup d’envoi est véritablement un coup de maître: la dramaturgie québécoise, après Gélinas et Dubé, vient de prendre un envol qui révolutionnera toute la société.

Deux ans plus tard, il inaugure la scène du Centre national des Arts d’Ottawa avec son ami Tremblay dans une adaptation de Lysistrata d’Aristophane. Aux débuts des années 1970, il réalise les films Françoise Durocher, waitress et Il était une fois dans l’Est en collaboration avec Michel Tremblay. Il a reçu pour cette œuvre immense de 1985 à 2007 plusieurs prix du milieu du théâtre. En 2004, la soirée des Masques lui décernait le Prix Hommage pour l’ensemble de son œuvre. On lui doit aussi la première mise en scène des Feluettes de Michel-Marc Bouchard en 1986 pour laquelle il recevra en 1989 le Prix Gascon-Roux.

André Brassard devient ainsi directeur artistique du Théâtre français du Centre national des Arts d’Ottawa de 1983 à 1989. Puis, de 1991 et 2000, il assure également la direction artistique de la section française de l’École nationale de théâtre du Canada établie à Montréal.

Ralenti considérablement par un accident vasculaire cérébral en 1999, Brassard s’est livré sans faux-fuyant dans sa biographie parue en 2010. Il y a affirmé notamment avoir toujours été ouvertement homosexuel, mais ne s’être jamais associé au Village. Son homosexualité, estime-t-il, devait l’ouvrir vers l’universel plutôt qu’entrainer un repli sur soi. La Grande Bibliothèque du Québec lui a consacré l’exposition Échos en 2015. Il célèbrait en 2021 ses 75 ans.

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l'homophobie est arrivée au Québec et dans la majeure partie de l’Amérique du Nord dès le moment où les premiers colonisateurs européens ont mis les pieds sur le continent à partir du 15e siècle. Convaincus par le christianisme que la sexualité ne devait être qu’un rapport reproductif entre un homme et une femme, et réprimant eux-mêmes les pratiques homosexuelles parmi les leurs, ils ont naturellement cherché à réprimer les moeurs sexuelles des Premières Nations, beaucoup plus ouvertes.

Pour la majorité des peuples d’Amérique du Nord, la sexualité était considérée comme ayant été donnée par les dieux pour en user en toute liberté. Ainsi, il n’y avait pas de tabou à parler de sexualité devant les enfants et on les laissait faire leurs expériences sexuelles sans intervenir, pourvu que chaque partenaire soit consentant. La sexualité n’était d’ailleurs pas confinée au lien du mariage chez l’adulte. Ainsi, un homme pouvait avoir plusieurs femmes ou se marier avec des hommes ayant pris le rôle des femmes, ce que les explorateurs français ont appelé «les berdaches».

Berdache tisserand
Phénomène particulier, le berdache est un homme qui déci-dait de son plein gré d’adopter le rôle de femme. Le phénomène inverse existait aussi, mais n’est pas englobé sous le terme de berdache et est malheureusement moins bien documenté. Cependant, qu’ils soient hommes ou femmes, ils étaient valorisés parce que l’on considérait qu’ils possédaient à la fois les esprits féminin et masculin, ce qui les rendait plus puissants spirituellement. On parle aujourd’hui chez nos Premières Nations des êtres bispirituels en se référant à cette tradition. Aussi, on encourageait souvent le berdache à ne pas se marier et à se consacrer au chamanisme. On le célébrait dans une cérémonie annuelle où tous ses partenaires sexuels dansaient pour lui.
L’adoption du rôle de l’autre sexe s’accompagnait, chez la majorité des peuples, de l’adoption de l’habillement à l’âge de la puberté. Il n’y avait donc pas de stigmatisation à l’encontre du travestisme, vu comme un choix personnel tout à fait acceptable. Le seul critère restrictif dans ces sociétés était qu’on devait choisir l’un ou l’autre des rôles masculin ou féminin et s’y conformer. Le sexe que l’on avait à la naissance ne déterminait donc pas nécessairement notre rôle futur.

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