Manger et boire

Par Gaëtan Vaudry

À l’annonce de ma visite au Saguenay-Lac-Saint-Jean, les plus érudits m’ont rapidement dressé une liste des meilleures tables à ne pas manquer dans la région. Parmi celles-ci figurait la table du restaurant O'Batillage, qui propose une fine cuisine du terroir à même l'Auberge des Battures de ville de La Baie. Le chef Étienne Trottier s’assure d’un approvisionnement local qui nous fait découvrir le meilleur de la forêt boréale et des producteurs régionaux. Même si nous étions dans la basse saison du mois de novembre, l’équipe du O'Batillage nous a drôlement bien accueillis. Pour ma part, j’ai eu droit à un repas trois services, comprenant le saumon fumé de la Boucanerie d’Henri en entrée. Outre ce saumon de la meilleure boucanerie au Québec, à mon humble avis, le plat comprenait un coulis de Frambleu (du Domaine Le Cageot), concombres, huile de lin (de la Ferme Tournevent), câpres, framboises et riz sauvage soufflé. Une entrée incontournable !

Pour le plat principal, j’ai opté pour les pâtes aux fruits de mer qui proposaient des tagliolinis frais (La Prod LP) sauce Mornay, crevettes de Matane, moules de l'Île-du-Prince-Édouard, pétoncles des Iles-de-la-Madeleine, poisson blanc et laitue de mer. Une généreuse portion pouvant rassasier les bonnes fourchettes. On garde bien évidemment une place pour le dessert, me laissant tenter par une excellente crème brûlée. Je ne pouvais mieux choisir !

Faire l'expérience du restaurant de l'Auberge des Battures en est certes une fort positive pour les papilles, mais elle l'est tout autant pour les yeux. Tout au long de mon copieux repas, l'établissement dirigé par Monsieur Éric Civel m'offre une vue imprenable sur le Fjord du Saguenay. De quoi réjouir tous vos sens.

Restaurant O'Batillage / Auberge des Battures
6295, boulevard de la grande Baie Sud Saguenay, arrondissement La Baie
418 544-8234
https://obatillage.com

C’est le « bout du lac » pour certains. C’est aussi là où il prend sa source avec les rivières Mistassini et Péribonka qui y déversent leurs flots. Le territoire de la municipalité de Dolbeau-Mistassini, au Lac-Saint-Jean, recèle plusieurs attraits pour les amateurs de plein air toutes saisons, de sports nautiques, de découvertes historiques, mais aussi de bleuets, de chocolat et de divers plaisirs gastronomiques.


La Maison Gourmande fait partie des incontournables, autant pour les « locaux » que pour les touristes. En plus de fabriquer une grande variété de pains préparés chaque jour, elle dispose d’une boutique de produits régionaux en plus d’offrir de délicieuses pâtisseries du jour et des plats pour apporter ou à déguster sur place.

 Maison Gourmande
La boulangerie acquise en copropriété par le couple Jean-François Lambert et Francis Bouchard (photo ci-haut) en 2007, et rebaptisée Maison Gourmande depuis, a poursuivi la tradition : celle d’offrir des produits frais, faits maison, tous les jours. On s’efforce aussi de diversifier l’offre en tenant compte des tendances et de la demande de la clientèle. La Maison Gourmande est également présente à Alma depuis 2010 avec une formule comparable.


Comme pour la plupart des commerces, les propriétaires ont dû s’adapter ces trois dernières années aux nouvelles réalités découlant de la pandémie de COVID. « Au début, ce fut un peu le choc pour tout le monde. Le Québec s’est mis sur pause et on a dû fermer notre commerce pendant trois semaines. C’était difficile de savoir où on s’en allait », avoue Jean-François Lambert.

Maison Gourmande Maison Gourmande
Le duo s’est rapidement retroussé les manches et procédé à quelques changements dans ses façons de faire pour continuer à satisfaire la clientèle. C’est là que la formule « pour emporter », autant pour les produits frais que pour les repas cuisinés, s’est rapidement imposée.
La formule a tellement bien fonctionné qu’elle demeure en vigueur. On trouve à Dolbeau-Mistassini un coin restaurant où la clientèle peut prendre le petit déjeuner (formule sandwicherie) dès 7 heures, et le diner en plus de ses achats au comptoir. La Maison Gourmande compte une cinquantaine de places dans sa section restaurant, réparties dans deux sections. On propose à bon prix un menu du jour qui varie du lundi au vendredi, offrant potages, salades (et salade repas), plat chaud et sandwicherie variée.

 Maison Gourmande Maison Gourmande
« Ce qui fait notre réussite, c’est la fraîcheur de nos produits. Et pour y arriver jour après jour, il faut se lever tôt. La cuisson se fait de nuit et à l’ouverture des portes aux clients, la fraîcheur est toujours au rendez-vous » explique Jean-François. On retrouve également des produits de la Maison Gourmande dans les épiceries du coin.


Avec le temps et en raison de l’évolution du marché, l’endroit est devenu une boulangerie-sandwicherie-pâtisserie. Pour les deux associés, cela répond à une plus large clientèle et à une demande toujours croissante.

Maison Gourmande
Pour les deux succursales, c’est environ une quinzaine de personnes qui y ont un emploi, incluant les temps partiels. « On est chanceux jusqu’à maintenant, notre équipe d’employés est stable et autonome. C’est une belle équipe expérimentée et nos gens rentrent au travail avec le sourire. Toutefois, les besoins urgents pour un remplacement ou combler un poste plus spécialisé posent plus de problèmes, admet Jean-François Lambert.


Emporter la qualité chez soi
Les amateurs de sandwiches seront comblés par les nombreuses variétés de pains et de garnitures que propose La Maison Gourmande. Les produits sont toujours frais et le menu varie selon les inspirations du moment. Croissant jambon brie, roulé thon luzerne, croque-monsieur généreux. Les salades sont fraîches et colorées et les potages ont même le pouvoir de faire oublier aux enfants la quantité de légumes qu’on leur refile en catimini ! Pour les gens pressés, les pâtés au saumon, au poulet ou à la viande savent faire économiser beaucoup de temps, sans compromis sur la qualité des repas.

Maison Gourmande 
Amoureux d’espresso, de café au lait, d’allongé ou simplement de bon café, La Maison Gourmande est l’endroit par excellence à Dolbeau-Mistassini. Pour ceux et celles qui n’ont pas la chance de faire le détour chaque jour pour se procurer un bon café fraîchement coulé, il est possible d’acheter leur café moulu ou en grains directement à la boutique afin de recréer la recette chez soi. Il y a un moulin sur place, permettant de moudre les grains à sa convenance.

La Maison Gourmande
lamaisongourmandedolbeau.business.site
1708, boul. Wallberg
Dolbeau-Mistassini, QC, G8L 1H6
(418) 276-2039

Succursale d’Alma :
240, rue Collard
Alma, QC, G8B 1M6
(418) 662-3279

Les frères James et Charles Atkins, originaires de la région de l’Estrie, se sont établis en Haute-Gaspésie en 1988 et ont créé leur entreprise en 1993. « Le plaisir a été notre point de départ et est resté notre destination. Bourlingueurs sous de très beaux cieux, nous sommes arrivés en Haute-Gaspésie, réunissant en un seul paysage nos souvenirs de mer et de montagnes. Notre entreprise émane d'une profonde tradition familiale pour la gastronomie, doublée d'une grande curiosité pour la culture culinaire et pour tout ce qui a trait aux plaisirs de la table », expliquent-ils.

Atkins&Frères Les frères James et Charles Atkins, fondateurs

Après presque deux décennies d’accomplissements dans leur beau, mais lointain village de Mont-Louis, ils se sont sentis emporter par un vent de hardiesse, venu avec l’air du temps. Maintenant qu’ils ont passé le flambeau à la relève, c’est le chef Guillaume Thibault qui est devenu le nouveau propriétaire unique de la compagnie. D’origine française, M. Thibault fut d’abord accueilli comme stagiaire au sein de l’entreprise lors de ses études en génie bioalimentaire en Bretagne en 2008. Suite de l’obtention de son MBA, il a été invité à rejoindre l’équipe de manière permanente. Il a occupé le poste de directeur général pendant plus de trois ans avant d’acquérir l’entreprise en 2016. Il a acquis entre temps sa citoyenneté canadienne.

Atkins&Frères Guillaume Thibault, président
Pour lui, comme pour les frères fondateurs, « échanger, communiquer avec nos adeptes comme nous aimons le faire à partir du comptoir de Mont-Louis, et offrir les produits directement à partir de notre atelier est un vieux rêve qui continue de motiver l’équipe qui s’affaire toute l’année à réaliser des produits d’exception ».

 
Les artisans de Mont-Louis poussent donc encore plus loin la mission de concourir au plaisir convivial de la bonne table en la partageant directement avec leurs fidèles clients et divers connaisseurs, d’hier et d’aujourd’hui, et ceux qui les découvrent et les adoptent chaque année. « Désormais, on peut servir la clientèle directement de chez nous à chez vous, ou par un petit détour chez nos partenaires privilégiés qui partagent nos valeurs d’intimités chaleureuses avec les fervents », assure la gérante au siège social, Isabelle Lafrenière.

Atkins&Frères
L’un des grands secrets du succès et de la qualité des produits offerts : la fumaison. C’est à la fois un art et une technique, comme dans divers autres métiers connexes. Ainsi, avec les mêmes principes de base et une technologie relativement similaire, chaque artisan, chaque entreprise apporte une touche particulière qui les font se caractériser aussi clairement que des scotchs, des charcuteries, des vins, des fromages de diverses maisons.

Atkins&Frères Atkins&Frères
Chez Atkins & frères, on se distingue par le maintien de certains paramètres de travail qui se reflètent dans la promesse de créer et d’offrir des poissons et fruits de mer fumés du même niveau que ce qu’on souhaiterait offrir à notre propre table pour la famille et les amis. Ainsi, maintenant et pour toujours, on s’évertue à faire exactement selon les critères d’intention et de désir à l’origine de l’entreprise, en misant sur une approche franchement culinaire.

 
« Notre savoir-faire se veut au service des plaisirs conviviaux de la bonne table. Le goût de plaire, de séduire, d’épater ; un appel sans prétention, mais non équivoque à la volupté, au bon temps, et au régal rabelaisien. Voilà ce qui nous anime », rappelle Guillaume Thibault.
Atkins & Frères a reçu le Mérite national des pêches et de l’aquaculture, de même que Le Mérite national de la restauration et de l’alimentation et le prix Le Renaud-Cyr reconnaissant les professionnels et professionnelles de la table pour leur contribution remarquable à la culture gastronomique du Québec.

Atkins&Frères Atkins&Frères
Et puis, nul besoin de se rendre à Mont-Louis pour se délecter des produits désirés. On peut aussi les trouver aux boutiques Délices de la mer à Montréal (rue Mont-Royal et Marché Jean-Talon) et à Québec (Grand Marché), de même qu’à Boucherville. On prend également part à l’occasion à des événements ponctuels régionaux pour présenter les produits et attirer de nouveaux adeptes. Le site web présente de belle façon les produits offerts de même qu’une série de recettes qui font saliver juste à les consulter. Puisque Atkins & Frères ne propose que des produits frais ou surgelés, l’achat en ligne n’est pas possible pour le moment.

Atkins&Frères Atkins&Frères
La direction de l’entreprise tient à souligner la qualité de l’intervention du bureau régional d’Investissement Québec pour avoir rendu la réalisation de ce projet de relève possible, permettant ainsi à un jeune entrepreneur de démontrer son talent et de consolider une vingtaine d’emplois permanents de qualité dans la communauté de Mont-Louis, en Haute-Gaspésie.

Atkins&FrèresAtkins&Frères

Fait à signaler, les produits de la mer utilisés pour réaliser les mets offerts proviennent essentiellement de la région, ou à tout le moins du Québec et du Canada. Par exemple, Le saumon utilisé provient du Nouveau-Brunswick. « Nous apprécions la proximité, la fraicheur et la possibilité d’offrir un produit 100 % canadien », assure Guillaume Thibault.

Atkins & frères
atkinsetfreres.com
1, rue Chanoine-Richard
Mont-Louis (Québec) G0E 1T0
418 797-5059

À Percé, la plupart des gens connaissent l’histoire de Thérèse, la grand-mère de Billy Bastien et de Shaddy Beaudin, deux des quatre co-propriétaires du resto-bar La Buvette depuis 2020, en plein cœur du village. Situé en retrait de la rue, son grand parterre fleuri où pointe une chaleureuse terrasse invite à y aller consulter le menu et découvrir le décor.
Thérèse Beaudin, native de Newport, décédée en 2017, était une bâtisseuse reconnue entre autres pour son hospitalité et sa générosité. Il allait de soi pour les quatre entrepreneurs en herbe de nommer leur établissement en son honneur.
Au menu, des plats originaux, « une cuisine locale qui bouge au gré des saisons, où les cocktails sont soigneusement conçus et où les vins sont choisis avec amour », peut-on lire sur la page Facebook. Billy parle d’un endroit où on peut déguster des produits locaux qui viennent de la mer et de la montagne. Il précise aussi que la Buvette Thérèse ne s’offre pas comme un restaurant ou un bar, mais un entre-deux où le client pourra bruncher, prendre l’apéro et souper.

Buvette Thérèse
À l’endroit où se trouve La Buvette, il y avait déjà un restaurant depuis 2000, le Café Champêtre. Billy y a travaillé pendant 10 ans, tout en poursuivant des études de gestion en hôtellerie et restauration, jusqu’à ce que les propriétaires d’alors laissent entendre leur projet de vendre, au début de la pandémie de COVID. Billy a réuni trois de ses amis, dont sa cousine, ayant tous une certaine expérience de la restauration. Ensemble ils ont élaboré le projet de Buvette.

Buvette Thérèse associés
Il fallait du cran et une détermination sans borne pour se lancer dans une telle entreprise en pleine pandémie. Quatre jeunes sans revenus permanents, sans historique d’affaires, affronter le financement d’un restaurant saisonnier ouvert trois mois par année à Percé a été un beau défi, explique Billy. « Il fallait oublier les banques et institutions financières. On a donc trouvé des gens qui ont cru en nous et on leur doit une fière chandelle ».
Depuis deux ans, on a reconfiguré et redécoré le local. On a créé un coin bar et on a équipé la cuisine en y ajoutant quelques éléments. Ce sont près d’une trentaine de personnes qui y trouvent un emploi de mai à septembre.
Ah oui, le site web mentionne qu’il vaut mieux réserver pour s’assurer d’y avoir une table certains soirs et lors des brunchs.

La Buvette Thérèse
buvettetherese.com
162, QC-132
Percé, QC G0C 2L0
418.689.9609

Les moments difficiles offrent souvent l’occasion de se remettre en question et de se réorienter. C’est ce qui est arrivé à Joseph St-Denis-Boulanger, un Caplinois et sa conjointe, Laurie-Anne Cloutier, une Montréalaise qui sont allés se réfugier en Gaspésie pour panser leurs blessures à la suite de la perte douloureuse de leur fille à la naissance en 2018. Construire et ouvrir au public une distillerie entre la 132 et la mer, à Caplan : voilà l’ambitieux projet qu’ont entrepris de réaliser ce couple de nouveaux entrepreneurs. Whisky et gin sont ainsi confectionnés à la Distillerie des Marigots, qui a démarré sa production en 2020.
Ce Gaspésien d’origine et sa conjointe, Montréalaise tombée amoureuse de ce coin de pays, ont tous deux réalisé que c’était le moment ou jamais de vivre leur rêve : celui de s’installer à Caplan, d’une part, mais aussi de lancer leur entreprise de distillerie artisanale mettant en valeur les saveurs du terroir.
Marigots
Le nom choisi pour leur projet invite d’ailleurs les résidents et touristes à profiter de la vie. L’expression « courir ou aller au marigot » fait référence aux pêcheurs qui font « la pêche buissonnière » et se réfugient dans une anse, à l’abri des regards, pour se la couler douce.
Joseph a par ailleurs peaufiné ses connaissances grâce à une formation dispensée à Seattle par la distillerie Copperworks pour lui permettre de mettre au point un produit aimé du grand public qui sera également reconnu par les connaisseurs. C’est ainsi qu’est né le Récif, un gin de bord de mer. Un whisky créé à partir d’orge maltée est actuellement en voie de mûrissement pour être prêt à la vente en 2025.
Distillerie des Marigots
Un alambic charentais est devenu la pièce maîtresse de la confection de ces nouveaux spiritueux gaspésiens. « Mon but, c’était de focuser sur l’arôme, sur la complexité du goût, tant pour mon gin que pour mon whisky. Je voulais que ce soit riche, long en bouche et très caractéristique, donc je suis allé chercher l’équipement parfait pour ça », explique M. St-Denis Boulanger.
Le couple avait dès le départ une idée du bâtiment qu’il désirait pour abriter leur distillerie. La beauté et la noblesse du bois étaient au cœur de cette vision. « Ma conjointe et moi on tripe sur l’architecture et on savait déjà qu’on aimait ce genre de bâtiment au design épuré et aux lignes géométriques rendu chaleureux par l’utilisation du bois », explique Joseph. De l’aveu même du propriétaire, l’option en bois a été la seule envisagée.
Distillerie des Marigots
La façade abondamment vitrée, véritable signature du bâtiment, est d’ailleurs au cœur du logo de l’entreprise, devenant du même coup l’emblème de la marque. « L’idée, c’est que peu importe où on se trouve dans la distillerie, on puisse voir d’un côté la Baie-des-Chaleurs et de l’autre l’alambic », précise le propriétaire, qui n’est pas peu fier de son bâtiment niché sur une falaise avec vue sur la mer.

Le maître distillateur de la Distillerie des Marigots trouve son inspiration pour la conception de ses spiritueux dans le décor gaspésien et prend soin de faire ressortir la qualité exceptionnelle des ingrédients qui s’y trouvent. Sa démarche consiste à mettre à l’avant-plan les arômes et les parfums que lui offrent son environnement et le savoir-faire agricole gaspésien. Enfin, à travers la production des deux produits vedettes – le gin Récif et le whisky –, on prend plaisir à élaborer de petits lots expérimentaux comme des eaux-de-vie, des liqueurs aux herbes ou des gins éphémères.


Distillerie des Marigots
300, Boul. Perron Est
Caplan, QC
distilleriedesmarigots.com
(418) 388-2008

À chaque fois qu’on trouve les termes « épicerie fine » associé à un établissement, on a souvent l’impression qu’on va se retrouver face à des produits importés, peu connus, rares, à prix élevés, ou encore des produits du terroir « douteux ». Au Marché des saveurs gaspésiennes, au cœur du secteur des restaurants, bars, boutiques, hôtels et autres commerces de la rue de la Reine à Gaspé, on s’efforce depuis 20 ans à démontrer qu’on a tout intérêt à s’intéresser à cette variété de produits fins, pour sortir de l’ordinaire dans ses repas et ses recettes culinaires, notamment.

Or, depuis 2022, l’établissement a changé de propriétaire. C’est le couple Claudia Romero et Ricardo Granja, arrivés au Québec et à Gaspé il y a 11 ans, à l’âge de 26 ans, en provenance de l’Amérique du Sud, qui est maintenant aux commandes de cette épicerie fine des plus populaires. Les deux proviennent d’une famille d’entrepreneurs, et depuis leur arrivée à Gaspé, Claudia a complété une formation en relève entrepreneuriale, en plus de travailler dans des emplois liés au service à la clientèle et au tourisme. Elle a même enseigné le français à des travailleurs étrangers basés à Gaspé.

 Marché Saveurs
Claudia explique qu’elle vit un rêve éveillé. Après avoir côtoyé durant de nombreuses années le propriétaire du mythique Marché des Saveurs Gaspésiennes, elle l’a acheté pour s’enraciner ici. Elle le considérait comme son mentor. Elle avait un œil sur ce commerce qu’elle fréquentait déjà depuis longtemps. Quand il lui a fait part de son intention de vendre, elle a sauté sur l’occasion et ils se sont rapidement entendus sur les termes du transfert de propriété.


« On voulait bâtir une entreprise. On voulait avoir un projet en aquaculture, notre spécialité, mais on trouvait cela difficile. Ça s’élevait à plus de quatre millions de dollars », explique Claudia. « On a contacté notre créancier, et on a pris la relève de l’entreprise que j’adorais depuis que l’on habitait le coin », ajoute la femme comblée qui habite la péninsule avec ses enfants, Marycielo et Ricardo.

 
Ricardo a choisi d’accompagner sa conjointe dans cette nouvelle aventure. Il s’occupe entre autres de la cuisine, des achats, alors que Claudia est responsable de l’administration et des ressources humaines. Ils emploient 14 personnes, dont plusieurs étaient là depuis quelques années.

Marché Saveurs
Bien que le rachat eut lieu en pleine pandémie, Claudia est heureuse de leur choix. « On a beaucoup appris et moi, j’adore cela apprendre ! Ça a été difficile, car on devait gérer les pénuries de produits et de main-d’œuvre et les changements fréquents de prix et de règles sanitaires étaient quelque peu étourdissants. Mais, il ne faut pas paniquer et on doit prendre les choses une à la fois. Je suis contente de ce que nous avons réalisé. Nous avons même réussi à inclure nos valeurs et notre couleur à cet établissement déjà bien établi. »

« La pénurie de main-d’œuvre est un défi important et on a décidé d’y remédier en accueillant du personnel provenant de l’étranger. On va accompagner ces personnes et s’assurer qu’elles sont bien dans leur nouveau chez-soi.

Marché Saveurs Marché Saveurs

Le Marché des Saveurs Gaspésienes est l’un des rares endroits à Gaspé où on retrouve du pain de boulangerie et des desserts de pâtisserie. On y retrouve aussi une grande variété de fromages fins, ainsi que des bières de microbrasserie gaspésiennes. Des produits locaux y sont disponibles : saumon fumé, savons, viande, café, etc. Finalement, il y a aussi des produits importés européens. Plusieurs plats sont cuisinés sur place pour emporter.


Comme si la gestion de ce commerce n’était pas suffisante, Claudia a obtenu une concession de cantine, les Délices Forillon, au Centre récréatif – secteur sud du Parc national de Forillon. Les gestionnaires du parc cherchaient un concessionnaire pour un contrat de deux ans. Elle a présenté un dossier et a obtenu le mandat. Les visiteurs du parc peuvent y déguster certains des plats cuisinés à Gaspé, des fromages et charcuteries, des pâtisseries et bien plus. On y a affecté une employée pour s’occuper de cette cantine.


Quand on lui demande si elle a un conseil à donner aux personnes qui veulent lancer ou reprendre une entreprise, elle répond qu’il ne faut pas lâcher. « C’est merveilleux de pouvoir l’accomplir. Il faut s’encourager en famille », souffle-t-elle.

Le Marché des saveurs gaspésiennes
marche-de-saveurs-gaspesiennes.business.site
119, rue de la Reine
Gaspé, QC G4X 1T5
418 368-7705

Qu’on aime les fraises un peu, beaucoup, passionnément… ou pas du tout, on ne reste certainement pas indifférent quand on entre à la boutique de la Ferme Bourdages à Saint-Siméon-de-Bonaventure.

Ferme Bourdages
Dès l’arrivée, on sent que quelque chose de marquant nous attend. Et on en a vite la confirmation lorsqu’on aperçoit cette variété de produits étalés dans ce vaste lieu dont la grande majorité ont un point en commun : les fraises. Il s’agit du plus grand producteur en Gaspésie.
On peut donc y trouver, en plus des fraises elles-mêmes dans leur plus simple état, divers produits cultivés dans les jardins ou provenant de producteurs locaux, dont divers légumes de saison, des confitures, des tartes et pâtés de toutes sortes ainsi que des pains et pâtisseries. Et que dire des vins de fraises, tous nommés en l’honneur des ancêtres Bourdages. Un comptoir de dégustation permet de les découvrir. On peut aussi y manger : plusieurs produits sont proposés.

Ferme Bourdages
Le directeur général de l’entreprise et copropriétaire avec son frère Jean-François, Pierre Bourdages, explique que cet étalage de produits et de saveurs est le résultat de 200 ans de culture sur la ferme familiale. Ils sont de la 6e génération de Bourdages sur cette terre qui poursuit sa tradition d’abondance et de qualité, explique Pierre.
La boutique de la Ferme Bourdages, c’est plus qu’un lieu de vente : c’est une expérience sensorielle et culturelle. Et si les produits ne peuvent pas afficher l’appellation BIO, Pierre Bourdages assure que les méthodes de culture et de transformation s’en approchent avec l’utilisation d’insectes prédateurs et d’autres procédéd qui en assurent la qualité ultimale.
Si au début la ferme était destinée à assurer la subsistance familiale, elle est passée à une ferme de production maraichère dans les années 1990 après que Pierre ait diplômé en technologie agricole et ait racheté la ferme avec ses parents. C’est là que la production de la fraise a pris son essor. Et inutile de dire qu’il s’agit du résultat d’un intense démarche alors que la fraise profite désormais d’un savoir-faire qui en fait une des meilleures pour son goût sur le marché, affirme son copropriétaire qui en parle avec passion.
La production vinicole quant à elle a débuté en 2000 alors que Jean-François s’est joint à l’équipe et a suivi une formation pour le secteur vinicole. Aujourd’hui, la Ferme Bourdages produit annuellement 45 000 bouteilles de vins de fraises et de rhubarbe. En plus de la boutique de Saint-Siméon (60 % des ventes), ils sont distribués dans 100 place d’affaires au Québec, dont des succursales de la SAQ.
La Ferme Bourdages emploie une centaine de personnes, dont près de 30 travailleurs Mexicains qui reviennent chaque année prêter main-forte aux travaux aux champs et ailleurs.

Fondé avec le concept simple d'amener un restaurant de style bistro Italien à Campbellton, Pronto offre des plats tels que de délicieuses entrées, salades et pâtes, sans oublier une carte de boissons plutôt bien garnie. On y sert également les pâtes fraîches réputées de l’Atelier Gourmand.

 Pronto Facade Pronto Facade
Le proprio, Keegan Rose, a ouvert son restaurant en juillet 2022 et celui-ci est déjà reconnu parmi les mieux cotés de la ville par les critiques et les clients. Il a travaillé en restauration depuis qu’il a atteint l’âge adulte. Ayant eu l’opportunité d’ouvrir son propre restaurant, il a sauté sur l’occasion.

Pronto  Le proprio, Keegan Rose


En fait, il occupe le local que le restaurant où il travaillait auparavant a laissé libre en déménageant ailleurs. Un endroit bien situé et très fréquenté au cœur de la ville, entouré de nombreux commerces de proximité et tout près du pont Interprovincial qui mène au Québec.


Son projet de départ : offrir uniquement de la nourriture italienne à prix abordable et raisonnable. Il croit bien sûr qu’il est possible d’en avoir ailleurs en ville. Mais il précise que chez lui, elle est authentique et différente des autres. « Ça manquait à Campbellton ce genre d’endroit », assure-t-il. Il forme lui-même les cuisiniers qui préparent les mets qui sont à la base de son inspiration. Mis à part le menu Italien, on y trouve une intéressante carte des vins avec produits locaux et réputés, ainsi que des bières.

Le Pronto
Pronto peut accueillir près de 40 personnes à l’intérieur. Une terrasse extérieure en belle saison permet d’y ajouter une quinzaine d’autres. Près de 10 personnes y trouvent de l’emploi.


Alors qu’il est encore dans la trentaine, il n’aurait jamais pensé pouvoir posséder son propre restaurant avant la cinquantaine. De retour à Campbellton il y a quelques années, après avoir travaillé un certain temps à Calgary, pour une chaîne de restaurants à Rothesay, et avoir obtenu son certificat de chef « red seal » à Moncton, Keegan se sentait maintenant prêt à faire le grand saut.

Pronto Facade 
Pronto est ouvert du mardi au samedi, pour le midi et le soir. Fait à signaler, le patron et le personnel peuvent faire le service en français et en anglais. Traiter la clientèle aux petits soins, fait partie de son concept. Et il semble que ça fonctionne. Il est conseillé de réserver pour y avoir une table la fin de semaine.

Pronto – Bistro Italien
prontocampbellton.com
99, Roseberry St
Campbellton (NB) E3N 2G6
506.753.5000

David Soucy est ingénieur forestier. Yan Lévesque, ingénieur en électromécanique. Un certain « soir de scotch », pour faire une image, en 2016, à partir d'une passion commune pour les spiritueux, un rêve de créativité et la volonté de participer au développement de leur région s’est imaginé.
Pendant plus de deux ans, ils ont développé le concept de leur entreprise de distillerie en prenant la peine de faire des choix éclairés et logiques. Ainsi. Comme l’eau est la base principale de la production, ils ont décidé que celle de la rivière Mitis allait être la meilleure pour répondre aux critères pour la fermentation et obtenir un produit à la hauteur des standards de l'industrie des spiritueux fins. Le choix de l’emplacement de la distillerie a suivi cette décision, soit à proximité de la rivière, à Mont-Joli.

Distillerie Mitis
Le processus de création de produits selon leurs valeurs et leurs normes de qualité nécessite des partenariats avec des entreprises et des organismes locaux spécialisés dans leur domaine. Par exemple, le Jardin de Mitis pour le pin montagnard, Ma cabane en Gaspésie pour la sève d’érable concentrée, et d’autres aussi.
Distillerie Mitis
Les équipements spécialisés qui constituent l’alambic ont été conçus et fabriqués selon le concept de Yan, le mécano de l’équipe. Ils représentent une part majeure du résultat obtenu une fois les assemblages des divers ingrédients effectués. Le vieillissement en tonneau de chêne est également un élément important pour la qualité du rhum. La macération avec du bois québécois sélectionné et torréfié tel l’érable à sucre, le bouleau jaune et le pommier, avec lequel on jumele le chêne blanc français et américain, permet de produire un spiritueux équilibré, vif et boisé, le Mitis.
En juin 2022, on a lancé la vodka Frimas, aromatisée avec des fruits de l’argousier du Québec ! Légèrement fruitée et acidulée, souple et douce : elle se déguste pure, sur glace ou en cocktail.
La boutique à la distillerie de Mont-Joli propose aussi quelques produits dérivés pour les amateurs. Une belle visite à faire si vous passez dans le coin.

Distillerie MitisDistillerie Mitis
distilleriemitis.com
1034, avenue de la Gaspésie
Mont-Joli, QC G5H 0B2
418.775.4011



Pour plusieurs, le mot hydromel réfère à une boisson des dieux, souvent présentée ainsi dans les contes et légendes fantastiques, entre autres. Mais sachons qu’au Québec on en produit de l’excellent, dont celui de Hydromellerie du Vieux-Moulin, à Sainte-Flavie.
Connu et apprécié des Grecs et des Romains pour se répandre plus tard chez les Gaulois, l’hydromel, boisson des dieux issue de la fermentation d’eau et de miel dans des proportions très variables, est plébiscité tant par les familles que par les religieux du Moyen Âge. Il reste couramment consommé en Europe jusqu'au XIXème siècle. Dans la mythologie nordique, les Valkyries remplissent les cornes d'hydromel, durant le festin des dieux.
Normand Tremblay, le fondateur de cette entreprise familiale il y a 26 ans en 2022, produit du miel depuis plus de 40 ans. Au départ, il vendait dans les épiceries et commerces de la région. Mais lorsque l’idée de produire l’hydromel est arrivée, il a fallu penser à un local permettant d’installer une boutique en plus des équipements de production. En 1995, la famille acquiert un ancien moulin à farine construit en 1830, qu’elle occupe depuis.
C’est le fils du fondateur, Nicolas, qui gère maintenant l’entreprise.
Les fabuleux vins de miel qu’on y élabore et produit sont plusieurs fois médaillés d’or à diverses compétitions (vins et alcools du terroir).  À la boutique, on trouve les nombreux produits du miel et une ruche d’observation. 

Hydromellerie du Vieux Moulin

À l’étage se cache le Musée de la Neufve-France, avec ses trésors patrimoniaux de la Nouvelle-France et artefacts exceptionnels des Premières Nations, le résultat de la passion de collectionneur de Normand Tremblay depuis les années 70. À voir absolument si on visite la boutique.


Hydromellerie du Vieux-Moulin
vieuxmoulin.qc.ca

141, route de la Mer
Sainte-Flavie, Qc G0J 2L0
418.775.8383