Denis Loiselle : la peinture pour « guérir » de tout
À Percé, il est un homme qui, après une brillante et intéressante carrière de 30 ans comme médecin, a eu une révélation artistique pour la peinture. Le mois de janvier 2012 fut celui où tout a chaviré en quelque sorte. Des toiles, de la peinture, des essais, le cœur y est, c’est certain.
Quelques cours auprès de l’artiste Louise-Hélène Ayotte lui permettent de se convaincre qu’il veut s’adonner à cet art. Il n’en fallut pas plus pour que le déclic se fasse et qu’il décide d’en faire son projet de retraite.
“Je suis venu à la peinture un peu par accident. Une mystérieuse attirance, instinctive, contre laquelle je n’aurais pas su résister. Je ressens la pulsion de créer. J’y ai simplement laissé libre cours. Depuis, je suis en permanente exploration tant au niveau figuratif (paysages, portraits) que de l’abstrait,” explique Denis Loiselle.
Sa magnifique vieille demeure de 175 ans un peu en retrait à l’ouest de la zone touristique intense de Percé, à laquelle il a ajouté une annexe plus moderne où vit désormais sa mère, est devenue une galerie d’art qui s’étend dans toutes les pièces. Au sous-sol, un vaste espace agit comme atelier. Tout autour, des arbres, des arbustes, des aménagements et des plates-bandes vertes et fleuries donnent déjà le ton à ce qui nous attend chez lui.
Il nous accueille comme si on était de vieux copains, sans prétention. On s’assoit à la noble table de la salle à manger pour discuter, mais quelques instants plus tard il nous invite à le suivre pour découvrir ses œuvres réparties dans toutes les pièces, littéralement.
Ça sent la passion ! Et ça l’est, inévitablement. Denis Loiselle a quitté sa vie professionnelle de médecin en 2013, pour s ‘adonner à temps plein à sa nouvelle passion. En 2014, il rejoint le Circuit des arts de la Gaspésie et ouvre son atelier au public.
Sur sa page web, il exprime bien ce qui l’habite comme peintre aujourd’hui : « Né à Pabos, ayant vécu la très majeure partie de ma vie en Gaspésie, ce pays et les gens qui l’habitent ont façonné ce que je suis. Je me sens partie prenante de mon milieu et c’est à travers ce prisme que je perçois ma condition d’humain ayant conscience de sa finitude. Je suis sensible à l’intensité dramatique de mon environnement naturel et à la force de caractère, à l’esprit indépendant et créatif des personnes qui m’entourent. Ça me nourrit et m’élève ; j’ai l’impression d’appartenir à un univers qui dépasse les limites de mon territoire. J’ai les pieds bien enracinés dans le sol ; j’appréhende le monde et ma vie par ce lien d’appartenance très fort à cette Gaspésie qui m’a vu naître. Le calme du milieu dans lequel je vis, l’aspect méditatif du travail de création auquel je m’adonne, me font me sentir en phase avec l’univers, avec tout ce qui vit, pense et respire. La notion du temps m’échappe et j’aime à penser que mon œuvre est intemporelle tout en reflétant à la fois cet attachement aux lieux qui m’habitent et que j’habite, à un temps donné ».
En peignant mes personnages, il a le sentiment de les saisir, de les traduire dans ce qu’ils sont, vulnérables, émotifs et forts à la fois. Il leur donne la parole, sans interpréter. Il navigue dans l’univers du ressenti, des perceptions. La communication s’établit sans l’apport du langage.
En plus d’exposer ses œuvres à sa galerie, il participe à l’occasion à des expositions comme invité en plus de prendre part à des ateliers de créations de week end quelques fois par année avec des collègues artistes.
Finalement, lorsqu’on lui demande ce qui le motive à tenir galerie dans son intimité, il répond tout de suite que c’est par un besoin viral d’échanger et de partager avec les gens. Sentir l’appréciation aussi bien sûr, mais surtout et avant tout, lui faire sentir sa liberté de créateur avec un besoin criant de sortir de plus en plus de sa zone confort.
Lors d’un séjour en Gaspésie, voici un passage obligé pour tout amateur d’art et de peinture.
Galerie Loiselle
denisloiselle.com
600, route 132
Percé (Qc) G0C 2L0
418 361-2016